Lostanbul
J’ai démarré dans le clip musical presque malgré moi. J’avais des envies de fiction, alors j’ai orienté les clips qu’on m’a commandé dans ce sens. C’est ainsi qu’est né Lostanbul, réalisé avec les “restes“ de Zombies sur le boulevard, un clip tourné à Istanbul pour le groupe Oliver Saf avec le chanteur-comédien Olivier Baudouin.
[Damien Stein, réalisateur]
LOSTANBUL
LOSTANBUL
un film de Damien Stein (2016 - 4'20)
Damien Stein : La voix off, qui donne son sens à cette errance, nous l’avons écrite alors que nous étions encore en train de tourner les images du clip. Je voulais raconter cette espèce de stase qui nous prend parfois quand on découvre une ville. Ce sentiment que les choses nous échappent, se modifient sous nos pas. Cette impression de non appartenance, de disparaître dans le décor. Le texte se tourne vers Kafka quand le personnage imagine un immeuble qui offrirait un point de vue, une brèche vers un monde que lui seul est capable de voir.
En définitive, Lostanbul ressemble à une publicité pour Kenzo au mannequin mal coiffé, peu sûr de lui, dans l’expectative.
ZOMBIES SUR LE BOULEVARD
ZOMBIES SUR LE BOULEVARD
Voici le clip réalisé par Damien Stein pour Oliver Saf, et dont Lostanbul est la production dérivée.
L'imprimerie nocture >>> Oliver Saf est allé se perdre en Turquie, ce qui doit sacrément changer des cafés bretons. Le maniement de la plume en guise de rames, il en a ramené quatre titres intitulé Proses fantômes.
Les paroles
J’ai le goût du sexe, des rimes et puis des textes
Drogues et alcool atomisant mon cortex
Pardonnez moi, Messieurs-Dames mais j’vous emmerde
Un brin épineux parmi les moutons en herbe
Un peu schyzo et j’vois la nuit comme une femme
Certes, polygame mais jamais infidèle
Elle met en scène la sombre « Comedia del’ Arte »
L’ombre de l’homme se révèle enfin démasquée
Somnambule quand le crépuscule glisse
Car j’ai flingué la serrure de mes cellules grises
En chien de bif, tise quand ma raison flanche
Et les frangins sniffent les barreaux d’une prison blanche
Ce soir j’ai harceler une plume éventuelle
Ce soir j’ai semer les minutes dans les ruelles
Mais seule la crasse provenant des idées noires
Tracent des lettres sur ma feuille
Zombies sur le boulevard.
Souvent elle passe quand j’embrasse le cul d’un spliff
Et puis la nuit s’active et jalouse déjà mes phrases
Des gouttes d’encre se répandent a pleine dose
Diluants les heures dans un buvard prose
J’ai déjà vu le désert devenir une belle plage
Et mon stylo a bien atteint l’anesthésie
Et quand mon trip aura bien séché sur la même page
Dans un océan que le malaise dessine
Cette nuit s’en va sur un salut de monarque
Et les hallus dans mon crâne ont des allures démoniaques
Parce que le temps est à l’image de nos vertus
Chaque minutes blessent mais la dernière tue
Il y a des clients squattant la sorties des clubs
Il y a des marchands de sables au pied de mon immeuble
Partout dans les villes si tu croises leurs regards
luisants dans le noir, des zombies sur le boulevard.
DAMIEN STEIN
DAMIEN STEIN
Après des études d’audiovisuel à l’université, Damien Stein enchaîne les jobs de technicien « cinéma », puis dans la production, entre Rennes et Paris.
En parallèle, il écrit scénarios, nouvelles, musiques… avant de s’essayer à la réalisation, avec un premier court métrage intitulé Une balade à la mer, primé en Festivals internationaux.
Il se lance dans le clip avec Lilly Wood and the Prick, Alphabet, Monsieur Roux… et pour diverses structures culturelles rennaises : les Trans Musicales, ElectroniK… tout en continuant à mener ses projets personnels.
Ses nouveaux films sont disponibles sur son site.
Depuis 2014, il enseigne à l’ESRA, école de cinéma, à Rennes.
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