Anjela Duval, née en avril 1905 près de Plouaret dans les Côtes du nord, est morte en novembre 1981 à Lannion. Dès les années 40, elle avait repris la ferme de ses parents dont elle était la fille unique, son frère et sa sœur étant décédés avant même sa naissance. Paysanne pauvre et simple, qui vit seule, elle écrit ses poèmes après sa journée de travail aux champs, sur un cahier d’école, dans sa petite maison du Vieux-Marché à Traoñ an Dour, un hameau isolé qui ne compte plus que trois habitants.
Elle lit le breton depuis très jeune, et se met à l’écrire dans les années 60. Elle n’a fréquenté l’école que jusqu’à l’âge de douze ans, suffisamment toutefois pour bien parler le français. Elle collabore à la revue Ar Bed Keltiek, ce qui est exceptionnel pour une paysanne.
Le style d’Anjela Duval constitue un pont entre le breton littéraire et le breton populaire et dialectal. Ce n’est pas seulement son œuvre qui la différencie des autres auteurs bretons, c’est toute sa vie qu’elle a consacré à chercher la vérité au-delà des apparences et sans se soucier de ce que ses contemporains pouvaient penser d’elle ou de sa quête. Elle a trouvé le bonheur en donnant sa vie aux autres. Gilles Servat, qui a appris en grande partie le breton à Traoñ an Dour (le hameau où Anjela a passé sa vie), lui consacre une chanson.
Extrait du film d’André Voisin sur L'ouest en mémoire.
Retrouvez sur KuB les archives d'Anjela Duval à la télévision.