Harkis, la moindre idée
Si j’en crois le Larousse, je suis moi-même Harki sans avoir la moindre idée de ce que ce mot veut dire. Avec son élocution claire et posée, son intelligence pétillante, Alice Zeniter nous raconte son processus de création de L’art de perdre deux ans après la sortie de son roman, succès critique et public, couronné notamment d'un Prix Goncourt des Lycéens.
Mes grands-parents étaient analphabètes, mon père a appris le français à l’âge de 10 ans, et moi je trouve totalement normal d’être devenu écrivaine. Alice se pose là, actrice de son temps, interprète des naufragés d’un monde à cran. C’est un ravissement de l’écouter parler : Les migrants, on les traite au mieux avec de la compassion, au pire avec de la peur, jamais avec de l’admiration, alors que l’on devrait parler de leur voyage comme on parle de l’Odyssée d’Ulysse.
Une page en partenariat avec le festival Lieux Mouvants.
ÊTRE ÉCRIVAINE
ÊTRE ÉCRIVAINE
aux Lieux Mouvants 2019 (2019 - 31')
Lieux mouvants
Lieux mouvants
Lieux Mouvants est une manifestation culturelle organisée chaque été en centre Bretagne par l'association Dialogues avec la Nature. Elle crée la rencontre de multiples artistes issus de disciplines et de pays variés avec les habitants de la région. Les évènements se tiennent dans des lieux naturels connus ou moins connus, permettant ainsi au public de découvrir des espaces naturels étonnants.
En six éditions, Lieux Mouvants a reçu des artistes et intellectuels tels que Daniel Buren, Abraham Poincheval, Sophie Calle, Jacques Villeglé, Pierre Rabhi, Jean-Marie Pelt, Monique Mosser parmi tant d'autres.
Alice Zeniter
Alice Zeniter
Alice Zeniter est née en 1986. Après (parfois pendant) des études de littérature et de théâtre, elle entreprend d'écrire des romans et de mettre en scène des pièces de théâtre. Après Deux moins un égal zéro et Jusque dans nos bras, le succès de son troisième roman, Sombre Dimanche – prix du livre Inter en 2013 – lui permet d'arrêter les petits boulots alimentaires, ce qui est un soulagement pour elle, ses parents et son banquier. Elle trouve ainsi le temps d'écrire De qui aurais-je crainte avec le photographe Raphaël Neal (éditions du Bec en l'air) et le roman Juste avant l'Oubli (Flammarion), prix Renaudot des lycéens 2015 ainsi que de mettre en scène Un Ours of cOurse, spectacle musical pour la jeunesse (paru en livre CD chez Actes Sud Junior). En septembre 2017, Alice Zeniter publie son cinquième roman : L’Art de perdre (Flammarion) qui a reçu le prix Goncourt des lycéens, le prix des libraires de Nancy et des journalistes du Point 2017, ainsi que le Prix littéraire du Monde.
Enfants de harkis
Enfants de harkis
LA POUDRE >>> Au micro de Lauren Bastide, Alice Zeniter raconte son enfance proche de la nature, l’expérience du racisme alors qu’elle était enfant, son rapport à l'écriture adolescente, l’École Normale Supérieure et la découverte d'un Paris à la Boris Vian, le sentiment d’avoir été épargnée par le sexisme, sa première rencontre avec l’Algérie, le pouvoir de la littérature de changer la narration sur les migrations. Enfin, elle lit un passage du poème One Art d’Elizabeth Bishop.
PRESSE UNIVERSITAIRE DE RENNES >>> Le risque n’est pas mince en effet de réduire en quelques pages une historiographie, d’une part, qui s’est longtemps tue, d’autre part, qui manque encore cruellement de sources sous certains aspects, enfin, qui est traversée par des enjeux mémoriels brûlants.
FRANCE INTER >>> Affaire sensible : Réfugiés en France à partir de 1962, ceux que l’on appelle alors Français musulmans rapatriés, ne forment pas tout de suite une communauté. C’est l’accueil que leur réserve la France qui va les souder autour d’une histoire partagée : celle de l’exclusion et du silence. Une histoire qui serait sans doute restée longtemps enfouie, s’il n’y avait pas eu les enfants de harkis : brisés, révoltés, engagés, ils vont se battre pour être entendus et reconnus.
ARTE RADIO, BOOKMAKERS >>> Peut-on chiper des idées à Stephen King ? Lui-même, n’aurait-il pas barboté quelques trucs et astuces à ses illustres prédécesseurs ? À qui envoyer sa prose, quand on a terminé ? Car c’est la règle, pour Alice : Il faut d’abord apprendre à finir un texte.
18 mars 2020 22:24 - GUSTAVE Anne
Merci beaucoup pour ce film. J'ai lu L'art de perdre l'été dernier, alors que j'étais au festival de Douarnenez, qui accueillait l'Algérie. Entendre Alice Zeniter raconter le processus d'écriture et redonner leur dignité à ces hommes et ces femmes m'a beaucoup touchée. Merci de me faire découvrir Lieux mouvants par la même occasion !
7 janvier 2020 15:03 - rivas
vous etes des (Algériens) bientôt il y a une réconciliation entre les frères séparés inchalah