Odile Decq architecte

Odile Decq

18 juillet 1955 à Laval

Jeune lycéenne plus ou moins en rupture, Odile Decq ne s'imaginait pas qu'un architecte puisse être une fille. Après avoir passé son bac en candidate libre, elle s'oriente vers l'Histoire de l'Art. La rencontre avec des étudiants en architecture va être déterminante. Elle entre à l'École d'Architecture de Rennes puis s'envole rapidement vers Paris où elle poursuit ses études, qu'elle finance en se faisant la main sur de petits projets. Par la suite, mini-jupes et talons aiguilles auront le droit de cité sur ses chantiers, et ça ne lui posera aucun problème. Une ligne de conduite : travailler... et quand on ne sait pas, ne pas hésiter à le dire.

J'ai toujours été une rebelle se souvient Odile Decq. Et, quand, jeune diplômée en architecture et urbanisme, elle accepte de participer à un voyage d'étude en direction de Londres, c'est uniquement avec l'arrière-pensée de jouer à la mauvaise élève du fond du car. Pourtant, c'est à cette occasion qu'elle va croiser son destin. Un architecte rencontré lors du séjour lui propose de participer à un concours qu'organise la Banque Populaire de l'Ouest (BPO) pour son siège de Rennes.


En collaboration avec Benoît Cornette, son compagnon et complice de l'agence ODBC, créée en 1986, ils décident de tenter l'aventure. Comme ils se savent outsiders, le compromis n'est pas de mise. La BPO sera toute d'acier et de verre ou ne sera pas. Dans leur esprit, c'est le projet qui passe ou qui casse. À la suite d'une présentation où il intervient le dernier, le duo apprend, contre toute attente, qu'il a gagné le concours. Beau hold up artistique pour une banque, largement inspirée par Norman Foster, Richard Rogers et Renzo Piano, et qui va leur apporter la consécration, par le biais du prix AD et des nombreuses publications qui vont suivre. Dans le sillage de cette notoriété naissante, les projets se succèdent : sièges sociaux d'entreprises, stades, bibliothèques, restaurants, ponts... La reconnaissance arrive en 1996 lors de la biennale de Venise qui leur décerne un Lion d'Or. L'exigence professionnelle que le couple s'impose avant de l'imposer aux autres a, au fil du temps, instauré le respect.

Mais, deux ans plus tard, en 1998, Benoît Cornette disparaît dans un accident de la route. Seule, Odile Decq va devoir continuer le chemin commencé à deux. L'agence gardera le même nom, mais ODBC va partir à la conquête de nouveaux territoires et développer les idées déjà en gestation dans la vie antérieure. Le noir ponctué de rouge sera désormais récurrent et le corps qui se meut dans l'espace architectural plus que jamais au centre des préoccupations.

Retrouvez sur KuB, le documentaire de la réalisatrice Martine Gonthié, consacré à son travail : Odile Decq at work.

Les artistes associé·e·s à Odile Decq :

Martine Gonthié