mlfmbh
Elles sont tour à tour mères, reines, impératrices, artistes, prêtresses, guerrières, scientifiques ou politiques et cumulent parfois plusieurs casquettes.
Tiré de l’album I’m girl, I’m proud prévu pour 2018, le clip MLFMBH du groupe breton Mistress Bomb H donne le la en présentant une galerie de portraits de femmes illustres. Se visualisant comme un album de famille, nous y découvrons des figures féminines où le temps chronologique de l’Histoire s’accorde sur le temps de la musique. Elles sont tour à tour mères, reines, impératrices, artistes, prêtresses, guerrières, scientifiques ou politiques et cumulent parfois plusieurs casquettes. Derrière cette succession de profils et d’identités ce sont les différentes facettes du visage féminin qui sont données à voir. Le réalisateur Davida Monroe montre ici que l’unicité de la femme est un concept qui n’existe pas, il en existe qui se ressemblent ou officient dans le même domaine, pourtant chacune d’entre elles a sa propre individualité, que le clip ne peut d’ailleurs rendre et toutes contenir.
La scène d’ouverture est un mouvement et un chant choral : envol avorté de trois danseuses où l’on entend ce terrible constat signalant l’absence d’espoir des femmes et qui provoque la chute des ballerines. C’est aussi l’un des rares moments d’animation du clip, le second officiant comme intermède où le spectateur découvre une succession d’images d’archives de films qui rendent compte de l'énergie des femmes sur bien des fronts. Il se crée alors une dichotomie entre ces passages de vie et le catalogue des portraits statiques de femmes à travers les âges. Le patriarcat de nos sociétés n’a cessé de (vouloir) contenir l’action de la femme : le réalisateur s’empare de la fixité des photos pour illustrer une immobilité imposée, mais la complète de ces folles images animées qui incarnent le caractère infatigable et conquérant des femmes !
La musique du clip propose un mélange éclectique entre riffs de guitares et distorsion aiguisée, sons électros, piano et chœur. L’osmose de l’image et du son s’intensifie par ce martellement de femmes qui jalonnent et ponctuent l’existence humaine ; l’atmosphère dévoilée mêle assurance et puissance, combativité et ténacité, ce qui n’est pas sans résonance avec une actualité immédiate où les femmes reprennent conscience de leur force et du respect qui leur est dû.
MLFMBH de Mistress Bomb H
MLFMBH de Mistress Bomb H
par David Moreau (2017 - 6'13)
UN CLIP DE FEMMES
UN CLIP DE FEMMES
Impossible de montrer l'ensemble des femmes dont les contributions ont été essentielles. L'idée était donc de partir des plus connues, plus ou moins connues d’ailleurs, comme Nellie Bly qui était une journaliste américaine, une sorte de Jack London ou Albert Londres avant l'heure. L’on peut se demander pourquoi pas les sœurs Brontë ? Où est Yvette Roudy ? Monique Wittig ? Il est effectivement temps que nous nous interrogions toutes et tous sur ces femmes qui nous ont nourri ou inspiré, qu'elles soient intellectuelles, artistes, mais aussi parentes.
Le traitement est volontairement sobre : un portrait, un nom, la date de naissance et de mort et un court descriptif de ce que chacune d'entre elle a fait. Toutes pareilles et toutes différentes.
MISTRESS BOMB H
MISTRESS BOMB H
Du hardcore au noise, en passant par les musiques électroniques, Hélène Le Corre explore les possibilités de transformer le son en gardant un net penchant pour le bruitisme et les mélodies. Impliquée dans la scène noise, elle est l'une des chevilles ouvrières de l'association rennaise K-Fuel, qui organise des concerts et anime l'émission de radio Kérozène sur les ondes de Canal B.
Elle sort son premier CD-concept solo en 2005, Les sept fenêtres de Mistress Bomb H, où se mêlent musique, collectage sonore, guitare, basse, synthétiseurs, piano désaccordé, fréquences et voix, mais aussi gravure et performance.
DAVID MOREAU
DAVID MOREAU
Né en 1980 au Mans, David Moreau vit et travaille à Rennes. Après un Bac Arts appliqués, il étudie aux Beaux-arts de Quimper, où il obtient son DNSEP avec la performance Reklame. Actif dans le milieu de la musique électronique, il collabore en tant que graphic designer au label GOOOM et Idwet pour des groupes tels que Abstract keal agram et Tepr.
Un résultat toujours réussi
Un résultat toujours réussi
MuzzArt >>> Rythmé, griffé par ses guitares, qui ont ce pouvoir de constamment être attrayantes sans jamais trop en faire, voilà un essai obsédant, sans genre donc, à l'image de ce musicien qui commence en toute logique à défrayer la chronique.
Le Zèbre Info >>> L’électro de Mistress Bomb H est un bel exemple de musique intelligemment sombre et sans le côté m’as-tu-vu trop fréquent chez les darkeux amateurs de bontempi.
Perte et Fracas >>> 9 Pictures, c'est la réponse d'une Mistress après une longue nuit de détresse, un crachat au vitriol sur des képis couleur bleu-guignol.
Heavy Mental >>> 9 Pictures, comme autant de vignettes electro et ravagées. Ce deuxième enregistrement de Mistress Bomb H est très surprenant : visiblement chaque composition, ultra minimale, repose sur un nombre volontairement réduit et limité d’idées mais le résultat est toujours réussi.
30 janvier 2022 19:26 - Alex
Bonne piqûre de rappel, merci! On peut ajouter Alice Guy, Lou Andreas-Salomé...