Le cabinet de curiosités

Les musées de Bretagne regorgent d’objets insolites et insoupçonnés. Réalisée par Antoine Gouritin, la série Cabinet de curiosités donne à entendre certains de ces objets en faisant intervenir, pour chaque épisode, une personne en charge des collections du musée et une autre, extérieure : créateur textile, artisan du bois, universitaire, biologiste, conteur...

L’association Bretagne musées réunit 36 musées et leurs professionnel.le.s, travaillant à la conservation et à la valorisation des collections publiques de beaux-arts, patrimoine naturel ou maritime, histoire, archéologie ou ethnologie. Les projets communs comprennent des programmes d'expositions, des rencontres professionnelles, une communication/médiation numérique, comme la production de podcasts à découvrir sur cette page.

Création textile au pays Bigouden : du 19e siècle à aujourd’hui

Marqueurs culturels et identitaires importants pour le pays Bigouden - une vingtaine de petites communes au sud du Finistère -, les gilets brodés y étaient à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle de véritables œuvres d’artisanat, loin de la fast fashion actuelle. Le musée Bigouden de Pont-l’Abbé conserve et présente de nombreux vêtements de cette époque, source d’inspiration pour les créateurs d'aujourd’hui. Dans cet épisode, nous allons à la rencontre de Mathias Ouvrard, créateur textile plasticien et de Solenn Boennec, responsable scientifique du musée, pour examiner un gilet de mariage des années 1870.

Le musée Bigouden ⬇

Le musée Bigouden - musée de territoire, collecteur de mémoire(s), conservateur de patrimoine, agitateur d’identité, chercheur en ethnographie, organisateur d’événements culturels - présente une société traditionnelle à travers de riches collections d’objets, de mobilier, de costumes, d’outils agricoles et d’objets maritimes.

Création textile au pays bigouden : du 19ème siècle à aujourd’hui

Des peintures témoins d’un écosystème agricole traditionnel

Dans cet épisode, nous allons à la rencontre de Marie-Odile Hubaud, chargée de mission à l’écomusée et de Lucien Pouëdras, artiste peintre originaire de Languidic, dont les toiles témoignent des écosystèmes agricoles passés.

L'écomusée de Saint-Dégan ⬇

Situé dans le petit village de chaumières de Saint-Dégan, l'écomusée est doté d’un riche patrimoine architectural et paysager. Entouré de sentiers et de sous-bois, le village évoque trois siècles de la vie paysanne en pays d’Auray. L’action de l’homme pour façonner un paysage bocager de prairies humides, cultures et landes, le travail et les gestes aujourd’hui oubliés, les savoirs devenus croyances, sont les thématiques abordées par l’écomusée, tout comme l’exode rural et la mécanisation croissante de l’agriculture qui ont bouleversé les paysages et sociétés agricoles dans la deuxième moitié du 20e siècle. La visite permet aussi de s’interroger sur la façon dont le passé peut nous aider à appréhender les problématiques écologiques actuelles et futures.

Une carte marine portugaise de 1632 au musée de Dinan

Parmi les collections du musée de Dinan, on trouve une remarquable carte portugaise réalisée en 1632. Dite carte-portulan, de l’italien portulano, elle indique les noms des ports, dont celui bien visible de Saint-Malo. Elle nous donne notamment des informations sur l’étendue de la puissance maritime coloniale de l’Espagne et du Portugal au 17ème siècle. La carte fourmille d’illustrations et symboles et donne une idée des connaissances géographiques maritimes d’alors. Dans cet épisode, nous analysons la carte et ce qu’elle peut nous raconter en compagnie de Frédéric Bonnor, responsable scientifique des musées de Dinan et de Blandine Maufrais responsable des collections patrimoniales des bilbiothèques de Dinan.

Le musée de Dinan ⬇

Consacré à l’archéologie et aux sciences naturelles autant qu’aux beaux-arts, à l’histoire locale ou à l’ethnographie bretonne, le musée de Dinan a vu ses collections s’enrichir depuis près de deux siècles. Ne disposant pas actuellement d’espaces d’exposition permanents, l’équipe du musée organise régulièrement des actions de médiation (conférences, valorisation en ligne, etc.) pour continuer de rendre accessibles à tous les collections. Des expositions hors-les-murs sont également organisées chaque année.

Un canot de sauvetage centenaire se refait une santé

Le Commandant Garreau est un bateau commandé en 1894 à un chantier naval du Havre afin de servir au sauvetage en mer des pêcheurs en détresse dans le Calvados, en Normandie. Le déplacement se faisait alors à l’aviron. Après plus d’un demi-siècle de bons et loyaux services et une deuxième vie, le Commandant Garreau est arrivé au musée de la Pêche, à Concarneau, où il a récemment fait l’objet d’une restauration avec le charpentier de marine Rodolphe Bielinski.
Mathilde Moebs, responsable des collections du musée de la Pêche à Concarneau, et le charpentier de marine Rodolphe Bielinski nous font découvrir dans cet épisode le bateau, son histoire et le projet de restauration.

Le musée de la pêche de Concarneau ⬇

Pionnier de la collecte du patrimoine maritime, le musée de la Pêche à Concarneau présente une importante collection de bateaux, d’objets de travail et de maquettes pour faire découvrir la pêche, activité historique à Concarneau. L’immersion est totale grâce à la visite d’un véritable chalutier à flot, l’Hémérica, accosté au quai du musée.z

Trois croix funéraires témoignant de la Résistance à Saint-Marcel et de la barbarie nazie

Le 18 juin 1944, quatre ans après l’appel du général de Gaulle, a lieu à Saint-Marcel, non loin du site du musée, une bataille importante. Lieu du plus important maquis breton ayant tenu en échec l’armée allemande pendant un temps et s’étant replié, Saint-Marcel vit ensuite sa population subir d’horribles représailles. Ces trois croix portent les noms de Yves Ayoul, Félix Guil et Madame Le Blanc, tués aux Hardys Béhéléc lors de ces représailles. Elles faisaient partie d’un ensemble de croix de bois temporaires installé lors de la visite du général de Gaulle en 1947 afin de rendre hommage à ces sacrifiés et aucombat du maquis. Jean-Claude Guil, fils de Félix Guil, ayant lui-même vécu ces événements, et Tristan Leroy, conservateur du musée de la Résistance en Bretagne à Saint-Marcel, reviennent sur cette histoire tragique.

18 juin 1944 : quatre ans exactement après l’appel du général de Gaulle, la bataille de Saint-Marcel s’engage. La libération est proche. L’armée allemande qu’on pensait invincible est pour la première fois défiée en France occupée. Abrités et ravitaillés au prix d’énormes risques par les habitants, 2 000 résistants bretons et 200 parachutistes de la France libre, largués quelques jours auparavant pour encadrer la Résistance et harceler l’ennemi, font face avec audace aux troupes allemandes aguerries. Équipés et armés grâce au plus grand parachutage organisé par les Alliés en France occupée, ils parviennent à leur infliger de lourdes pertes et à se replier dans la nuit. Ces premiers combats ont un immense retentissement. Ils annoncent la fin d’une période sombre de notre histoire, marquée par les souffrances, les privations, la violence et l’arbitraire imposés par l’occupant.

Le musée de la Résistance en Bretagne ⬇

Situé sur les lieux mêmes de ces combats, le musée de la Résistance en Bretagne offre 1000 m² d’espaces d’exposition entièrement renouvelés qui présentent la vie quotidienne des Bretons sous l’occupation et leur engagement dans l’armée des Ombres jusqu’aux combats de la Libération. Objets du quotidien, véhicules, reconstitutions de rue ou de blockhaus, contenus interactifs et multimédias vous plongent dans la vie de ces hommes et femmes sous l’occupation, dans leur engagement dans la Résistance.

La mer par Mathurin Méheut

Originaire de Lamballe, Mathurin Méheut (1882-1958) s’est intéressé tout au long de sa vie à la mer, qui constitue un fil rouge dans son travail, représentant la vie des gens de mer, observée notamment sur les côtes bretonnes, mais aussi la biologie marine, découverte lors d’un séjour à la station de Roscoff. La tapisserie La Mer réunit les deux aspects de son travail. Afin de décrypter cette œuvre majeure de l’artiste, tissée par la manufacture des Gobelins, nous allons dans cet épisode à la rencontre de Laura Hamonic, chargée des collections au musée Mathurin Méheut, et de Michel Glémarec, biologiste marin.

À la fois peintre, dessinateur, illustrateur, céramiste et décorateur, Mathurin Méheut utilisa durant sa carrière des supports et techniques artistiques d’une grande diversité. Doué d’un sens de l’observation et d’une curiosité sans limite, l’artiste est emblématique de la Bretagne, à laquelle il a consacré une œuvre documentaire prolifique, composée de paysages et de scènes de vie. Mais son œuvre reflète aussi ses multiples voyages, en France et à l’étranger.
Les collections du musée, estimées à plus de 5000 œuvres, reflètent les thèmes explorés par l’artiste, de la représentation de la biologie marine à celle de la guerre, en passant par celle des métiers régionaux ou du Japon.

Le musée Mathurin Méheut ⬇

Installé d'abord dans une maison à pans de bois au cœur de Lamballe, ville natale de l’artiste, le musée a ouvert ses portes dans un nouvel écrin en 2022. Les collections s’étant enrichies et l’artiste ayant gagné en notoriété, les précédents espaces s’avéraient trop exigus !

Un sarcophage de l’Égypte antique

Le musée de Vitré conserve deux objets provenant de l’Égypte antique, dont un magnifique sarcophage daté de 350 à 200 avant notre ère et rapporté d’Alexandrie, en Égypte, aux alentours de 1900. Une étude approfondie de son décor et des symboles y figurant a été réalisée par l’égyptologue Henri Loffet qui le décrypte pour nous dans ce podcast, accompagné de Laura Prince, chargée des collections du musée de Vitré, qui nous aide également à interpréter cet objet extraordinaire.

Hérissé de tours et tourelles, le château de Vitré domine la ville médiévale. S’y égrène l’histoire de la cité, au cœur depuis le 13e siècle d’une prospère activité de négoce de toile de chanvre utilisée comme tissu d’emballage ou voile de bateau.

Le musée du château de Vitré ⬇

Place forte des barons de Vitré, le château abrite les collections héritées de cette aventure, celle de la confrérie des exportateurs de canevas du 15e siècle – les Marchands d’Outre-mer, celle d’Henri de la Trémoille, baron du début du 17e, ou de l’apothicairerie des Sœurs de la Charité au siècle suivant. On y rencontre aussi René Charil de Ruillé, descendant des marchands vitréens, ou la famille des Nétumières qui a marqué le pays de Vitré.

Des statues néolithiques vieilles de plus de 4 000 ans

Le musée de la Préhistoire de Carnac conserve deux exceptionnelles statues anthropomorphes datant du Néolithique, découvertes à Guidel dans le Morbihan et à Trévoux dans le Finistère. Céline Cornet, directrice adjointe du musée et Pierre Gouletquer, ancien archéologue et conteur, nous embarquent plusieurs milliers d’années en arrière afin de tenter de décrypter ces objets et les sociétés dans lesquelles ils s’inséraient.

Nous sommes au début du 5e millénaire avant J.-C., Carnac est un grand centre de pouvoir et de richesses : grandes haches en jade alpin, parures polies importées d’Espagne découvertes dans le tumulus Saint-Michel…

Le musée de Préhistoire de Carnac ⬇

Les pièces de prestige assurent la fascination, aux côtés des objets de la vie quotidienne de cette période néolithique qui a vu l’érection des fameux alignements de menhirs et dolmens.

Visiter le musée de la Préhistoire de Carnac, c’est obtenir les clés des nombreux sites archéologiques de Bretagne, du Paléolithique à l’époque gallo-romaine. Le musée n’abrite pas seulement l’une des collections préhistoriques les plus riches d’Europe, il est aussi le conservatoire des objets découverts sur les sites qui ont fait la réputation de notre région. Il invite à randonner entre les mégalithes, initie à la fouille archéologique, rejoue les savoir-faire préhistoriques, pour un regard vivant sur ces périodes si lointaines et pourtant si proches de nous.

De l’ombre à la lumière : des gravures inédites de Jean Moulin, alias Romanin

Romanin, c’est le pseudo d’artiste d’une personnage historique important de l’histoire française, connu pour son implication dans la Résistance lors de la Seconde Guerre mondiale : Jean Moulin. Aspect méconnu de sa vie, Jean Moulin, qui fut sous-préfet du Finistère, s’intéressait beaucoup à l’art et a réalisé des gravures, dont certaines matrices sont conservées au musée des beaux-arts de Quimper. Des tirages de ces gravures ont été effectués récemment par le graveur quimpérois Yves Doaré. Nous partons à la découverte de ces gravures avec Florence Rionnet, directrice-adjointe du musée des beaux-ars de Quimper, et Yves Doaré, graveur ayant réalisé les tirages. Présentation du musée des beaux-arts de Quimper

Le musée des beaux-arts de Quimper ⬇ :

Situé au cœur du centre historique de Quimper, au pied de la Cathédrale Saint-Corentin, le Musée des beaux-arts de Quimper conserve une collection de beaux-arts exceptionnelle, d’une grande diversité, entre collections classiques, collections à sujets bretons et Ecole de Pont-Aven.Celles-ci couvrent plus de cinq siècles de création artistique européenne. Leur envergure permet de traverser les époques et les grands mouvements de l’histoire de l’art, mais aussi d’évoquer les principaux foyers picturaux européens qui se sont épanouis tant dans les Provinces-unies, l’Espagne du Siècle d’or ou bien encore l’Italie baroque. À cet ensemble parfaitement représentatif de l’art européen, il convient d’insister sur une composante régionale essentielle qui affirme l’originalité des collections du musée, évite l’écueil du localisme et œuvre au contraire à l’universel, entre sujets bretons et École de Pont-Aven. En plus des deux expositions temporaires organisées chaque année, le musée organise de nombreuses animations pour tous : ateliers, conférences ou encore visites guidées !

Un modèle de l’Artésien, navire de guerre du 18ème siècle

Construit à Brest entre 1762 et 1765, le navire l’Artésien a participé a différentes batailles, en Amérique, lors de la guerre d’indépendance des États-Unis, mais également et dans l’océan Indien, aux Indes. Il a fallu pas moins de 10 000 heures de travail et une dizaine d’années au modéliste Gérard Chenivesse, décédé depuis, afin de réaliser le modèle de ce navire. Nous allons dans cet épisode à la rencontre d’ Audrey Grandener, adjointe de l’administratrice du musée national de la Marine, à Port-Louis et de Guy Tournier, modéliste et ami de Gérard Chenivesse, afin qu’ils nous fassent découvrir l’Artésien, son histoire et le modélisme naval.

Le musée national de la Marine, Port-Louis ⬇ :

Les collections du musée de la Marine se déploient dans l’écrin exceptionnel de la citadelle de Port-Louis, sentinelle de la rade Lorient. Située sur un escarpement rocheux offrant un panorama exceptionnel sur l’Île de Groix, Gâvres et Larmor Plage, la citadelle de Port-Louis porte plus de 400 ans d’histoire. Le musée qu’elle abrite est composé de deux espaces thématiques : Sauvetage en mer et Trésors d’océans. Le premier espace traite du sauvetage en mer par une collection unique en France, qui illustre la formidable fraternité des gens de mer. Nées au milieu du 19e siècle, les premières sociétés de sauvetage regroupent des marins qui refusent la fatalité du péril en mer. Cet espace est un vibrant hommage à leur héroïsme. Le deuxième espace, Trésors d’océans, vous entraîne sur les routes maritimes d’Extrême-Orient, pour découvrir les fabuleuses cargaisons englouties depuis plusieurs centaines d’années, mises au jour grâce à des fouilles archéologiques sous-marines.