Avant de réaliser des films documentaire j’ai longtemps utilisé la photo puis la vidéo en tandem avec des musiciens. J’étais VJ, clipeuse, je travaillais en live avec le retour direct du public. De ce premier chapitre de ma vie j’ai gardé des envies de poésie et d’images brutes. Le documentaire s’est imposé quand j’ai voulu être entendue plus fort que la musique. J’avais des choses à dire, à défendre. Je ne voulais plus seulement illustrer, je voulais être au coeur des choses, donner du sens. Le réel intervient alors comme un arc narratif évident. Comme l’âme humaine et sa singularité me passionne je me tourne naturellement vers le portrait documentaire.
Avec Examen d’entrée, mon premier 52’ pour France 3 Ouest en 2007, je suis le parcours, la première année d’intégration en France, d’une jeune polonaise devenue presque par hasard européenne. Avec En état de dépendance(s), 52’ pour France O en 2010, c’est à la thématique de la colonisation que je m’attache. À travers le portrait d’un travailleur social je filme le désengagement de l’État en Guyane. Après ces deux films j’ai eu envie de prendre le temps de l’écriture, du tournage et du montage. Le temps nécessaire pour réaliser le film qui s’impose. Ce troisième opus tourné pendant 5 ans suit la vie d’une personne en situation d’illettrisme. Avec Au pied de la lettre, c’est la différence qui exclut que je mets encore en lumière.