Devenir des églises

Du sacre aux communs - Eglise toit exterieur1

Il faut le voir pour le croire : des plafonds qui s’effondrent dans les nefs, des charpentes dévorées par la mérule, des fissures béantes dans les façades… l’on peut dire qu’une part grandissante du patrimoine religieux breton se porte mal. La raison en est simple : ces lieux sont désertés - adieu paroissiennes dévouées qui venaient aérer et nettoyer l’église, adieu curés dévoués à leur paroisse -, à cela s’est ajouté le tarissement des finances publiques qui ont d’autres brèches à colmater.

Dans l’agglomération de Guingamp-Paimpol – 70 églises à entretenir ! –, la collectivité a décidé d’engager un dialogue avec la population pour tenter d’agir tant qu’il est encore temps. L’idée : imaginer la seconde vie d'un certain nombre de ces bâtiments, à d’autres fins. Pour ce faire, une douzaine de chercheurs ont été mobilisés sur le terrain. KuB était là pour cueillir leurs échanges avec la population.

une page KuB en coédition avec Guingamp Paimpol Agglomération

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Film

DU SACRÉ AUX COMMUNS

par Serge Steyer (2024 - 45')

Dans l’agglomération de Guingamp-Paimpol, de nombreux édifices religieux tombent en décrépitude faute de paroissiens et de moyens pour les conserver. Des chercheurs rencontrent des élus et des habitants pour réfléchir au devenir de ces édifices chargés d’histoire.

INTENTION

PATRIMOINE EN QUÊTE DE SENS

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L'équipe de chercheurs et chercheuses autour de Mona Braz, autrice et druidesse.

Depuis fin 2023, Guingamp-Paimpol Agglomération propose à la population une réflexion sous forme de recherche-action, une formule qui mobilise une douzaine de chercheurs, des étudiants et leurs enseignants, en vue de mettre au clair les enjeux liés au devenir du patrimoine religieux du territoire.

Depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État (1905), les communes sont en charge de l’entretien des chapelles et des églises. Or la Bretagne est une région à haute densité de patrimoine religieux et, au point où nous en sommes, force est de constater que les curés et les fidèles se font rares, de même que les deniers publics nécessaires à la préservation des bâtiments.

Que faire ?


Du sacré aux communs raconte le séjour à Belle-Isle-en-Terre de ces chercheurs et chercheuses venus de Paris et de Saint-Étienne, au contact de la population locale, pour tenter de cerner les difficultés psychosociologiques, techniques et économiques à surmonter pour inventer un avenir à ce patrimoine. La diversification de l’utilisation des églises pourrait ouvrir une nouvelle ère pour ces lieux qui occupent une place centrale dans les villages. Quel cheminement adopter pour que la population puisse s’approprier de telles reconversions ?

Pendant quatre jours, nous avons été aux côtés de ce groupe de recherche pour comprendre les réticences et les attentes, et aussi toucher du doigt l’ampleur des transformations à envisager. Le chantier est énorme et stimulant car il constitue un pont entre tradition et modernité, une belle manière aussi de faire avec plutôt que de penser en termes de table rase.

SUJET DE RECHERCHE

QUEL AVENIR POUR LES ÉGLISES ?

par Emmanuèle Cunningham Sabot, professeure des Universités, École normale supérieure-PSL

Du sacré aux communs - Cie Galapiat1
DR : Cie Galapiat - Sébastien Armengol

Cette recherche s’intéresse au patrimoine paroissial des petites villes, aujourd’hui menacé par la baisse de leur fréquentation, le retrait de l'ingénierie de l’État et la baisse des budgets locaux. Elle questionne sa capacité à être mobilisé comme une ressource pour le développement solidaire et durable du territoire. Elle emploie pour cela une méthode de recherche-action qui a pour objectif l’élaboration d’un projet local, articulant enjeux scientifiques, pédagogiques et opérationnels.

Les 40 000 églises et chapelles de France constituent aujourd’hui un important patrimoine monumental pour les territoires. Les fonctions culturelles et sociales (identité collective), symboliques (cœur de ville) et économiques (tourisme) de ce patrimoine paroissial constituent des ressources-clés du développement local durable des petites villes et des bourgs. La baisse de fréquentation des offices religieux, le retrait de l’ingénierie patrimoniale de l’État et un coût de maintenance de plus en plus inaccessible pour ces petites villes et bourgs, questionnent l’avenir de ce patrimoine paroissial. Il apparaît aujourd’hui nécessaire de fédérer des acteurs et de proposer des modus vivendi et operandi innovants afin de mobiliser autrement ces ressources (Sauvé et Coomans, 2014). Cette recherche s’inscrit dans l’écriture d'un nouveau récit territorial en analysant comment des collectifs d’acteur.rice.s se débrouillent, bricolent, se coordonnent, inventent parfois, se résignent d’autres fois dans l’élaboration d’un projet local.


Cette recherche-action s’attache à analyser comment et dans quelle mesure ce patrimoine paroissial peut constituer une ressource locale pour développer les territoires de manière solidaire et durable. Afin d’y parvenir, l’équipe de recherche axe son enquête sur quatre dimensions :

  1. sociale (production de fonctions, de valeurs et d’usages de ces biens par la communauté locale) ;
  2. architecturale (entretien, mise en valeur et transmission des églises en tant que biens immobiliers) ;
  3. réglementaire (gestion des usages et planification territoriale) ;
  4. économique (financements, équilibres budgétaires, partenaires économiques).

Ces questions relatives au patrimoine paroissial sont partagées par de nombreux territoires en France. Guingamp-Paimpol Agglomération joue en cela le rôle d’un laboratoire d’innovation territoriale, en amorçant des réflexions et des solutions sur le devenir des églises au 21e siècle.

REVUE DU WEB

L'avenir du patrimoine religieux en question

PORTAIL DU PATRIMOINE ➡️ La pratique d’activités en plus de celle du culte dans les édifices cultuels peut être un facteur de conservation du patrimoine religieux dans nos communes.

TÉMOIGNAGE CHRÉTIEN ➡️ À l’occasion des Journées du patrimoine, de nombreuses églises normalement fermées sont ouvertes. Si les Français aiment le patrimoine religieux, l’Église catholique, qui en est l’affectataire majoritaire, n’en facilite pas toujours l’accès ou l’usage partagé.

LE PÉLERIN ➡️ Face à l’urgence de préserver le patrimoine religieux, les églises s’ouvrent à de nouveaux services compatibles avec le culte.

COMMENTAIRES

  • 17 octobre 2024 23:21 - mona Braz

    Une note d'humour avec le curé de Notre-Dame des Courants d'Air... https://www.facebook.com/BlogThisMediasFrance/videos/2359428607772078

CRÉDITS

réalisation Serge Steyer
assistant réalisation et son Kilian Jarno
montage Serge Steyer
étalonnage, habillage Kilian Jarno
musique Christophe Rocher

une recherche menée par

Le CNRS et de l'École Normale Supérieure - PSL :
Emmanuèle Cunningham Sabot, Alix Sportich du Réau, Thibault Carcano, Loïc Fournier, Simon Genet, Claire Lethu et Charlotte Monluc

l'École Nationale Supérieure d'Architecture de Saint-Étienne : Oscar Barney, Guillaume Benier, Mathis Fayolle, Georges-Henry Laffont et Florian PELLAT

avec

Mona Braz, autrice et druidesse
Franck Chevalier, directeur général des services de Louargat
François Le Marrec, maire de Belle-Isle-en-Terre
Frédéric Le Meur, maire de Moustéru
Patrick Houssard, conseil municipal de Pontrieux
Gwennaëlle Le Cozannet, secrétaire général de Pontrieux
Gladimir Museau, référent de la paroisse de Pontrieux

et les habitants de l'agglomération

avec le soutien

de Guingamp Paimpol agglomération
du programme LEADER (financé par le FEADER)

remerciements
Élisabeth Puillandre, Mélanie Huet et Mona Le Jeune
Les communes de Belle-Isle-en-Terre, Louargat, Moustéru et Paimpol
Le conseil citoyen de Guigamp Paimpol Agglomération
Le diocèse de Saint-Brieuc

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