Her
Le clip nous place dans une troublante intimité, et l’on devient les témoins, presque voyeurs, de moments volés.
Un nouveau clip de Her renouvelle une déclaration d’amour aux femmes ou à la femme qu’importe. Simon et Victor, les deux crooners de Her veulent mettre un terme à la solitude de ces déesses qui parcourent leur musique et peuplent leur imaginaire. Le nouveau clip qui s’intitule lui aussi Her (décidemment) ne fera pas exception à la règle et confirme cette intrigante, mais touchante, obstination.
Petit voyage cette fois-ci à l’autre bout du monde, avec ce clip aux reflets d’Asie basé sur le principe d’une langoureuse multiplication. Des femmes sous toutes leurs (belles) formes, dans tous les formats et dans toutes les couleurs ; option grain, noir et blanc ou incrustation relief, le but est avant tout de montrer avec malice que l’essence est dans la différence. Le clip s’ouvre sur l’image d’une femme découpée par les lettres H.E.R. tout en crevant littéralement l’écran et en l’emplissant dans les moindres recoins. Les paroles de la chanson, doublées par des sous-titres, amplifient cette omniprésence féminine. De cet étrange jeu d’addition naît une cohérence que Simon et Victor nommeraient sûrement féminité.
Diverses inconnues se partagent l’écran : danseuse, passante seule ou dans la foule – l’important réside dans ces gestes qui les lient ; une manière de bouger, de se dénuder, de faire face. Kundera disait dans L’Immortalité qu’il y avait sûrement plus de personnes au monde que de gestes disponibles. On retrouve chez ces femmes cette manière d’endosser une même allure, de partager un même trait, d’incarner un même mouvement ; de faire naître la familiarité.
Une soul posée et sensuelle accompagne ces danses, lasses et lascives mais toujours élégantes, une élégance qui contraste avec le style dégradé d’une image VHS. Caméra au poing, le clip nous place dans une troublante intimité, et l’on devient les témoins, presque voyeurs, de moments volés : chez elles, dans la rue, ou dans la froideur rassurante d’une salle de danse. Des femmes qui s’affirment, en phase avec elles-mêmes. Ces destins croisés qui ne se croiseront pas mais se répondent engendrent une transe charnelle et un brin apprêtée. La complainte I wanna be with her vient donner un beau relief à la sensualité mélo 90’s de la vidéo, atemporelle et sans repère, quelque chose d’universel. Les Her l’aime la femme, qu’elle soit furtive ou réelle, c’est entendu. Et tant pis pour les milliers de kilomètres de distance ; le voyage se fera à travers la musique de ces deux garçons-là. Alors on se languit de leur prochain morceau comme on espère son prochain coup de foudre.
HER
HER
réalisé par Nicolas Lexa (2016 – 4’22)
Qui est Her ?
I’m from Rennes>>> Ce nom suscite à lui seul la curiosité. Her est un duo masculin inspiré par les thèmes universels tels que l’amour ou l’érotisme, exprimés avec force et sensualité. Et on retrouve bien ces deux qualités à la fois dans les compositions et les performances scéniques du groupe (sur scène, Simon Carpentier et Victor Solf sont entourés de trois autres musiciens). Her, ce sont toutes les femmes qui les ont inspirés et l’incarnation d’une dualité. L’un des Her est né en Allemagne et a été biberonné à Krafwerk et Can, l’autre s’est exilé durant son lycée aux États-Unis dont il ramènera les stigmates de la black music. C’est au travers de ces influences qu’ils puisent la richesse de leurs chansons. Mais, les paroles de Her sont aussi celles d’une génération plongée dans une actualité tourmentée.
Cette originalité a plu à certains producteurs couronnés aux Grammys tels que Joe Chicarelli, Jacquire King, Michael Brauer ou David Kahne avec lesquels ils ont été invités à travailler. Forts de ces expériences, c’est finalement avec leur acolyte de toujours, Michael Declerck, qu’ils produiront leurs titres.
NICOLAS LEXA
NICOLAS LEXA
Né pour la première fois en décembre 1981 au Maputo (Mozambique), Nicolas Lexa intègre les choeurs de la chorale de l’église paroissiale de Sainte Thérèse de l’enfant Jésus à Moroni (Comores). Il pleure pour la première fois devant un match de foot lors de la finale OM-Étoile de Belgrade en mai 1991 au Sri-Lanka, fait la première fois l’amour en avril 1994 au Cameroun, découvre que boire du vin est un art très sérieux en avril 2001 à Bordeaux (Bordeaux), voyage pour la première fois en première classe sur Air France en août 2004 pour aller à Santiago (Chili), vomit pour la première fois dans un avion en août 2004 en allant à Santiago (Chili), fait plein de trucs cool de 1994 à 2000 (un peu partout), découvre l’étendue de sa famille et de ses amis lors de son mariage en juin 2012 à Blois (Royaume de France), intègre le collectif créatif Junta en septembre 2016 à Paris (Paris), écrit sa bio « express » pour la première fois en septembre 2016 (KuB).
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