Le bestiaire utopique
Nous entamons ici un cycle sur les artistes accompagnés par les Tombées de la Nuit, avec, pour commencer, Mathieu Desailly du collectif Tout Reste à Faire. Ensemble, et par l’entremise du festival, ils sont passés d’une idée – produire des sculptures d’arthropodes avec des pièces détachées d’instruments de musique – à une performance qui prend place dans des lieux les plus divers.
Une exposition en extension permanente, sous les yeux du public qui perçoit à la fois l’œuvre et son processus de création.
En page en co-édition avec
ANIMA (EX) MUSICA (2018-14')
ANIMA (EX) MUSICA (2018-14')
La métamorphose
La métamorphose
Alors que l’instrument de musique ne vibre et ne résonne plus, Mathieu Desailly, Vincent Gadras et David Chalmin interviennent pour lui redonner vie sous la forme d’une sculpture mécanique instrumentale en mouvement.
Démontées, puis remontées, les pièces de bois et de métal issues des instruments se transforment en d’étranges et magnifiques créatures animales sonores animées, aux formes inspirées de la famille des arthropodes (du grec arthron articulation et podos pied). Insectes, crustacés, trilobites et autres arachnides, apparaissent ainsi sous les doigts d’orfèvre des artistes-sculpteurs-musiciens, livrant au regard leurs articulations et excroissances, comme la matière des instruments qu’ils furent.
Les mécanismes s’animent, en micro-déplacements, vibrations, ondulations, ouvertures et fermetures, livrant une partition musicale spécialement composée pour chaque sculpture et jouée par les instruments utilisés pour sa fabrication. La métamorphose matérielle se double d’une renaissance sonore, s’imbriquant aléatoirement dans l’ensemble de l’orchestration du Bestiaire utopique.
Après la réalisation de six pièces, le trio expose son extraordinaire collection naturaliste, plastique et musicale en résidence à l’Hôtel Pasteur où nous assisterons à la réalisation in situ d’une septième pièce en performance…
Collectif Tout Reste à Faire
Collectif Tout Reste à Faire
MATHIEU DESAILLY
Décorateur pour le cinéma, le théâtre, l’opéra (assistant d’Alexandre Trauner) et la télévision à ses débuts, Mathieu Desailly devient graphiste indépendant en 1988. Basé à Paris au sein d’un collectif de graphistes, il remporte l’appel d’offre concernant la communication du printemps de Bourges dont il s’occupera pendant quatre ans.
Il s’installe en Bretagne (à Hédé) en 1995, et travaille pour diverses structures culturelles de la région : l’Orchestre de Bretagne, le festival Mythos, les Tombées de la Nuit, le festival Paroles d’hiver, le Festival de poche, le festival de Lanvellec, le festival du film britannique… des théâtres font appel à lui : le Grand Théâtre de Lorient, le Carré -scène nationale de Château-Gontier, l’Aire libre à St-Jacques de la lande, le Strapontin à Pont-Scorff, le Théâtre bleu pluriel à Trégueux, le Théâtre Onyx à Saint-Herblain et plus récemment le Théâtre le Canal à Redon.
Il collabore également avec l’Université Rennes 2, le Tambour - espace musical, les cours publics et l’Université Rennes 1. Il réalise des couvertures de romans pour l’éditeur Thierry Magnier, la communication de la Fête du livre à Bécherel. Il développe des collaborations avec des compagnies de théâtre (Digor dor, Label brut, Théâtre du phare, Cie vis comica, …) et de danse (Fabrice Lambert, Teem). Il a également animé des stages dans le cadre de formations organisées par Musiques et danses en Bretagne, des work-shops, des expositions personnelles: à Dinan au festival Paroles d’hiver (1999), à Hédé à la Maison du canal (rétrospective) (2000), à Mexico dans le cadre d’un échange franco-mexicain (2005), à Rennes pour une rétrospective de son travail : Verso aux Archives départementales (2012).
Il a fondé le collectif Le Jardin Graphique constitué aujourd’hui de 6 membres (5 graphistes et un programmeur web).
VINCENT GADRAS
Après un parcours professionnel éclectique Vincent Gadras s'oriente en 1995 vers le spectacle vivant. Il se forme à la construction de décors puis se dirige vers la scénographie pour le théâtre et la danse. Celle-ci s'appuie le plus souvent sur des principes de machinerie et de mouvement. Parallèlement, il invente des outils de tournage pour le cinéma d'animation (grues, travellings, plateaux modulables).
Lors de l'exposition Verso, il mécanise certains des objets qui ont figuré sur les affiches de Mathieu Desailly.
DAVID CHALMIN
Compositeur, producteur, ingénieur du son et musicien, les collaborations de David Chalmin s'étendent de la musique classique au rock indé.
En mai 2015, sa pièce star-cross'd lovers sera créée à la Philharmonie de Paris. Cette composition pour les pianistes Katia & Marielle Labèque, guitare électrique et batterie, est basée sur le drame shakespearien de Roméo et Juliette. Il accompagnera une chorégraphie pour sept danseurs créée par Yaman Okur.
En avril 2015, il présentera un nouveau projet autour de la musique de Moondog, commissionné pour King's place à Londres, dans la continuité du travail sur les compositeurs minimalistes qu'il a entamé en 2011.
En 2014, il a été commissionné par l'orchestre de la WDR de Cologne pour composer une suite orchestrale issue des musiques de film de Bernard Herrmann, interprétée par l'orchestre, Katia Labèque et son groupe rock, au sein duquel il est le guitariste.
Depuis 2013, David s'est associé à Raphaël Séguinier pour créer le duo rock ubunoir. Leur premier EP entièrement auto produit est sorti en mai 2014. Depuis 2012, il est également en charge du studio KML créé par les pianistes Katia & Marielle Labèque à Rome. C'est là qu'il a produit et enregistré toutes les sorties récentes de Katia and Marielle Labèque (sisters, minimalist dream house, shape of my heart, satie, bernstein/gershwin). Depuis 2013, il collabore régulièrement avec le chanteur anglais Matt Elliott, en tant que co-producteur (only myocardial infarction can break your heart est sorti en 2013) et guitariste. Il est également chanteur et guitariste au sein du projet minimalist dream house des sœurs Labèque. Il compose régulièrement pour la musique à l'image. Il a collaboré entre autres avec les réalisateurs Felix Cabez, Cedric Ido, Antonin Martin-Hilbert, les artistes vidéo Nathalie Joffre, Luigi & Iango.
La main à l'oeuvre
La main à l'oeuvre
FRANCE CULTURE >>> Rencontre avec Mathieu Desailly, membre du collectif Tout reste à faire qui redonne vie à des instruments de musique en inventant des créatures animées et sonores à partir d’instruments ou de pièces d’instruments de musique hors d’usage.
FRANCE 3 BRETAGNE >>> Mathieu Desailly et Vincent Gadras démontent des instruments de musique pour, comme une autre vie, créer des insectes animés. Un bestiaire utopique qui s’expose jusqu’au 10 avril (2016) à l’écomusée de Rennes. Insecte, étymologiquement, cela vient d’in secto, ce qui segmente. Mathieu Desailly explique cela à un public de curieux, au milieu de fûts de batterie qui jonchent le sol d’un hangar de l’écomusée, entre la porcherie et le poulailler.
LIBÉRATION, Gilles Renault >>> Les accords inouïs des Tombées de la nuit Durant quinze jours pendant lesquels se mélangent performances, installations et musique, l'événement fourmille de créativité, à l'instar de son Bestiaire utopique installé dans un ancien hôpital. Le collectif judicieusement dénommé Tout reste à faire, y condense bien le sens de l’expression mettre la main à l’œuvre.
OUEST FRANCE >>> Un collectif, Tout reste à faire, redonne vie aux archets, pistons… à travers des créatures animées et sonores. Pour son expo-performance à Vannes, il recherche des bombardes, binious… Devant les 36 touches noires et 52 blanches d’un vieux piano, il y a ceux qui y voient tout naturellement une partie d’un ancien instrument de musique. Et puis, il y a le trio Desailly-Chalmin-Gadras, du collectif Tout reste à faire, qui vont vous les transformer en… carapace d’insecte.
UNIDIVERS, Laure Besnier >>> Le bestiaire utopique d’Anima (ex) musica prolifère à l’Hôtel-Dieu. Au fil de sa promenade, le public découvre un spectacle d’une ampleur différente de celui qui avait eu lieu à l’écomusée de Rennes en avril 2016, permettant ainsi de renouveler son regard à la fois sur l’œuvre et le site.
SORTIES DE SECOURS >>> Il est hors de question de découper un pavillon de trompette en centaine de petites pièces de laiton pour réaliser des écailles. L’instrument doit rester visible et garder son identité : je suis une clarinette, je suis un clavier de piano, je suis un métronome... C’est sans doute l’une des expositions qui a le mieux fait son nid dans le passage de la Cohue, sa pénombre et ses hauts murs de pierre brune. Anima (ex) musica s’est installée tout au long de la halle, créant un cheminement ludique où le visiteur s’arrête et repart, s’éloigne et se rapproche pour déclencher les capteurs qui animent ces insectes géants.
COMMENTAIRES