KuB, les mots clés
-
Germination
de l’idée au projet Breizh Créative
Septembre 2012 : une idée germe, celle d’une expérimentation audiovisuelle en Bretagne. Le terrain est fertile, le climat politique favorable, un désir de renouveau se manifeste… Mais le développement de la graine est inhibé par les hormones végétales du fruit dont elle est issue.
En 2013, la météo est en récession, la levée d’un projet participatif et culturel n’aura pas encore lieu (NB : la germination peut aussi être bloquée par des substances émises par les racines d’autres plantes, les arbres notamment).
En 2014, le cycle saisonnier est enfin propice à la levée de dormance. L’hiver est doux, le printemps des médias collaboratifs est en vue. Une première racine perce l’enveloppe et plonge dans le sol.
Avril 2015 : les feuilles primordiales percent l’humus : l’association Breizh Créative apparaît à la lumière du jour…
Mars 2016 : apparition du premier bourgeon, lancement du webmedia KuB ! -
Communauté
KuB est une communauté humaine, numérique, qui veille sur un bien commun : la culture. Elle se prolonge dans la réalité des actions culturelles émanant de Bretagne. Un territoire physique et imaginaire. La Bretagne, c’est là où sont les Bretons. Sont Bretons ceux qui ont un sentiment d’appartenance à ce territoire. De tous temps, la Bretagne a été terre de brassage, de mixité culturelle. Il y a des Bretons partout, de Fougères à New-York, de Quimper à Melbourne, des monts d’Arrée à la muraille de Chine. KuB se nourrit de cette ébullition culturelle.
-
Culture
« La culture, c’est l’acte individuel et collectif de création, puis la circulation et l’appropriation des œuvres, avec un accueil différent pour chaque spectateur. » JF Sirinelli, historien
Que ce soit en droit français ou européen, la culture est la vocation première de l’audiovisuel public, avec l’éducation et les besoins démocratiques. « Il s’agit de protéger et promouvoir la diversité des expressions culturelles ». KuB fait le pari de la culture, comme antidote à la crise. La culture comme vecteur de lien social et de repolitisation de la société, comme facteur d’émancipation et de découverte de soi-même. KuB ambitionne de dégager du sens de l’effervescence créative en Bretagne, elle plonge au cœur de l’activité culturelle au travers des artistes, interprètes, chercheurs, auteurs, novateurs de tous les domaines…
-
Langue
KuB (Kultur Bretagne), qui dans sa désignation même associe deux idiomes, place la langue et les langages au cœur de son projet éditorial. Car la langue est intimement liée à la notion de communauté, de communication, elle est inséparable de la pensée et de la création. « On pense à travers une langue » dit Alexis Gloaguen (cf. vidéo du 06/05). Quant au média global rendu possible par le numérique, il est un fleuve de langages, dans lequel il faut plonger, en essayant de ne pas se noyer. L’immense diversité des écritures audiovisuelles : textes, images-signes, paroles, sonorités vocales, instrumentales… sont autant de langages que KuB convoquera dans sa ligne éditoriale.
-
Création
Pas de culture sans création, sans une réinterprétation permanente des choses, à la lumière du temps présent. KuB est un outil interactif de partage de la création et de la réflexion. Il s’agit de reconstruire le lien entre citoyens et artistes/chercheurs, d’explorer le processus de création, d’interroger ses acteurs pour partager leur cheminement. Il s’agit de s’emparer des œuvres émanant du territoire, produites ou en cours de production, d’en analyser les enjeux et le sens, et de les mettre en perspective comme représentations du fait régional contemporain. Replacer la création artistique dans le quotidien, la relier à l’actualité, lui redonner sa fonction de catharsis. L’art est transgressif et fait évoluer la norme.
-
Audiovisuel
KuB est-il un outil audiovisuel ? Oui, au sens étymologique du terme, mais pas vraiment au sens usuel du terme. Le terme « audiovisuel » est devenu au fil du temps un synonyme de « télévisuel », par différenciation de « cinématographique ». KuB n’est pas un média télévisuel, mais il sera bien audio-visuel au sens où son langage déploiera les moyens d’expression par le son (ambiances, paroles, musiques…) et l’image (réelles, graphiques, textuelles…). Le cinéma dans tous ses états, la création numérique et tous les genres télévisuels (news, mag, pub, téléfilms…) sont audiovisuels. Le numérique s’empare de tout cela, y ajoute toutes les captations du réel et œuvres d’amateurs qui circulent sur le web, sources vertigineuses, recombinables, agrégeables, partageables à volonté. KuB tâchera de dégager du sens de cette profusion.
-
Contributif
« Le rythme de l’histoire s’est tellement accéléré, le niveau de complexité tellement accentué qu’il faut qu’on coopère pour mieux comprendre et analyser. Ouvrir la recherche à d’autres que ceux qui la produisent, permettra d’être plus en prise avec ce qui se passe. Il faut développer une culture et une éducation contributives, faire en sorte que les individus s’engagent d’une façon ou d’une autre dans des projets contributifs. » Bernard Stiegler, directeur de l’Institut de recherche et d’innovation.
Contribution, participation, collaboration, coopération sont les maîtres-mots pour l’émergence d’une intelligence collective par les outils numériques. KuB s’inscrit dans cette vision, en inscrivant la collégialité dans son fonctionnement, en promouvant la diversité des points de vue et des écritures. Avec simplicité et bienveillance, contribuez à nourrir notre projet !
-
Média
Le média est-il juste un outil de communication ? Une application ? Une entreprise éditoriale ? Un tuyau ou un contenu ? Si l’on revient à l’étymologie, le média est ce qui se situe au milieu. Entre quoi et quoi ? Entre les faits et le public (via les sources) quant il s’agit d’infos. Entre les œuvres et le public (via les artistes) quand il s’agit de culture. Le média est l’entremetteur. Neutre ? Jamais. Mais il y a un gouffre entre le tout venant d’un site d’hébergement de vidéos et une plateforme éditorialisée. La révolution en cours, c’est qu’il n’y a plus d’un côté un émetteur et de l’autre une masse de récepteurs (média est aussi l’abrégé de mass-média). Un média doit désormais fédérer une communauté d’individus intéressés par les sujets qu’il traite, par la manière dont il les traite, une communauté actrice du média, tantôt réceptrice, tantôt contributrice.
-
Auteur
Etymologiquement, l’auteur est un instigateur, un augure, « celui qui fait croire ». En ce sens, il incarne une autorité, bien qu’il n’ait aucune velléité de gouverner, chose qu’il laissera à l’acteur (celui qui agit, qui passe à l’acte). Ce sont ces deux conduites – faire croire et agir – qu’embrasse l’auteur-réalisateur et de manière générale tout acteur de la vie publique. Le scénario fait croire, et la réalisation est le passage à l’acte. Chacun est auteur-acteur de sa vie, dans la mesure où il peut la penser et l’agir. Chacun dans sa manière d’être contribue à l’être-ensemble, au collectif, à la société et à son histoire.
-
Citoyen
Le citoyen est la composante politique de chaque individu. Il use de son « droit de cité » au sein de divers groupes humains dont il est membre.
-
Nouvelles écritures
Qu’appelle-t-on « nouvelles écritures » ? Comment les identifier ? Comment les convoquer ? Le propre de la création est de donner à voir et à entendre des choses inédites. Renouveler le regard et l’écoute, pour éveiller les sensibilités et les consciences (la répétition étourdit). Du neuf, souvent fait de reprises plus ou moins voulues. Codes, lieux communs, clichés… De l’ancien recyclé. L’imaginaire humain est basé sur ce recyclage permanent de récits, légendes, mythes, longtemps transmis oralement, puis sur des supports imprimés, encodés, sans cesse remis au goût du jour, selon les narrateurs et les publics. L’écriture innovante est donc celle qui met en œuvre cette (re)création, soit par une mise à jour, en remettant une histoire passée dans l’air du temps (remake). Soit en étant iconoclaste, profondément dérangeante parce qu’inhabituelle, non conforme. Dans quel but ? En déstabilisant les habitudes du public, on déplace son regard, sa perception et, selon le message et le récepteur, il arrive qu’on ouvre une brèche dans l’esprit de celui qui reçoit et réinterprète. Cela suppose une part d’énigme dans l’œuvre, qui met le spectateur au travail, qui l’oblige à sortir de sa position de récepteur passif, pour reconstruire l’œuvre en lui, en résonance avec son bagage, son histoire personnelle. Il y a toujours eu des écritures dites « nouvelles », à l’avant-garde, incomprises au départ, parfois pour toujours, elles sont les sentinelles du renouveau, elles ouvrent des champs délaissés de notre imaginaire.