Caroline Melon
Dans le cadre de notre cycle sur les artistes accompagnés par les Tombées de la Nuit, voici Caroline Melon, auteure et metteuse en scène. Nous découvrons ici le processus de création de Suite pour transports en commun, concu à l'occasion de l'édition 2019 du festival qui se tient chaque année début juillet à Rennes.
Ses performances, qu'elle confie à des comédiens-chanteurs, ébranlent l'ordinaire des situations habituelles dans les abribus et les couloirs du métro.
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URBANITÉS (2020 - 16')
URBANITÉS (2020 - 16')
Entretien croisé où Caroline Melon et Claude Guinard, programmateur des Tombées de la nuit, racontent leur collaboration pour la performance Suite pour Transports en commun (2019).
Avec le premier volet d'un triptyque consacré aux transports en commun, l'auteure et metteuse en scène bordelaise interroge les lieux de passage et les espaces d'attente. Dans ce petit théâtre invisible développé en intervention surprise in situ par De chair et d’os, les acteurs se glissent dans un intervalle du chacun en soi et de l'isolement pour créer des décalages. Avec la chanson de variété comme mode possible de connivence, un chœur apparaît, s'installe peu à peu en complicité, avant de laisser le quotidien reprendre sa course.
SUITE POUR TRANSPORTS EN COMMUN (2019)
SUITE POUR TRANSPORTS EN COMMUN (2019)
Suite pour transports en commun se décline en une série de mouvements (Foule sentimentale, Les monologues du commun et Comme on nous parle). Chacun d’entre eux prend une forme singulière d’intervention dans l’espace public. À l'heure où nos villes se transforment en lieux de passage plus qu'en lieux de vie, où la mobilité (choisie ou non) peut nous conduire à une sensation de déracinement, de déshabitation de notre territoire de vie, la performance Suite pour transports en commun cherche à insuffler de légers décalages au sein de ces espaces collectifs. À tout moment de la journée, des saynètes impromptues surgissent ainsi sans prévenir dans ces lieux codifiés de nos ensembles urbains, sur le quai d’un tram, d’un métro, d’un train, dans un bus, une navette ou sur le parvis d’une gare. Pour gratter la surface des humains pressés que nous sommes, re-créer des situations d'échanges éphémères, de magie du quotidien, d'infra-ordinaire légèrement dérangé : le grain de sable qui fait sourire, qui amène de la connivence, de l'humour, du partage, et la reconnexion avec la Foule sentimentale que chantait Souchon et dont nous faisons tous partie, au bout du compte.
Caroline Melon
Caroline Melon
Sa recherche, pendant ces années, a tourné autour de la complexe question de l’implication des populations les plus fragiles et les plus pauvres, de la diversité des publics, et de l’invention d’espaces de rassemblement pour tenter d’œuvrer à la dignité des personnes et à leur émancipation. Caroline quitte Chahuts fin 2016 pour se consacrer à ce qui l’habite depuis quelques années : la création artistique.
Même si son medium favori est l’écriture, ses projets échappent à un résumé en une discipline ou une pratique, hormis ces traits de caractères régulièrement présents : un contexte amené par un•e commanditaire, une méthode mêlant documentaire et création, des lieux singuliers, des équipes constituées d’artistes et d’intervenants aux profils et compétences divers, des dispositifs participatifs qui laissent une grande place au spectateur, une démarche qui débute au moment de la réservation pour se poursuivre après le spectacle par divers moyens, un soin, une bienveillance et une attention singulières pour les humains participants, ainsi qu’un goût pour la fête et la convivialité très prononcé, et un appétit particulier pour l’expérimentation, le jeu, le mystère, la surprise.
In situ
In situ
FRANCE CULTURE >>> Nous déambulons dans des lieux fantômes… Lieux désertés, ou lieux ensevelis après des catastrophes. Des lieux dont les artistes font surgir une mémoire, au gré des images et des mots, endroits isolés ou enfouis. Caroline Melon présente Le Monde de demain, archéologie contemporaine (Chahuts, mars 2017) : récit d’une histoire singulière avec un bâtiment désaffecté de la rue Permentade à Bordeaux.
LES TROIS COUPS >>> Sur une commande de La Paperie, centre des arts de la rue d’Angers, Caroline Melon a imaginé un projet itinérant qui met en partage les savoirs ancestraux, vernaculaires, imaginaires et quotidiens sur le pain, sa fabrication, ses fables et légendes.
OUEST FRANCE >>> Foule sentimentale, on a soif d’idéal, une puis, deux, puis trois personnes se sont mises à chanter au niveau des arrêts de bus place de la République à Rennes ce mercredi 3 juillet 2019.
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