Nan man so ambé bailo
Petite merveille que cette chanson dansée par un groupe de musiciens dans leur élément, la savane, pourvus de leurs seuls instruments acoustiques, portés par les pulsations de leur cœur et de leur corps.
Une grande sérénité se dégage de ce moment, alors que les paroles racontent l’âpreté de la lutte politique. Si nous ne sommes pas morts, nous vivrons, autrement dit : Rien ne nous arrêtera dans notre volonté de réformer ce pays.
Un sourire et des corps déliés face aux intimidations d’un pouvoir à bout de souffle, au Burkina comme ailleurs, le peuple réclame son émancipation.
NAN MAN SO AMBÉ BAILO de Madou N’Goni
NAN MAN SO AMBÉ BAILO de Madou N’Goni
un clip réalisé par Émilien Bernard (2017 - 4’)
Première fois
Première fois
par Émilien Bernard
J’ai rencontré Madou en 2008 alors que je tournais un premier documentaire au Burkina et depuis, la facilité avec laquelle il promène ses doigts sur les cordes, sa voix, ses mélodies… tout me plait et me séduit chez lui. Il m’impressionne.
Cette chanson est la première que Madou ait enregistrée dans un studio, par l’intermédiaire d’un de mes amis burkinabè. Elle a donc un goût particulier pour lui comme pour moi et c’est tout naturellement que je lui ai demandé d’utiliser ce morceau pour conclure mon film Les enfants de la révolte.
Comme souvent avec les langues africaines, une traduction en français en très difficile, car les proverbes sont très utilisés, et une même expression change de sens en fonction des contextes. Madou chante en Dioula, langue très répandue en Afrique de l’Ouest, mais aux multiples nuances. Son Dioula est proche de celui de Bobo-Dioulasso, la seconde ville du Burkina.
Le titre de la chanson, Nan man so ambé bailo , se traduit littéralement par : Si nous ne sommes pas morts, nous vivrons. Mais le sens le plus proche serait : Malgré nos souffrances et nos peines, nous réussirons.
Après la réalisation du film, je lui ai proposé de faire un clip pour cette chanson, mais sous une nouvelle version, un peu plus rythmée, qu’il a ré-enregistrée depuis. Nous avons tourné le clip à une trentaine de kilomètre de Ouaga, dans un endroit que connaît bien Madou. Nous y sommes allés très tôt pour que la lumière (et la chaleur !) ne soit pas trop fortes. Il a embarqué avec lui ses deux musiciens actuels, ainsi que deux danseuses avec qui il se produit régulièrement.
MADOU N’GONI
MADOU N’GONI
par Émilien Bernard
Madou a commencé jeune musicien de rue. Autodidacte, il tire son nom d’artiste de son instrument, le N’goni. Mais le sien est unique, puisqu’il l’a conçu lui-même avec deux manches, et donc deux fois plus de cordes ! Madou est la preuve qu’on peut composer et interpréter des mélodies complexes sans savoir ni lire, ni écrire. Aujourd’hui il se produit régulièrement dans les différents lieux culturels de Ouaga, fait des tournées avec son groupe de musiciens et gagne sa vie grâce à son talent.
ÉMILIEN BERNARD
ÉMILIEN BERNARD
Titulaire du diplôme de l'ESRA Bretagne, il rejoint TV Rennes comme JRI pour des sujets d'actualité. Au cours de plusieurs voyages, notamment en Éthiopie et au Canada, il réalise pour cette télévision plusieurs reportages de moyens formats.
Parallèlement, il entreprend chaque année un voyage de deux mois, essentiellement en Afrique, Burkina Faso, Ghana et Togo.
En 2010, il coréalise avec Moussa Traoré Rakiiré, une plaisanterie Africaine (52'), un premier documentaire projeté notamment lors du festival Passana à Ouagadougou. Son désir de s'exprimer en tant qu'auteur le pousse alors à abandonner le journalisme et il devient indépendant en juin 2013.
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