Alerte !
Les algues vertes, ce n’est pas juste un marronnier qui refleurit chaque printemps dans la presse régionale et nationale, ce n’est pas juste une tache sur le paysage idyllique des plages bretonnes.
Ce que démontre le persévérant travail d’enquête d’Inès Léraud, restitué sous la forme d’une édifiante BD, c’est que les algues vertes sont un symptôme, celui de la préséance de l’économie sur le politique, des intérêts des grands groupes sur l’intérêt général. Car non seulement le phénomène persiste, s’amplifie, mais il semble bénéficier d’un statut de mal nécessaire à la bonne santé économique de la Bretagne, au même titre que tous les dégâts collatéraux du confort moderne qui nous conduisent à la catastrophe.
ALGUES VERTES, l’histoire interdite
ALGUES VERTES, l’histoire interdite
de Inès Léraud & Pierre Van Hove (2019 - 163 pages)
Pas moins de trois hommes et quarante animaux ont été retrouvés morts sur les plages bretonnes. L’identité du tueur est un secret de polichinelle : les algues vertes. Un demi-siècle de fabrique du silence raconté dans une enquête fleuve. Des échantillons qui disparaissent dans les laboratoires, des corps enterrés avant d’être autopsiés, des jeux d’influence, des pressions et un silence de plomb. L’intrigue a pour décor le littoral breton et elle se joue depuis des dizaines d’années. Dans leur enquête, Inès Léraud et Pierre Van Hove font intervenir des lanceurs d’alerte, scientifiques, agriculteurs et des politiques.
>>> une BD par les éditions La Revue Dessinée & Delcourt
Mortel Littoral
Mortel Littoral
Pour être au plus près du terrain, Inès Léraud s’installe en 2015 dans le coin de Coat-Maël (22). Elle s’appuie sur des documents et notes officiels et sur de nombreux témoignages de lanceurs d’alerte, dont une grande partie sont des professionnels dans les sciences ou la santé. Enquêter sur les algues vertes, c’est remonter la filière agricole bretonne. Elle se trouve donc confrontée à un déni, une fabrique du silence au sein même des institutions, au point que ce sont ceux qui dénoncent l’implication des algues vertes dans la mort de certaines personnes et animaux qui se voient pointer du doigt par les industriels et les politiques.
L’ouvrage est dense et nous offre un important panel de protagonistes et d’informations. Le support BD illustré par Pierre Van Hove est un fabuleux moyen pour diffuser une enquête complexe et la rendre compréhensible pour tous.
INÉS LÉRAUD
INÉS LÉRAUD
Alors qu'elle est lycéenne, c'est en travaillant comme audio-descriptrice qu’elle découvre le cinéma et s'intéresse au travail du son. Elle étudie un an à la Fémis puis entre à l'École Louis Lumière. Elle y écrit son mémoire de fin d'études sur la question du personnage en documentaire, épaulée par Dominique Cabrera. En 2006, une rencontre avec Jean-Charles Fitoussi l'amène à l'assister sur son long-métrage Je ne suis pas morte : elle écrit et réalise parallèlement des documentaires diffusés sur France Culture s’axant principalement sur les enjeux de santé publique auxquels elle est sensible, ainsi que des documentaires audiovisuels, notamment pour la chaîne Histoire. Elle étudie la philosophie en auditeur libre à l’EHESS.
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PIERRE VAN HOVE
PIERRE VAN HOVE
Pierre Van Hove est né à Angoulême au milieu des années 70. Dessinateur autodidacte, il se consacre depuis quelques années à l’activité d’illustrateur pour la presse, l’édition jeunesse et la bande dessinée. Intéressé par une approche collaborative, critique et humoristique avec des auteurs venant ou non du champ du dessin, il a publié avec Alessandro Tota Le voleur de livres aux éditions Futuropolis en 2015. Il vit et travaille à Paris.
La marée verte
La marée verte
FRANCE INTER >>> Pendant trois ans, Inès Léraud a enquêté sur les algues vertes. Après une série documentaire sur France Culture, elle en tire une bande-dessinée saisissante.
ACTUABD >>> À l'occasion de la sortie de sa bande dessinée Algues Vertes, l'histoire interdite, la journaliste et documentariste radio Inès Léraud aborde son travail d'enquête et son appréhension du médium bande dessinée.
FRANCE 5 >>> La Quotidienne s’intéresse ici au problème de plus en plus récurrent des algues vertes sur le littoral Ouest. Cette prolifération entraine bien plus que de simples problèmes visuels ou olfactifs.
EAU & RIVIÈRES >>> Chasse aux subventions, stratégie industrielle hasardeuse, l’entreprise Ulvans est ici pointée du doigt pour son fonctionnement et l’impact environnemental qui en résulte.
FRANCE 3 >>> Échouage d'algues vertes et fermeture de plages en baie de St Brieuc. Le phénomène touche la côte bretonne à de nombreux endroits et depuis des années. En cause : le taux de nitrates trop élevé dans l’eau du fait notamment de la fertilisation des terres agricoles et de l'épandage de lisiers. C’est le sujet de cette bande dessinée documentaire, intitulée Algues Vertes, l’histoire interdite aux éditions Delcourt.
LE MONDE >>> Un ostréiculteur de 18 ans a été retrouvé mort. Il pourrait avoir été intoxiqué par un gaz produit par les algues qui envahissent le littoral breton.
Les algues, une ressource
Les algues, une ressource
THALASSA >>> En 2017, Thalassa présente l’industrie qui se développe sur la récolte et le recyclage des algues vertes. Olmix, un grand groupe agroalimentaire breton s'est lancé.
LA CROIX >>> En attendant de traiter le problème à sa source, plusieurs solutions techniques pour valoriser les algues vertes dites de prolifération ont été proposées, avec plus ou moins de succès.
FRANCE 3 >>> L'algue verte de Bretagne aurait des pouvoirs... Elle contient en effet une grande quantité de sucres ayant des propriétés intéressantes: ils sont anticoagulants et antimicrobiens et permettraient de renforcer les défenses immunitaires des animaux.
ACTU-ENVIRONNEMENT >>> En 2014, la première bio-raffinerie d'algues en France a été inaugurée à Plouénan (29) pour produire des compléments agro-alimentaires. Mais en consommant des algues vertes abondantes et disponibles localement, la nouvelle filière industrielle pourrait bien légitimer la pollution aux nitrates.
17 juillet 2019 16:09 - Le Bitoux jean françois
Il y a des solutions écologiques et durables mais comme tout traitement écologique, elles supposent des changements dans des habitudes devenues toxiques!
LAVOIXDUNORD.FR - Sur la Côte d’Opale, on n’a heureusement pas ce genre de problème. Ici, les rochers sont plutôt colonisés par les algues brunes. Pourquoi ?
La «question pas si bête»: pourquoi les algues vertes ne colonisent pas la Côte d’Opale ?
Jean François Le Bitoux :Tout écosystème obéit à des lois physicochimiques locales. C'est d'ailleurs pour cela qu'en Bretagne, accuser les nitrates agricoles de tous les maux est une paresse intellectuelle affligeante, dirimante.
La prolifération d'algues est un symptôme d'un milieu aquatique peu ouvert sur l'extérieur qui concentre des risques pathogéniques. Les sites propres sont nettoyés plus souvent que ceux qui laissent fleurir des algues de différentes couleurs. Et les sargasses au milieu de l'Atlantique envoient un message de pathologie lourde.
https://aquaculture-aquablog.blogspot.com/2019/07/baie-lannion-sable-maree-verte-affaires-non-classees-jf-Le-Bitoux.html
16 juillet 2019 23:14 - Eno
Je me demande combien de garde du corps protègent Inès Léraud et j'imagine qu'elle ne dort jamais 2 fois dans le même lit. Et pourtant malgré son remarquable travaille, rien ne change. Que faire de plus ?