Mère courage

de Clara Teper et Paul Pirritano (2022 - 72’)

Lens, nord de la France. Chaylla, 23 ans, tente de se libérer d'une relation conjugale violente. Elle est prête à se battre pour obtenir la garde de ses enfants. En elle, l'espoir persiste cependant de former de nouveau une famille avec son ex-compagnon. Entre combat juridique et lutte intime, Chaylla est le récit de quatre années de la vie d'une jeune femme dont les tentatives d'émancipation et le désir puissant de justice se confrontent aux mécanismes de l'emprise et de la dépendance.

>>> un film produit par Marc Faye, Novanima Production

Sélections et distinctions

• 2023 • FIPADOC - Festival international documentaire • Biarritz (France)
• 2023 • Festival international Jean Rouch • Paris (France)
• 2023 • DOC-Cévennes • Lasalle (France)
• 2023 • Scam • Paris (France) • Étoile de la Scam
• 2023 • RÉ·ELLES, cinéma documentaire et droits des femmes • Rennes (France)
• 2023 • Images en bibliothèques • Paris (France)
• 2022 • Prix des écrans documentaires • Arcueil (France)
• 2022 • Visions du réel • Nyon (Suisse)
• 2022 • États généraux du film documentaire • Lussas (France)

Nous avons vu chez Chaylla un mouvement vif et lumineux, mêlé à des failles et des blessures profondes, faisant d’elle un personnage à la fois beau et complexe. Lorsque nous l’avons rencontrée, elle se montrait peu vulnérable, ne se considérant pas comme une victime et parlant avec une banalité étonnante des violences subies. Au fil des années, son discours a changé et elle s’est mise à exprimer avec ardeur son sentiment d’injustice et sa peine. Quelque chose, malgré tout, résistait toujours en elle, l’idée qu’il fallait absolument élever ses enfants avec leur père et que la vie de famille c’était ainsi. C’est cette frontière qui nous intéresse et que révèle le film : entre aliénation et émancipation, entre dépendance et résistance, entre la femme battue et la battante, Chaylla subit le poids de la domination masculine et sociale, tout en imaginant la possibilité d’une brèche, d’une quête de liberté. Si les démarches juridiques, pour obtenir la garde des enfants, puis pour faire condamner son ex-compagnon, matérialisent l’horizon du film, ce que nous avons voulu avant tout raconter est le parcours intérieur de Chaylla, les obstacles, tant administratifs que psychiques, les résistances mais aussi les avancées et les changements qui s’opèrent en elle. Ce film retrace le combat intime d’une femme pour tenter d’échapper aux assignations, contrer l’éternel retour du même et se frayer son propre chemin.

Clara Teper naît en 1992 à Paris. Après une classe préparatoire littéraire et un master en philosophie, elle intègre le master Écritures documentaires de l’Université Aix-Marseille. Son film de fin d’études, Demain l’usine, est primé et sélectionné dans plusieurs festivals internationaux (Millenium Festival, Traces de vie, Festival international Jean Rouch, FIFEQ…). En parallèle de la réalisation, elle collabore à différents projets en tant qu’autrice ou assistante réalisatrice.

Paul Pirritano naît à Lens en 1986. Après un BTS audiovisuel en montage à Roubaix, il obtient un master en réalisation à l’ENSAV. Il travaille depuis comme chef monteur. Chaylla est son premier film en tant que réalisateur.

TROIS COULEURS 🎬 (2022) >>> Portrait à parfaite distance d’une jeune femme du nord de la France qui se bat pour sortir de la spirale des violences conjugales.

FRANCE CULTURE 🎧 (2022)>>> Violences conjugales : partir, et après ?

CINEMAN 📝 (2022) >>> L’envers d’une plainte pour violences conjugales