Matt Elliott n’a pas 16 ans lorsqu’il décide d’arrêter les études pour se consacrer à sa passion pour la musique. Il est alors engagé comme vendeur chez le fameux disquaire Revolver Records (Bristol), une expérience qui marque profondément Matt et pendant laquelle il forge sa culture musicale. En parallèle, il est DJ dans des clubs alors que, n’ayant pas l’âge légal de 18 ans, il n’est pas même censé pouvoir y mettre les pieds… Sous le nom de The Third Eye, il participe à partir de 1993 à des albums de Movietone et Flying Saucer Attack et forme avec Kate Wright et Rachel Brooks le groupe Linda’s Strange Vacation. En 1995, il est l’un des très rares artistes à être impliqué dans le disque hommage au fameux duo Silver Apples, Electronics Evocations. À 20 ans, Matt a déjà touché à quasiment tous les domaines de la filière musicale.
En 1996, il publie Semtex, son premier album, sous son label The Third Eye Foundation. Enregistré dans un squat sur un 4 pistes, Semtex est mixé par ses soins avec un casque dont le volume est si fort qu’il souffre depuis d’un acouphène.
Le résultat, brutal et sans concession, est l’antithèse d’une musique électronique dédiée au dancefloor et marque au fer rouge le début d’une discographie dont les thèmes de prédilection sont le malaise social, la solitude, la confusion politique, la colère et l’anti-establishement. The Third Eye Foundation publiera au total cinq albums. Puis Matt Elliott abandonne progressivement son laptop pour se consacrer à la guitare et au chant, éléments centraux de sa discographie solo de laquelle sont issus l’hybride The Mess We Made (2003), l’imposante trilogie Songs (2004-2009) ou le plus optimiste Only Myocardial Infarcation Can Break Your Heart (2013). Pour autant, le spectre de The Third Eye Foundation n’est jamais loin, et Matt réactive son projet par intermittence. Il est notamment l’auteur de remixes pour plusieurs groupes et artistes prestigieux, parmi lesquels Tarwater, Blonde Redhead, Mogwai, Ulver, Yann Tiersen ou encore Thurston Moore. Ce dernier l’avait d’ailleurs invité aux États-Unis, en 1997, pour jouer avec Sonic Youth sous le pont de Brooklyn.
Matt Elliott a également composé la musique du film Les veilleuses de chagrin. Vous pouvez également le retrouver sur la page What a fuck a I doing...