Marcel Brient vit à Saint-Ouen où il a créé un immense espace de 1800 m2. Il y a installé son trésor de guerre, une partie de sa collection, dans différentes salles avec des approches thématiques choisies avec grand soin.
Cet homme simple mais élégant, à la fois discret et provocateur, ne mâche pas ses mots. En séducteur gouailleur qu'il est, il aime rappeler sa légende, ses origines populaires. Il qualifie sa réussite d’anomalie ; il ne la doit qu'à lui-même. Lui, Breton, pêcheur de bigorneaux, fils d'un tailleur de pierres du bout de granit malmené par les vagues qu’est l'Ile Grande dans les Côtes d'Armor.
À 20 ans, au début des années 1960, il prend le chemin de la capitale pour rejoindre sa sœur, concierge à Montreuil : fuir la misère, quitter ce pays où il se sentait à l’étroit, pas à sa place. Il devient ingénieur en métrologie physique pour travailler sur la précision des mesures. L’ennui total : J’ai compris que les maths régnaient sur le monde. Alors j’ai choisi l’art.
En 1964, à Paris, il semble que ce soit plutôt l’art qui l’ait choisi, en la personne de Louis Gabriel Clayeux, une sommité de la création contemporaine, directeur artistique de la galerie Maeght à Paris, ami et mécène d’Alberto Giacometti, puis proche de François Mitterrand à qui il inspira l’idée du Grand Louvre. Marcel a vécu une idylle de quarante ans avec cet homme. Avec lui il a rencontré des artistes : Miro, Chagall et beaucoup d’autres.
Il a été Conseiller aux acquisitions du Centre Georges Pompidou et du Fonds national d’art contemporain pendant plusieurs années. En ce sens, il se considère plutôt comme un passeur de l’art contemporain, en soutenant, en achetant. À 80 ans, Marcel Brient a accumulé plus de 2 000 œuvres.
Retrouvez son portrait dans Un collectionneur à l’œuvre de Thierry Compain.