Daniel Challe

Daniel Challe est né en 1961, il vit et travaille sur le territoire de Lorient.

Son travail s’élabore principalement sous forme de séries consacrées aux paysages naturels ou urbains, à la figure humaine dans son milieu (espaces de travail, espaces domestiques, lieux de loisirs), à l’architecture.

Son approche du paysage est indissociable de la marche et de la lenteur nécessaire à une juste appréhension du monde. Arpenter le paysage, parcourir les routes, les chemins et les rivières, quadriller le territoire le conduisent à interroger la représentation du paysage et celle des hommes qui l’habitent dans une tradition documentaire. Les photographies de Daniel Challe semblent prendre leur temps ; sans pathos ni idéalisation, elles révèlent avant tout l’attention portée à un environnement et invitent à la rêverie du promeneur.

La photographie est avant tout une rencontre, un acte d’attention. Mais il faut prendre son temps, d’où mon choix d’utiliser la chambre dans mon travail. […] Je travaille avec une ancienne chambre photographique construite en bois. Il me plaît de penser que cette caméra vient de l’arbre. C’est une relation d’intimité qui se noue entre le photographe et son motif. Une relation étroitement liée aux conditions dans lesquelles l’artiste arpente les espaces, éprouvant physiquement les lieux avant d’en produire des images.

La lenteur du procédé photographique recherchée par l’artiste se retrouve dans toutes les étapes de création, de la prise de vue à la révélation de l’image. Ainsi, Daniel Challe travaille toujours avec du film argentique qui, à la différence de la photographie numérique, ne lui permet pas de voir l’image toute de suite. J’aime la latence de l’image argentique, qui est comme la bobine d’un rêve. « Sauver quelque chose du temps où on ne sera plus jamais » disait Marguerite Duras à propos de l’écriture. La photographie procède de ce même sauvetage.