Le maquis de Saint-Marcel

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À partir de fin 1942, les premiers réseaux de Résistance du Morbihan sont mis en place avec l’aide des Anglais qui procèdent à de multiples parachutages de matériel militaire. Après l’arrestation et la déportation des résistants autour de Vannes et Ploërmel, les FFI donnent l'ordre en juin 44 de se rassembler à la Nouette, la ferme de la famille Pondard près de Saint-Marcel (entre Malestroit et Sérent). Trois mille hommes constituent un maquis considérable que les Allemands finissent par découvrir. Le 18 juin c’est la lutte finale à l’issue de laquelle les résistants sont obligés de fuir non sans avoir fait subir de lourdes pertes à l’occupant.
Cette histoire, la réalisatrice Mary Le Bel la restitue dans Chemins de Mémoire, un film coréalisé avec Françoise Bouard et Régis Blanchard, basé sur le témoignage de Jean-Claude Guil, fils d’un membre du maquis de Saint Marcel, âgé de 5 ans au moment de la bataille. Un travail collectif dans le cadre de l’association Passeurs d’images et de sons de Sérent.

En complément de ce documentaire, vous trouverez ici le remarquable dossier sur la Libération de la Bretagne concocté par BCD, de la formation des maquis à la liquidation des poches de Lorient et de Saint-Nazaire à l'automne 44. Articles à lire, podcasts et archives de la Cinémathèque de Bretagne pour comprendre l'engagement d'une population contre la barbarie nazie, de l'oppression à la victoire.

Une page KuB en partenariat avec BCD et Les passeurs d'images et de sons

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FILM

CHEMINS DE MÉMOIRE

de Mary Le Bel (2022 - 54’)

Il y a 80 ans, Saint-Marcel était le théâtre d'événements héroïques et tragiques. Le 18 juin 1944, les forces d'occupation allemandes brûlaient le bourg de cette commune du Morbihan. Des représailles qui ont marqué la mémoire collective. Chemins de Mémoire rend hommage aux habitants, héros ordinaires d'un drame qui les dépassent. Parmi eux, Jean-Claude Guil, témoin de cette période et de ces tragédies.
En ces temps de conflits aux portes de l'Europe, ce film rappelle à quel point ces épreuves marquent à jamais les esprits, les mémoires et les gens.
>>> un film produit par l'association Les Passeurs d’images et de sons, qui en a gracieusement cédé les droits de diffusion à KuB.

INTENTION

Faire la paix avec le passé

par Mary Le Bel

sepulture saint-marcel - chemins de memoire gabarit

Le témoignage de ma mère, je l'ai découvert dans le livre de Jean-Claude Guil, Saint-Marcel dans la tourmente, 18 juin 1944. Maman ne parlait jamais de la guerre. Quatre-vingts ans plus tard, qu'est-ce qui pousse un homme à écrire sur cette bataille ? Pendant trois ans, j'ai accompagné cet historien malgré lui, afin de mieux comprendre l'histoire qui ne m'avait pas été transmise. Dans Chemins de Mémoire, l’important n'est pas tant le rappel historique de la bataille de Saint-Marcel que le travail que Jean-Claude Guil a dû fournir afin d'écrire son livre, parvenant enfin à faire la paix avec le passé et avec lui-même. Il est question de transmission aux générations futures, d'entendre la parole des derniers survivants de cette époque, de donner la place méritée à ce maquis, à ces actes de résistance qui ont coûté un lourd tribut à la population au moment des représailles.

DOSSIER

Juin 1944 la Liberation en bretagne
Brest, septembre 1944. Deux soldats américains se déplacent sur les ruines de maisons. Source : Collections du Musée de Bretagne. Numéro d'inventaire : 977.0030.171.

Avec le Vercors, Saint-Marcel constitue l’un des grands maquis entrés dans l’histoire de France à la Libération. Sans avoir été programmée, la fusion de la Résistance intérieure bretonne et des parachutistes SAS, une compagnie anglaise de parachutistes, va s’opérer sur le terrain. À partir de la nuit du 5 au 6 juin 1944, alors que le Débarquement a lieu en Normandie, les Alliés larguent 475 parachutistes français à Duault (Côtes-du-Nord) et à Saint-Marcel, non loin de Malestroit (Morbihan).

Dès août 1944, la Bretagne est libérée. Brest doit cependant attendre jusqu’au 18 septembre 1944. Quant aux poches de Lorient et de Saint-Nazaire, ce n’est qu’après la capitulation de l’Allemagne, les 10 et 11 mai 1945, qu’elles tomberont.


Pour aller plus loin, voici le dossier complet sur La Libération de la Bretagne (juin 1944 - mai 1945) réalisé par Bretagne Culture Diversité. Il vous permettra de mieux connaître le déroulement des événements dans cette région particulièrement stratégique : de la montée massive au maquis dès juin 1944 jusqu’à la capitulation allemande, la Libération de la Bretagne sera marquée par des destructions considérables, comme à Brest ou Saint-Malo, mais aussi par des massacres de civils, qui imprégneront durablement la mémoire bretonne.

>>> Un dossier proposé par Bretagne Culture Diversité, en partenariat avec KuB.

BIOGRAPHIES

Mary Le Bel

bio mary le bel

Le lien particulier de Mary Le Bel aux images se noue d’abord par la découverte de la photographie. Elle trouve dans l’appareil de prise de vues une révélation qui lui permettra de fixer des instants de vie. Elle s’éprend naturellement du cinéma et devient projectionniste pendant dix ans dans un cinéma associatif de Malestroit. En 2014, elle intègre les Passeurs d’images et de sons, une association de création audiovisuelle. Elle réalise avec cette association des films documentaires aux sujets variés, récits de rencontres ou histoires de vie dont Chemins de Mémoire.

Jean-Claude Guil

foret jean-claude guil - chemins de memoire

Né le 21 novembre 1939, Jean-Claude Guil a grandi entre Bohal et Saint-Marcel, au cœur du maquis. Son père était métayer, travaillant pour un châtelain local, et sa mère femme au foyer. Il conserve des souvenirs flous mais heureux de cette période, jusqu'au 18 juin 1944, quand les Allemands pénétrèrent le maquis, exécutent son père et capturent sa mère ainsi que sa petite sœur. Il a grandi avec un manque à combler. Pour ce faire, il a commencé un livre de témoignages des personnes ayant vécu à Saint-Marcel pendant la guerre. Il a ainsi endossé au fil des années un rôle de passeur d’histoire, qu’il continue d'endosser dans des établissements scolaires et à qui souhaite la connaître.

REVUE DU WEB

Saint-Marcel, haut lieu de la Résistance

BCD >>> L'association Bretagne culture diversité, en partenariat avec KuB, propose un dossier web sur la Libération de la Bretagne entre 1944 et 1945. Retour en textes, podcasts et archives photos, sur les épisodes qui ont chapitré ces deux années, de l'organisation des maquis jusqu'à la reddition allemande en Bretagne.

RFI >>> Le maquis de Saint-Marcel est un haut lieu de la résistance à l’occupation allemande et détient un statut particulier. Lieu stratégique de ravitaillement au destin à la fois héroïque et tragique, il est le plus grand maquis de Bretagne.
FRANCE 3 BRETAGNE >>> Stéphanie Trouillard, autrice et journaliste spécialiste de la Seconde Guerre mondiale, a enquêté sur son arrière-grand-oncle, André Gondet, résistant. Dans son livre Mon Oncle de l’ombre, elle raconte son histoire qui croise la route de celle du maquis de Saint-Marcel.

FRANCE BLEU >>> Le conservateur du musée de la Résistance bretonne de Saint-Marcel est l’invité de la matinale de France Bleu Armorique, le 6 mai 2024.

ARTE >>> Félix Forestier était résistant et caméraman. Ses images nous laissent un précieux et rare témoignage vidéo de l’organisation quotidienne de la vie des maquisards.

COMMENTAIRES

  • 11 juin 2024 10:55 - TRUBLET Colette

    Je découvre avec émotion ce récit bouleversant. J'avais dix ans à la fin de la guerre. Je n'ai jamais entendu l'histoire du maquis de Saint Marcel. Pourtant bretonne (Lanvallay près Dinan) jusqu'à ce jour où je découvre ce film-témoignage. Les quelques échos qui m'étaient parvenus n'ont jamais alerté ma curiosité et pourtant dans mon entourage il y a avait quelques résistants soigneusement protégés par du silence. Il me semble que les médias ont de plus en plus préféré parler des quelques cinquante Bretons devenus soldats allemands, certainement pour discréditer le sentiment breton. je connaissais davantage le maquis du Vercors qui semble avoir été moins important que ST Marcel. Ce documentaire en tout cas rend hommage à la haute humanité de Monsieur Guil qui sait exprimer une émotion profonde et vraie. La guerre est une barbarie. Nos morts ne se laissent jamais oublier. Le temps seul émousse un peu le vif des angoisses. Prendre soin de la paix pourrait bien être le centre de nos efforts, particulièrement en politique puisque ce sont nos présidents qui décident à notre place. Notre responsabilité est d'apprendre à faire de la politique autrement. Débattre au lieu de se battre est aussi une passion humaine. Nous n'utilisons sans doute pas assez et très mal notre intelligence collective, celle dont ont fait preuve les habitants qui ont aidé et soutenu les résistants, les gendarmes qui ont choisi de désobéir à Pétain et ont accompagné les "STO" ... L'insoumission = l'un sous mission ? C'est l'esprit de résistance au mal et au malheur. Merci Monsieur Guil et aux journalistes traqueurs de vérité et des beautés de l'âme humaine. Il me vient à penser que les ancêtres bretons de Monsieur Guil ne sont pas pour rien dans cette manière qu'il a de rendre témoignage, dans un français maitrisé, excellent.

Artistes cités sur cette page

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Mary Le Bel

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