Aurélien Blondeau naît en 1977 à Saint-Nazaire d’une mère éducatrice spécialisée et d’un père ouvrier syndicaliste. Il dirige rapidement ses études vers le cinéma et obtient un diplôme de la Sorbonne nouvelle en études cinématographiques. Par la suite, il se familiarise avec divers outils de captation et de montage au cours de formations pratiques et professionnalisantes dont celle de l’INSASS à Bruxelles (photographie, prise de vue, montage pellicule et support numérique).
Devenu monteur pour diverses chaînes de télévision françaises, il passe à la réalisation en 2005 avec un premier documentaire intitulé Histoires à cornettes debout, une histoire des Sœurs de la perpétuelle indulgence*. En parallèle, il filme les occurrences de la rue, danses de masques africains, spectacles de rue, publicités, divers symboles et motifs accumulés qui lui servent au montage de séquences de VJing**.
En 2010, il réalise notamment un clip du remix de Niagara J'ai vu la guerre interprété par Tonia Lauren et projeté au Bataclan.
À la suite du décès de son père en 2011, il hérite d’une série de pellicules d’archives découvrant alors que son propre père avait fait du cinéma ouvrier. C'est à partir de cette découverte qu’Aurélien commence à développer un regard sur la culture populaire qui se développe au sein des mouvements sociaux.
Il s’intéresse d’abord au concept d’empowerment via des outils de mobilisation et d’intervention dans l’espace public. C’est le sujet d’une série de films pédagogiques réalisés entre 2014 et 2017 qui traitent des débats de rue, des ateliers de réflexion sur le langage par l’écriture collective et des conférences gesticulées.
En 2019, il réalise Il suffira d’un gilet, un parcours au cœur du mouvement des Gilets jaunes. Le film est produit par le collectif René Vautier, créé pour l’occasion, et il est d’abord diffusé sur des ronds-points et des lieux de lutte comme la maison du Peuple de Saint-Nazaire. Ces projections militantes rendent alors hommage à celui qui, en son temps, diffusait son film Un homme est mort sur des piquets de grève devant les ouvriers.
En 2021, Aurélien Blondeau achève son dernier film Tisseurs de colères. Le film traverse plusieurs luttes sociales en compilant des archives du passé et des images du présent.
Entre témoignages, assemblées populaires, manifestations et affrontements, le film croise les lieux et les époques à travers un parcours où se mêlent histoire collective et récit personnel.
*groupe militant LGBT fondé à San Francisco en 1979, désormais diffusé dans le monde entier. Le groupe n’est pas un ordre religieux mais en reprend les codes (vocabulaire, habits, couvents…).
**équivalent du DJing avec des vidéos