Oscar de l'Ehpad
Alors que régulièrement l’actualité nous rappelle que les maisons de retraite sont des endroits peu fréquentables, Citrouille et vieilles dentelles nous permet d’y faire un séjour pour le moins réjouissant. La réalisatrice Juliette Loubières a baptisé la maison de retraite où se déroule son film en figurines animées : Maison Perrault. Elle y introduit un fils de pub, imbu de lui-même, qui va déclencher sans le vouloir une suite de fantaisies en écho aux contes de Charles Perrault : le Petit chaperon rouge, Cendrillon, la Belle au bois dormant, Barbe bleue…
Un film pétillant, un tantinet coquin, qui s’amuse à retourner les clichés.
CITROUILLE ET VIEILLES DENTELLES
CITROUILLE ET VIEILLES DENTELLES
de Juliette Loubières (2020 - 8')
Un photographe de pub est contraint de chercher dans une maison de retraite une bonne tête de papy pour une affiche. Les vieux pensionnaires, qui croient participer au casting d’un grand rôle pour le cinéma, vont très vite le prendre au dépourvu : ronces, citrouille géante, neige et autres manifestations incongrues surgissent dans la maison. Le photographe va peu à peu comprendre que ces retraités sont des héros de contes de fées devenus vieux.
>>> un film coproduit par JPL Films et Les 3 Ours
Récompenses :
2e Prix jeunesse au festival Croq'anime Paris
Prix du public au festival Voix d’étoiles
Sous les rides, la malice
Sous les rides, la malice
par Juliette Loubières
Citrouilles et vieilles dentelles joue sur le dicton populaire : il ne faut pas se fier aux apparences… J'ajouterais : en particulier quand il s’agit de personnes âgées. Les vieux ne nous permettent pas toujours de voir qui ils sont vraiment. L’âge les rend anonymes, cache leur nature profonde.
Pour montrer la perception superficielle qu’on a de la vieillesse, j’ai choisi de confronter un jeune photographe un peu pressé aux vieillards d’une maison de retraite. Le photographe, chargé d'a priori, cherche un visage-stéréotype de la vieillesse. En face de lui, une galerie d’octogénaires aux personnalités truculentes.
Le jeune héros va être obligé de s’intéresser aux pensionnaires qui se manifestent de façon littéralement très envahissante ! Cela l’amène à se poser plus de questions sur ces retraités, à leur porter plus de considération.
J’ai construit chaque vieillard à partir d’un personnage de conte de fées. Je n’ai pas hésité à broder une suite fantaisiste pour chacune de ces histoires, jusqu’à imaginer à quoi il ressemblerait dans ses vieux jours. Et comme les apparences sont trompeuses, les décalages sont volontaires et la magie habite mes vieux pensionnaires. Le film est donc aussi en filigrane un jeu de devinettes.
Juliette Loubières
Juliette Loubières
Juliette Loubières est diplômée de l’Ensad en cinéma d’animation où elle a réalisé La leçon des choses en 1998. Ce court métrage, réalisé à partir des dessins et d'interviews de tout-petits, a été primé dans plusieurs festivals. Après ce film, elle a dirigé des ateliers de film d’animation, notamment auprès du jeune public, tout en développant ses propres projets. Elle a également travaillé pour la télévision et le cinéma, pour des courts métrages d’animation et le célèbre le long métrage Persepolis (Prix spécial du jury Cannes 2007).
La vraie vie des octogénaires
La vraie vie des octogénaires
THE CONVERSATION >>> Les seniors sont sous-représentés dans les publicités comparativement à leur part de la population et y revendiquent une plus juste place.
SLATE >>> Où sont les vieilles ? Où sont leur corps ? Comment apprivoiser le vieillissement si mon corps à venir n'existe nulle part ?
FRANCE INTER >>> Une autre maison de retraite est-elle possible ? Au Danemark, 95% des maisons de retraite sont publiques, la loi encadre strictement leur gestion. Le pays champion de l'État providence passe pour une nation exemplaire en matière de grand âge.
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