Acheter un œil

un clip réalisé par Nicolas Ragni (2021 - 4’)

Pour ce premier clip de leur album Croire au printemps, Parpaing Papier nous emmène dans un rêve étrange, un univers fantasmagorique sur un fond blanc immaculé, peuplé d‘une myriade d’yeux qui nous observent. Habillé de vestes de lumière, le groupe interprète son titre Acheter un oeil, un morceau sculpté pour être chanté en chœur. L’hymne d’un futur plus ou moins proche où les yeux s’achètent comme on change de portable.

par Nicolas Ragni

Sur sa forme, Acheter un œil revient aux sources du clip. Dans une configuration sur cyclorama et une étendue blanche se perdant à l’infini, le clip présente le groupe Parpaing Papier, leurs membres et leur univers décalé, perdus au milieu d’une myriade d’yeux. Le clip devait résonner comme un rêve étrange, au diapason du surréalisme de sa chanson d'une fraîcheur indéniable, d'optimisme, d'un décalage à la fois agréable et étrange, d'une simplicité qui ne veut pas forcément rimer avec naïveté. Nous voulions un clip qui, derrière son apparente simplicité, nous surprenne et nous entraîne dans son délire. Un imaginaire pétillant teintée de disco et boules à facettes, des références à des époques antérieures tant dans les costumes que dans les coiffures et moustaches… tout ceci s’est imposé naturellement à nous et reflète l’état d’esprit de la famille Papier : l'énergie avant tout.

Tout cela devait passer par un second degré assumé, tant dans l’image et la mise en scène que dans l’interprétation. Il fallait que l’on convie le spectateur au royaume de l’autodérision. De la débauche de globes oculaires à l’écran en passant par des pluies de lunettes sur les musiciens, l’idée était que l’esthétique contribue à ce délire aux confins de l’absurde. Dans cette optique de surenchère, nous sommes arrivés jusqu’à l’idée de ce solo de guitare de Clothilde qui, de nulle part, sort une guitare double-manche et l’interprète soudain… à quatre mains !

Pour ce clip il s’agissait de créer un univers singulier. Et cela s’est fait tout au long de son élaboration. Il y a eu aussi de merveilleux moments d’improvisation et de propositions, sur le tournage. Lorsqu’on passait sur les gros plans de Martin Hallier (le chanteur), je me souviens avoir glissé à David (directeur de la photo) et Mathieu (pointeur) quelque chose comme vous êtes prêts ? Parce que Martin va proposer des choses, je vous préviens !. Ils avaient beau être prévenus, ils ont quand même été surpris ! Et puis, il y a aussi Sam Hermanstadt qui est arrivé sur le tournage avec ses sculptures de ballons. Certaines choses fonctionnent, d’autres moins, et parfois une certaine magie opère.

Tourné en Scope, en 4K, en studio, le tout a pris vie également grâce à un joli travail sur la lumière effectué par David Wolfer, directeur de la photographie sur le clip. En tant que réalisateur, j’aime surtout capturer des moments, de la même manière qu’on peut le faire avec des acteurs dans une fiction. Avec Parpaing Papier, c’est un bonheur, car ils sont force de proposition. Je connais bien son chanteur Martin Hallier, ce qui a aidé, mais j’ai découvert les autres membres du groupe et les choses se sont faites très facilement et très naturellement. C’est une véritable œuvre collégiale. Le clip reflète très exactement l’ambiance qui régnait sur le tournage.

Formé à Nantes depuis 2019, Parpaing Papier n’est pas vieux, mais roule vite. Après un premier EP Tester des casques et un premier clip très bien accueilli par la critique et le public, le groupe enchaîne une trentaine de concerts et une tournée à Hong Kong & Macao. Là où d’autres évitent l’obstacle, PP saute à pieds joints dans la langue française, avec audace et légèreté. Les textes surréalistes, sensibles ou délicieusement absurdes s’habillent de guitares rock et de mélodies pop pour se visser dans vos têtes à tout jamais !

La famille Papier compte quatre membres : Martin (chant/cascades), Clothilde (guitare), Fabrice (basse) et Corentin (batterie). Et tou•te•s chantent ! Leurs harmonies vocales sont des hymnes à scander ensemble, qui marquent les esprits Dur comme un parpaing, fin comme du papier. Leur premier album Croire au printemps, sorti le 18 juin, est une énergie brute, live, portée par des titres évocateurs Entrée plat décès, Tempête je t’aime, Malade menthol…

Nicolas Ragni sort du Conservatoire libre du cinéma français à Paris en 2001 major de sa promotion avec son court métrage Nous ne sommes pas des saints. Après avoir été assistant-réalisateur en télévision, il réalise des courts métrages dont Câline mais cruelle en 2005 qui obtient de nombreux prix en festivals. En 2008, il adapte son premier court métrage en série pour la télévision. Il réalise de nombreux clips musicaux (L’atelier fantôme, Orange Duck du groupe Kiemsa avec Pascal Légitimus et Daniel Russo, Chope la (de PPNoc), ou encore le clip Kammthaar du groupe de rock Ultra Vomit (plus de 10 millions de vues) qui reçoit le Prix du meilleur clip au Festival d’Angers en 2018.

Il réalise également des captations de spectacles (Tout baigne !, Jérémy Ferrari, Baba Yaga, Un conte d’enfer, Légères et sans filtre…). Nicolas Ragni coécrit et réalise Répondez-lui avec l’humoriste Jérémy Ferrari diffusé dans le Morning Café sur M6, des sketches pour la télévision (On n’demande qu’à en rire sur France 2, Et Dieu créa Jérémy Ferrari…). Au cinéma, il est scénariste en 2016 du film Les têtes de l’emploi. À la télévision, il développe plusieurs projets de séries avec la chaîne M6 (T’as du feu ?, Dirty Papy…). En 2021, il est coscénariste d’un court métrage d’animation et des deux derniers clips de Parpaing Papier dont Les enfants qui chantent.

FRANCE 3 >>> Le dernier album de Parpaing Papier, Croire au printemps, c'est 12 titres qui sentent bon l'éveil de la nature, le retour de la chaleur, les barbecues entre amis, le rock chanté en français, l'humour surréaliste et les concerts.
OUEST-FRANCE >>> Loin des sirènes électros et des musiques formatées, mais avec un vrai sens du marketing, le quatuor Parpaing papier a l’audace de mettre une fille dans ses rangs, chose rare dans le rock’n’roll. Un tantinet surréaliste, trop beau pour être vrai ? Clips sur mesure, belle promo pour un groupe qui démarre, un répertoire étonnant et détonnant très bien joué et arrangé.
FRANCE BLEU >>> Rencontre avec le groupe nantais Parpaing Papier débordant d'enthousiasme et d'énergie, de futurs grands du rock en France.