Accueillir les migrants
17/09/2025
L’histoire se passe dans l’arrière-pays morlaisien, où des habitants ont créé une structure d’accueil pour une quinzaine de jeunes sans papiers qui trouvent ici le gîte, le couvert, un enseignement, mais aussi et surtout de l’affection, un cadre familial utopique, Entre les peuples.
Le film de Jean-François Castell nous place aux côtés de ces jeunes et des bénévoles mobilisés pour que le projet perdure car une alternance politique à la mairie prive l’association de son local. Pour Sandrine Corre, la directrice de cette école sans toit, c’est un engagement de tous les instants, tant pour veiller à la cohérence du groupe de jeunes que pour sensibiliser la préfecture et négocier avec les élus locaux, mobiliser les bénévoles et trouver de l’argent.
Voici donc un documentaire qui nous rapproche de la réalité de ces migrants qui ont fui leur pays, d’Afrique ou d’ailleurs, et de celle des militants, une expérience éprouvante mais gratifiante qui mérite la reconnaissance de la collectivité.
ENTRE LES PEUPLES
ENTRE LES PEUPLES
de Jean-François Castell (2021 - 52’)
Dans le village du Cloître-Saint-Thégonnec dans les Monts d’Arrée, une association de bénévoles, les Utopistes en action, ont ouvert une maison d’accueil et une école pour des mineurs isolés, étrangers et demandeurs d’asile. Dans l’École alternative des Monts d’Arrée, une quinzaine de jeunes sans papiers réapprennent à vivre sous un toit et suivre des cours. À la suite des élections municipales de 2020, le nouveau maire prie l’école de quitter les locaux.
>>> un film produit par Jean-François Aumaître, Aligal Production
Une école sans toit
Une école sans toit
par Jean-François Castell
J’ai pris connaissance de l’existence de l’École alternative des Monts d’Arrée dans un article de la presse régionale juste avant le début du confinement. Les élections municipales n’avaient pas encore eu lieu et le tableau était idyllique. Les bénévoles de tout un village assuraient les cours de français, de maths, de sciences ou même de breton. Encadrés, logés et accompagnés par une association, les Utopistes en action, ces jeunes sans papiers préparaient leur intégration dans la société française tout en reprenant leur scolarité.
Mars 2020, élections municipales : l’ancien maire élu de 1984 à 2014 reprend les manettes de la commune. Jean-René Péron, 75 ans, instituteur de la commune, encarté PS annonce, dès le premier conseil municipal, mettre de côté ce que sa prédécesseure, Véronique Pereira (sans étiquette), a mis en place pendant son mandat : la boulangerie, l’épicerie, le marché du mardi matin, l’aménagement de la place du village rénovée en concertation avec les habitants du bourg et décide de la fermeture de la maison des associations. L’École alternative se trouve donc poussée vers la sortie sans solution de repli, tandis que les autres associations sont relogées.
C’est dans ce contexte que j’arrive pour un repérage et des essais filmés. J’ai rendez-vous avec Sandrine Corre la veille du départ de l’école de la maison des associations. L’ambiance est tendue entre la coordinatrice et l’un des adjoints au maire. Le décor est posé et la trame narrative également. Ce n’est donc plus l’histoire d’un projet atypique bien intégré dans le village que je vais être amené à documenter mais l’histoire d’une école sans toit, sans autres locaux que la maison de vie des demandeurs d’asile, à quatre kilomètres du bourg, au Cloître-Saint-Thégonnec.
En février 2021, l'école trouvera un nouveau toit, à Pleyber-Christ, à 10 kilomètres du Cloître-Saint-Thégonnec.
Terre d'accueil
Terre d'accueil
Les Utopistes en action
Créés en 2016, les Utopistes en action, sont implantés à Pleyber-Christ. Leur projet est d'apporter aux exilés de Morlaix et sa région, une aide d'urgence alimentaire, vestimentaire, sanitaire, sociale et psychologique. Un hébergement est mis à leur disposition et un accompagnement dans les démarches administratives leur est proposé.
L'École alternative des Monts d'Arrée
Créée en 2018, l'École alternative des Monts d'Arrée est un tremplin pour les personnes désireuses d'apprendre le français ou d'acquérir les connaissances nécessaires pour intégrer une formation professionnelle. L'objectif est d'accompagner l'orientation scolaire et professionnelle, dans un souci de favoriser l'intégration sociale sur le territoire.
Jean-François Castell
Jean-François Castell
Après une carrière dans le photojournalisme, Jean-François Castell se consacre au cinéma du réel et à différentes productions audiovisuelles. Il a réalisé depuis les années 2000 une vingtaine de documentaires ou séries documentaires ; il n’a de cesse de raconter des histoires sensibles à hauteur d'homme autour de la différence, au sens le plus large.
Dernièrement, il a réalisé un film sur un festival de courts métrages en milieu rural fait par et pour les personnes isolées, précaires, différentes ou à la retraite : « Un tapis rouge dans le pré » ; ou accompagne le travail d’un couple de photographe qui s’intéresse à la communauté Rom dans les pays de l’est depuis près de 40 ans « Empreintes d’une vie ».
Il documente actuellement pour France Télévisions, le quotidien d’un médecin de campagne installé dans un petit village du Berry. Venu là pour un remplacement il y a 45 ans, il faisait peur ; mais un mois plus tard, tout le bourg signait une pétition pour garder « le médecin noir ». A plus de 80 ans il est toujours en activité.
Jean-François Castell s’essaie également au cinéma expérimental pour l’atelier de recherche d’Arte.
Ses films ont été présentés et primés dans de nombreux festivals en France et à l’étranger.
Un toit, une école et une famille
Un toit, une école et une famille
BASTA! >>> Des bénévoles animent depuis plusieurs années une école pour les mineurs migrants isolés dans une zone rurale du Finistère. Le projet est soutenu par les habitants, malgré la montée des discours racistes et les scores en hausse de l’extrême droite.
LIBÉRATION >>> Les changements climatiques, les inégalités économiques, les guerres et les conflits ont entraîné ces dernières années une augmentation des migrations d’enfants venant principalement du Mali, de Guinée, de Côte- d’Ivoire, d’Afghanistan, du Soudan ou du Bengladesh où le dérèglement climatique et les inondations ravagent le pays. C’est exactement le profil de la population de L’école alternative des Monts d’Arrée.
FRANCE BLEU >>> Près de Morlaix, une mobilisation autour d'Alhassane Kaba s’organise, jeune guinéen menacé d'expulsion.
FRANCE 3 BRETAGNE >>> En mars 2024, se termine le dernier et heureux chapitre de la menace d’expulsion qui planait sur Alhassane Kaba. Mineur isolé guinéen, il avait trouvé dans L’école Alternative des Monts d’Arrée, un toit et une famille depuis 2018.
4 novembre 2024 13:40 - Emmanuel MICHEL
Beau projet
31 octobre 2024 23:16 - Christian HAMEAU
Merci !!!