Se restaurer
Il est des femmes et des hommes qui consacrent leur temps à faire fonctionner une banque dont la valeur est la solidarité et la monnaie des aliments, des aliments impropres à la vente dont la grande distribution se déleste dans un geste caritatif.
Avec son film Des cailloux dans la soupe, la réalisatrice Catherine Rechard s’approche de ces valeureux bénévoles qui, ensemble, aident l’homme à se restaurer, dixit le slogan de la Banque alimentaire.
Tout cela serait presque idéal si les tenants de l’optimisation marchande n’avaient flairé là un filon à exploiter. Peu soucieux de contrebalancer les injustices sociales, ils se sont tournés vers les vendeurs pour leur proposer des applis permettant de mieux essorer les stocks et donc de réduire la part des invendus.
Dans une époque où les rangs des démunis s’étoffent chaque jour davantage, les militants de la solidarité ont de bonnes raisons de se sentir floués.
DES CAILLOUX DANS LA SOUPE
DES CAILLOUX DANS LA SOUPE
de Catherine Rechard (2021 - 52')
À Lannion, les bénévoles de la Banque alimentaire collectent, traitent, stockent et acheminent quotidiennement des surplus vers les associations caritatives et les CCAS - Centres communaux d’action sociale. Soucieux de justice sociale et de solidarité, certains bénévoles sont inquiets de voir des entrepreneurs privés investir le secteur de l’aide alimentaire et y introduire la notion de profit qui va à l’encontre des principes de gratuité et de bénévolat de la Banque alimentaire.
>>> un film produit par Candela productions
Une lutte sans relâche
Une lutte sans relâche
par Catherine Rechard
Chaque matin, les camions de la Banque Alimentaire quittent l’entrepôt pour faire la ramasse - aller chercher les invendus - dans les grandes surfaces avant l’ouverture au public. À leur retour, les marchandises sont réparties dans les différents ateliers, stockées ou ajoutées aux livraisons du jour. Les fruits et légumes font l’objet d’un tri minutieux. On ne donne que ce qu'on serait prêt à manger soi-même, le reste part au compost. Dans l’entrepôt, les corps sont à l’œuvre : les bénévoles chargent, déchargent, concentrés dans un travail collectif au bénéfice des pauvres.
La Banque alimentaire de Lannion est le lieu à partir duquel le film questionne le système qui s'est affiné au fil de 30 années d'engagement citoyen.
C’est à bas bruit que le secteur privé fait son entrée dans le secteur de l’aide alimentaire, avec ses start-up et ses applications numériques. Le film interroge ce changement de paradigme qui tend à faire du don une source de profit.
Catherine Rechard
Catherine Rechard
Catherine Rechard est photographe et documentariste, originaire de la région parisienne. Après des études d’histoire de l’art elle pratique la photographie, d’abord en studio puis en reportage, pour la presse et l’édition. Elle rejoint l’agence de photographes Signature à sa création. Elle suit la formation au cinéma documentaire des Ateliers Varan et poursuit grâce au cinéma documentaire les thématiques qu’elle explore en photographie. Elle continue de réaliser des reportages photographiques et accompagne des ateliers (rencontres, ateliers de programmation ou de pratique) en relation avec ses projets, en matière de films ou de photographie. Elle est membre de l’association Addoc depuis 2012. En 2007, avec l’aide à l'écriture du CNC, elle réalise son premier documentaire Une prison dans la ville. Sa deuxième réalisation Le déménagement reçoit une étoile de la SCAM en 2012. Au total, Catherine Rechard réalise huit documentaires qui se démarquent dans de nombreux festivals. Ils partagent tous le même dénominateur commun de représenter l’humain. Le prochain Extramuros, une peine sans murs brosse d’ailleurs le portrait de personnes condamnées.
Un pour tous et tous pour un
Un pour tous et tous pour un
FRANCE 3 BRETAGNE >>> Lancée en mai 2018 avec l’ouverture d’un premier magasin à Melesse, l’épicerie Nous anti Gaspi égraine. Trois ans après le lancement de l’enseigne, on compte déjà 20 magasins, dont neuf en Bretagne.
FRANCE BLEU >>> Comme chaque année la Banque alimentaire organise une seule et unique collecte à travers la France pour assurer une partie ses besoins. En Bretagne 15 000 bénévoles sont mobilisés dans 700 magasins.
CARE NEWS >>> Deux œufs couvrent 40 % du besoin journalier en protéines animales et 15 à 20 % du besoin en protéines totales. L’aide alimentaire connaît un déficit permanent, essentiellement en protéines. C’est pour réduire ce déficit que les producteurs d’œufs se mobilisent aux côtés des Banques alimentaires pour offrir la protéine au meilleur qualité-prix et facile d’emploi.
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