Dominique Bruguière débute sa carrière de créatrice avec Claude Régy avec qui elle développe une recherche, où l’ombre joue un rôle essentiel, sur près de 20 ans, avec notamment Les Soldats, Intérieur, La Mort de Tintagiles, 3 voyageurs regardent un lever de soleil, Chutes, Le Cerceau, Jeanne au bûcher, 4.48 Psychose, Mélancholia, Variations sur la mort.
Parallèlement, elle crée de tout autres univers pour Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff dans une vingtaine de spectacles parmi lesquels Les Petits Pas, C’est dimanche, Lapin chasseur, Les Frères Zénith, Les Pieds dans l’eau, C’est magnifique, L’Enlèvement au sérail...
Elle poursuit également une riche collaboration avec Luc Bondy de 1996 à 2014 au théâtre et à l'opéra, de Jouer avec le feu à Trois versions de la vie, Les Noces de Figaro, Macbeth, Le Tour d’écrou, Idomeneo, Hercules, Viol, Les Bonnes, Le Roi Lear, Le Retour, Tartuffe ou encore Les Fausses Confidences.
Patrice Chéreau lui demande de créer ses lumières dès 1991 pour Le Temps et la chambre au Théâtre de l’Odéon. Leur complicité se développe avec Wozzeck, Don Giovanni et Phèdre. Elle le retrouve lorsqu'il revient au théâtre après quelques années d’absence pour mettre en lumière Rêve d’automne au Louvre et au Théâtre de la Ville, I’m the wind au Young Vic Theater, puis elle l’accompagne pour sa dernière mise en scène, l'opéra de Strauss Elektra au Festival d’Aix-en-Provence, repris à La Scala et au Metropolitan.
Elle croise le chemin de nombreux metteurs en scène étrangers dont Robert Carsen, Werner Schroeter, Peter Zadek, Youssef Chahine, Deborah Warner, Emma Dante.Elle rencontre récemment Arnaud Desplechin à l'occasion de sa première mise en scène de théâtre, Père à la Comédie-Française, et travaille depuis 2013 avec Christophe Honoré pour ses mises en scène d’opéra, Le Dialogue des Carmélites, Pelléas et Mélisande, Così fan tutte et bientôt Don Carlos.
C’est la diversité des imaginaires que lui proposent les metteurs en scène, célèbres ou moins connus, qui développe sa recherche et la passionne. De même avec les chorégraphes pour qui elle invente des lumières, dont les univers sont aussi singuliers et multiples que ceux de Catherine Diverrès, Marie- Claude Pietragalla, Karole Armitage, Jean-Claude Gallotta, Fattoumi et Lamoureux, Nicolas Le Riche et Angelin Preljocaj
Dominique Bruguière crée ainsi les lumières d'opéras de Britten, Debussy, Mozart, Puccini, Strauss, Verdi, Wagner et des pièces de théâtre de Crimp, Fosse, Gombrowicz, Ibsen, Kane, Maeterlinck, Marivaux, Molière, Pinter, Racine, Strindberg... à la Comédie- Française, au Festival international d’Art lyrique d’Aix-en-Provence, au Théâtre de la Bastille, au Théâtre des Bouffes du Nord, à l'Odéon-Théâtre de l’Europe, à l'Opéra-Comique, à l'Opéra national de Paris, au Théâtre du Châtelet, au Théâtre Gérard-Philipe à Saint-Denis et à l'étranger au Burgtheater à Vienne, au Festival de Salzbourg, au Grand Théâtre de Genève, à La Monnaie à Bruxelles, au Metropolitan Opéra à New York, à la Scala à Milan, au Young Vic Theatre à Londres....
Prix de la critique pour Quelqu’un va venir, Variations sur la mort et Pelléas et Mélisande, Dominique Bruguière a reçu deux Molières, pour Phèdre et Rêve d’automne.
Macha Makeïeff a écrit au sujet de son travail ... et puis il y a la lumière – celle de Dominique Bruguière – qui n’est jamais un commentaire mais un regard fin et complice qui conduit, accompagne ces histoires drôles et désespérées.
Elle a travaillé sur le spectacle Ceux qui m’aiment avec Pascal Greggory, disponible sur KuB !