Pierre Moissard au chant, à l'orgue et à la guitare, Thibaud Merle à la flûte traversière et au saxophone, Leo Le Roux à la batterie et aux chœurs et Valentin Prezelin à la basse et aux chœurs.
Initials Bouvier Bernois est plus qu’une promesse de fantaisie : une curiosité à chérir !
Depuis 2016 le quartet souffle en effet une rafraîchissante brise sur la scène rennaise ; aux guitares électriques rugissantes, ces charmants jeunes hommes préfèrent l’élégance d’un orgue virevoltant, la délicatesse d’instruments à vents, le murmure d’une voix chaude et satinée.
Passés par de nombreuses formations (Spadassins, Pan, The Madcaps...) Pierre, Léo et Valentin se sont rencontrés à Rennes, véritable Mecque des apprentis musiciens en mal d’orchestre, dans le courant de l’année 2015, alors qu’ils faisaient encore leurs gammes au détour de bœufs nocturnes endiablés.
D’abord un batteur insatiable, ayant jusque là surtout frappé les peaux et les esprits dans des groupes de garage rock, mais qui, depuis ses tout premiers papa-mamans, avait bu goulûment les paroles des maîtres du chabada et du broken swing. Sur scène il se retrouve en grande conversation avec un bassiste méticuleux (en vérité un claviériste repenti, dont le répertoire touche-à-tout s’étalait de la blue-eyed soul au néo-psychédélisme). Ces deux-là sont eux-mêmes suivis de près par un organiste (en fait un guitariste reconverti), portrait vivant et anachronique du St-Germain-des-Prés époque Antoine Doisnel. Tenons le compte... il en manque un ! Quelques mois plus tard, vient s’ajouter une toute dernière recrue : un souffleur ayant préféré délaisser les bancs du conservatoire pour venir s’agiter dans des caves enfumées, tout aussi virtuose quand il fait barrir son saxophone que lorsqu’il se saisit de sa flûte traversière.
Enfin réunis, ils mettent le cap vers de nouvelles contrées musicales. D’une pichenette : modern jazz, soul, blues, du groove et de la hauteur que diable ! Pourtant, loin de se contenter de réciter une langue morte, la bande en déclame la vie et le vice dans une cérémonie incantatoire conviant Mose Allison, Georgie Fame, Les Double Six, François de Roubaix...
Les débats écharpés n’en finissent plus dès qu’il s’agit d’essayer de trouver un nom au groupe. Entre deux joutes oratoires échevelées, il est bientôt question de rendre hommage à la Madrague, cette fameuse île achetée par Brigitte Bardot à l’orée des années soixante. Cette suggestion, qui séduit les uns, fait bouillir les autres ; le ton monte, au point que, en guise de fin de non-recevoir, on se lance à la figure un jeu de mots potache où les initiales de la muse de Gainsbourg sont développées pour laisser apparaître, en lieu et place de Brigitte, un sympathique clébard au pelage opulent et au regard affable. La plaisanterie se fraie un chemin jusqu’au sourire des partis opposés, et c’est ainsi que, sans même s’en rendre compte le quatuor devint Initials Bouvier Bernois.
Leurs péripéties se racontent dans un premier album enregistré grâce au Tascam 8 pistes et aux oreilles bioniques de Julien Baudouin au studio Kastelandro à Nantes, pendant l’hiver 2017. Il paraît en mai sur le label indépendant espagnol Bickerton Records. Après une sortie confidentielle et un pressage limité auto-produit, le groupe est prêt à aborder la suite de ses aventures et est à la recherche d’un éditeur, d’un label et d’un distributeur.
Leur clip We got to go, est visible sur KuB !