Jack Palmer for ever
René Pétillon est mort le 30 septembre 2018 mais il reste parmi les vivants à travers son œuvre foisonnante dont Jack Palmer est le héros désopilant et ce film de Michel Dupuy, où il se raconte, tel qu’il est : sensible, subtil, élégant, d’une ironie flegmatique.
Pétillon était breton, de naissance et de culture, il entretenait le lien avec sa terre finistérienne. Ce lien s’exprime directement dans Super Catho où il avait raconté son enfance, et dans Palmer en Bretagne, dont vous retrouverez quelques cases sur cette page.
ENQUÊTE À L’OUEST, RENÉ PÉTILLON
ENQUÊTE À L’OUEST, RENÉ PÉTILLON
de Michel Dupuy (2008)
Père de personnages tel que Jack Palmer, René Pétillon était également un dessinateur de presse, notamment au Canard enchaîné.
Le film, qui retrace son parcours, a été tourné en grande partie à Lesneven dans le Finistère, dont il était originaire, et à Concarneau où il résidait régulièrement. Mais c’est à Port Manech que les entretiens ont été enregistrés, dans son atelier où se trouvent rassemblées photos, dessins et esquisses permettant de révéler une personnalité timide et introvertie.
un film produit par >>> Les Films du Moment
Créer un imaginaire et s’y réfugier
Créer un imaginaire et s’y réfugier
par Michel Dupuy
René Pétillon parle avec un humour souriant de son itinéraire. Parfois, j’interviens par la parole ou le geste, soulignant ainsi le film en train de se faire. Avec l’opérateur, nous recadrons notre interlocuteur devant la caméra. René Pétillon revient sur son enfance dans une famille ultra catholique en montrant de vieilles photographies sépia, son amour des chats toujours présents et sa passion pour le dessin. Il a toujours dessiné car pour lui la vocation de dessinateur naît d’une envie de fuir une réalité qui nous pèse.... Bref, dessiner, c’est créer un imaginaire afin de s’y réfugier.
Il s’inspire aussi de l’atmosphère particulière de la Bretagne. René Pétillon aime les paysages du Finistère : terre âpre, les rochers étranges sculptés par l’océan, les ciels nuageux et immenses, les rivages embrumés alternent dans ce film avec des images de jardin-jungle traversé par d’amusantes girafes et peuplé d’oiseaux exotiques. Quelques extraits de ses albums sont présentés. L’ouest, c’est aussi l’influence américaine suggérée par la chanson Rhum and coca-cola des Andrew Sisters qui revient en leitmotiv.
RENÉ PÉTILLON
RENÉ PÉTILLON
René Pétillon est né en 1945 à Lesneven, dans le Finistère. Dessinant depuis toujours pour le plaisir, c'est en autodidacte qu'il passe professionnel. Il n'a en effet jamais mis les pieds dans une école d'art. Après avoir envoyé quelques dessins par la Poste, il débute en 1968 dans Plexus, L'Enragé et Planète. Comme le dessin d'humour ne le fait pas vivre, il se lance dans la bande dessinée et frappe à la porte de Pilote, où il publie aussitôt un récit en six pages intitulé Voir Naples et mourir.
En 1974, il crée le détective Jack Palmer qui se baladera dans Pilote, L'Écho des savanes, BD, Télérama et VSD.
En 1976, pour L'Écho des savanes, il scénarise Le Baron noir dont Yves Got assure le dessin. L'année suivante, et jusqu'en 1981, la série est accueillie pour un strip quotidien dans les pages du Matin de Paris.
En 1993, Pétillon entre au Canard enchaîné, où, chaque semaine, il publie des dessins politiques.
Grand Prix d'Angoulême en 1989, il reçoit, en 2001, à Angoulême toujours, le prix du meilleur album pour L'Enquête corse. En 2002, il est lauréat du grand prix de l'humour vache au Salon international du dessin de presse et d'humour de Saint-Just-le-Martel. René Pétillon est aussi citoyen d'honneur de la ville de Bastia.
En 2017, sort chez Dargaud un recueil de ses dessins d'actualité intitulé Un certain climat. La même année, il gagne le grand prix du festival de Blois BDBoum !
René Pétillon nous a quittés le 30 septembre 2018.
MICHEL DUPUY
MICHEL DUPUY
Michel Dupuy est né en 1951, à Saint-Vivien de Médoc en Gironde. Peu doué pour les études et sans diplômes, il part à 16 ans faire un tour d’Europe en auto-stop avec un copain et une petite caméra 8mm à manivelle. Il revient avec un petit film et la passion des images.
À son retour il prend des cours du soir, refait des études, parvient à entrer à l’École d’éducateurs spécialisés de Strasbourg et à obtenir son diplôme en 1978.
Il s’installe en Bretagne en 1980 et bénéficie du soutien des Ateliers Régionaux Cinématographiques (ARC) en Bretagne, pour tourner son premier film professionnel Retraite (Grand prix du festival de Douarnenez 1984).
Il crée en 1985 l’association des Cinéastes Bretons dont l’objectif est de réunir, professionnaliser et promouvoir un cinéma indépendant, en Bretagne. Président de 1985 à 1993 il conduit deux actions emblématiques : la projection de films dans les bars et lieux de restauration, et l’Enquête audiovisuelle et régions qui a contribué à la mise en place de dispositifs de soutien au cinéma de création, dans les régions.
À partir de 1991 Michel Dupuy réalise plusieurs films de fiction et documentaire, dont L’homme qui ramait avec le navigateur Frédéric Guérin, Histoires sans parole, sélection Lussas 1993, ou Tu vois c’que je veux dire, Grand Prix du festival de Gentilly en 2001.
Entre 1998 et 2000, il est responsable de la Revue Documentaire.
En 2001, il crée et dirige la maison de production Les Films du moment, en Bretagne.
Entre 2001 et 2009 il tourne et produit plus de 40 films dont 32 portraits d’écrivains (Prix Littérature au Festival International de l’UNESCO) ou de peintres, dont le film René Pétillon, Enquête à l’ouest, et divers documentaires comme Une guerre sans fin… ou GÉANTS (mouvement de la métamorphose).
De 2009 à 2018, Michel Dupuy a dirigé le festival Les Passeurs de lumière, à Bannalec.
Son travail s’oriente aujourd’hui vers la fiction.
Plus rare et plus subtil
Plus rare et plus subtil
FRANCE CULTURE, Hors Champ >>> René Pétillon, invité de Laure Adler en juin 2011, avait alors 65 ans. Fils de boulanger-pâtissier, il raconte son enfance, ses débuts comme apprenti en pâtisserie dans sa Bretagne natale, avant qu'il ne bifurque vers le dessin au grand dam de son père. Lui qui dessinait vaguement, avait commencé sur le coup de 18 ans à envoyer ses dessins aux journaux, dans l'espoir d'être un jour publié.
TÉLÉRAMA, Stéphane Jarno >>> René Pétillon, le dessin toujours à bonne distance Il y a plusieurs façons de croquer l’époque. Par les deux bouts, sabre au clair, en faisant tonner l’artillerie façon Reiser, Siné, Charb et globalement tous les grands noms du dessin de presse à la française, ou bien en finesse, au scalpel, en jouant sur l’ironie et les sous-entendus. René Pétillon appartenait à cette école, celle des Goscinny et des Sempé, plus rare, plus subtile, mais tout aussi efficace.
26 avril 2019 15:09 - DIDIER ROISSET
J ADORE LA BRETAGNE ET LA BD!!!!!!