It's hard to hate
C’est l’histoire d’un homme seul, qui s’offre la compagnie d’un mannequin. Un mannequin de vitrine, modèle grand blond. C’est les vacances et les longues journées à la plage où le temps s’étire.
Absurde à première vue, cette histoire raconte bien des choses sur l’ennui dans le couple, et l’irrémédiable solitude que l’on peut ressentir, même en compagnie. Le texte de la chanson parle même de détestation et d’étouffement, voire de haine.
L’habileté d’Edgard Imbault qui s’amuse à nous jouer ce sketch, c’est de filmer avec instance et sous tous les angles ledit mannequin, qui pour finir semble exprimer des émotions. De l’impassibilité, il vire à la tristesse avant de devenir menaçant.
Se méfier de l’eau qui dort.
IT'S HARD TO HATE par The Slow Sliders
IT'S HARD TO HATE par The Slow Sliders
un clip réalisé par Edgar Imbault (2018 - 5’)
Seul avec un mannequin
Seul avec un mannequin
par Edgar Imbault
C'est le début de l'été, il fait beau. Je passerais bien mes journées à la plage mais personne n'est dispo pour m'y accompagner et de toute façon j'ai un clip à faire pour le nouveau morceau des Slow. Qu'à cela ne tienne, mêlons l'utile à l'agréable. À défaut de pote en chair et en os, je pars à la recherche d'un mannequin en silicone et l'embarque avec moi pour une virée au bord de l'eau.
Mon envie, lorsque le groupe m'a confié la réalisation de It's hard to hate, était de proposer quelque chose d'estival, en peu de temps et avec peu de moyens. L'idée de tourner sur une plage, sans équipe technique et en me mettant moi-même en scène s'est donc imposée. L'objectif était de conserver la même esthétique et le même décalage que pour Pady, leur précédent clip. Sans chercher à illustrer les paroles du morceau, j'ai imaginé une relation un peu absurde et forcément unilatérale entre un mec et un mannequin de vitrine.
Après avoir écrit quelques séquences, le groupe m'a fait confiance et je suis parti tourner quelques heures par jour, assez tôt le matin pour être tranquille. Je n'ai pas réussi à tourner tout ce que j'avais imaginé mais d'autres idées me sont venues au fur et à mesure. J'ai vécu de grands moments de gène et de solitude, sous les regards interrogateurs des familles et des randonneurs, mais j'y ai pris beaucoup de plaisir.
The Slow Sliders
The Slow Sliders
Au début c’est une histoire de copains, de disques refilés devant le lycée, de clopes dans la cour et de premiers amours. Une ville pleine de contrastes, Brest, dure, industrielle, mais adoucie par l’océan et ce ciel qui ne cesse de changer. The Slow Sliders sont à l’image de leur ville, bercés par la mer et nourris par le bitume. Rien de facile dans leurs chansons, de la mélancolie, des structures hors format, des arrangements d’orfèvre. Elles sont insouciantes et énergiques, puissantes comme des vagues, comme une brise à peine cabossée par le cynisme ambiant.
Leur deux premiers EP Childhood’s Candies et Musique de Fon ont ouvert la voie à un premier album très attendu Glissade Tranquille sorti en septembre 2018 chez Kythibong / Eminence Grise.
Indie pop chill et ensoleillée, rock aérien et courtes pluies, on croise dans cet album les ombres d’un Mac DeMarco foufou en pleine bringue avec Tame Impala, The Walkmen qui surfent en compagnie de Grizzly Bear, ou plus loin de nous, les Smiths et la twee pop du label Postcard. Axel, Clovis, Gwen et Victor nous offrent huit titres efficaces (guitare, basse, batterie), un virage acoustique et quelques mélodies accrocheuses pianotées sur un synthé de brocante, une voix qui chante à pleins poumons des histoires de filles, de fêtes sans fin, de coup de cœurs comme de coup durs.
À l’image de sa pochette, Glissade Tranquille c’est de l’amitié, celle qui dure des années sans s’épuiser, qui ne fait pas semblant, complexe et folle, simple et touchante comme la musique des Slow Sliders.
Edgar Imbault
Edgar Imbault
Depuis qu'il a quitté la fac de Brest et réalisé son film de fin d'étude Tant qu’il restera du super, Edgar Imbault travaille comme ingénieur du son sur des tournages de films (documentaires, fictions, série), il réalise des clips pour ses amis musiciens (Girls night pour Lesneu ou Pady pour The Slow Sliders...) et s'essaie également au documentaire.
Tony Mannequin
Tony Mannequin
C’est dans un atelier de fabrication que commence la vie de Tony. Âgé d’à peine quelques jours, il s’embarque pour un voyage express au-dessus de l’Europe. En avion, en camion il fait presque le tour du monde pour se retrouver derrière une vitrine à Brest. Bien que la cité du Ponant offre de nombreux divertissements, ce n’est pas assez pour quelqu’un qui a goûté à l’aventure si tôt. Il fait les yeux doux aux passants et convainc finalement Edgar Imbault de l’emmener voir la mer.
Après avoir passé sa vie de containers en containers, de vitrines en vitrines, Tony découvre enfin le grand air à Plouarzel. Une délicieuse après-midi, jusqu’à ce que les grands espaces lui fassent perdre la tête….
Si vous croisez ce mannequin en cavale, méfiez-vous.
Difficile de les détester
Difficile de les détester
SOURDOREILLE >>> Peut-être pour se moquer de l’étiquette surf pop qu’on s’est parfois senti obligés de leur coller sur le front, les Nantais d’adoption nous offrent le clip de It’s Hard to Hate tourné sur la plage d’une côte bretonne, précisément sur la pointe de Corsen à Lampaul-Plouarzel.
ROLLINGSTONE >>> La vraie nouveauté de la semaine est signée The Slow Sliders, qui tentent comme ils le peuvent (et ils ont du mérite) de souffler un peu de fraîcheur en cet été caniculaire avec It’s Hard to Hate.
LES OREILLES CURIEUSES >>> The Slow Sliders présentent Glissades tranquilles, un premier album qui tient toutes ses promesses.
COMMENTAIRES