Voir les oiseaux
Le dessin animalier est une discipline à part entière. Qui sait croquer un oiseau (avec son crayon) entretient un lien privilégié avec le peuple des volatiles. C’est le cas d’Arnaud, un homme sur le point de quitter ce monde et qui n’est plus relié à lui que par cette connexion au monde des oiseaux.
Pour son premier film Comme une plume, Lilia Lagrifoul rend hommage à ce geste pictural et nous rappelle combien il est vital de reconnaître et de se souvenir du visage et du nom de ces êtres vivants qui nous côtoient et dont nous avons bien des choses à apprendre.
COMME UNE PLUME
COMME UNE PLUME
de Lilia Lagrifoul (2019 - 7’)
Dans un hôpital, Arnaud va mourir. Il passe ses journées, solitaire et taciturne, à dessiner des oiseaux. Il commence ses journées par un étrange rituel : il attire des oiseaux avec des miettes de pain, retourne dans son lit et leur parle. Le personnel ne s’intéresse plus beaucoup à ce pensionnaire lunatique et sa lubie lui donne la réputation d’un fou. Mais ce n’est pas l’avis d’Eliaz, un patient de 9 ans atteint d’un cancer. Il entre dans la vie d’Arnaud en poussant la porte. Passionné par les animaux, il s’émerveille des dessins qui tapissent les murs.
Une complicité s'installe. Eliaz passe désormais ses journées dans la chambre d’Arnaud et oublie la maladie. Jusqu’au jour où Eliaz trouve la chambre rangée, entièrement vide.
>>> un film produit par École Pivaut
Dessine-moi un oiseau
Dessine-moi un oiseau
par Lilia Lagrifoul
Comme une plume se déroule dans un hôpital des années 70. C’est la rencontre de deux âmes dans des corps malades. Arnaud, un homme qui n’a pour seul moyen d’évasion que le dessin, et Eliaz, un enfant qui n’a pour seul moyen d’évasion que la photographie et sa curiosité. À travers leur rencontre, c’est la dualité entre l’immobilisme et le mouvement, la liberté et la réclusion, la jeunesse et l’âge adulte, le noir et blanc et la couleur, la vie et la mort, qui se déploie et se confronte. Sur le plan visuel, la mise en place d’un contraste entre l’intérieur et l’extérieur de l’hôpital marque la séparation entre ces deux mondes.
L’extérieur, lumineux, vaste, avec la présence des oiseaux contraste avec l’exiguïté de la chambre, des couloirs étroits aux sonorités froides.
La variété des oiseaux, dessinés par Arnaud dans un premier temps, prend vie à la fin quand ils se retrouvent groupés dans le jardin de l’hôpital, masse colorée symbolisant le départ d’Arnaud, une liberté retrouvée et une forme d’éternité.
Pour raconter l’histoire et susciter les émotions, le travail du son revêt une grande importance. Les bruitages tels que crayon et pinceau sur le papier portent les effets sonores tels que résonance et échos et contribuent à donner au film sa poétique.
Lilia Lagrifoul
Lilia Lagrifoul
Née en 1994 à Saint-Brieuc, Lilia Lagrifoul commence ses études aux Beaux arts de Quimper (EESAB), où elle obtient son diplôme en 2015. C’est en Pologne qu’elle fait de l’animation pour la première fois lors d'un échange Erasmus à Poznan, une étape décisive dans son choix d’orientation professionnelle. Après un stage chez JPL Films, elle suit la formation en cinéma d’animation 2D de l’École Pivaut où elle obtient son diplôme en 2019 avec son film de fin d’étude Comme une Plume.
En parallèle, elle travaille comme illustratrice pour un livre pour enfant Les nuages de Tao de Flore Carciofo.
14 septembre 2021 11:33 - Shirley
Très touchant, merci pour ces émotions traduites par le crayon et la plume !