Le progrès contrarié

ingénieurs chantier Brest - Contre vents et marées

À l’heure où à Saint-Nazaire le premier parc éolien en mer français entre en production, Contre vents et marées permet de se faire une idée des obstacles qui jalonnent la mise en place d’un tel équipement. En Bretagne, c’est en baie de Saint-Brieuc que le projet le plus ambitieux a été lancé, mais depuis plus de dix ans sa concrétisation se heurte à la résistance des pêcheurs et à la révision à la baisse de l’engagement de l’État dans son financement.

Alors qu’au port de Brest est construit un gigantesque camp de base pour le déploiement des énergies marines renouvelables, les réalisatrices Nathalie Marcault, Emmanuelle Mougne et Bénédicte Pagnot vont à la rencontre des protagonistes qui se côtoient et parfois se rudoient sur le dossier. Une base documentaire qui permet à chacun de se faire une opinion sur les capacités de transformation d’une société sommée de trouver rapidement de nouvelles ressources.

BANDE-ANNONCE

CONTRE VENTS ET MARÉES

de N Marcault, E Mougne, B Pagnot (2020 - 52’)

Retrouvez ici la bande annonce de cette oeuvre (les droits de diffusion sur KuB sont arrivés à échéance).

Sur le port de Brest, un gigantesque chantier est en cours. Il s’agit d’aménager un vaste polder consacré aux énergies marines renouvelables, tête de pont d’une nouvelle filière industrielle en phase avec la transition énergétique. Contre vents et marées rend compte du pari breton pour les énergies marines, des aventures et mésaventures qui le jalonnent, des espoirs qu’il suscite, des obstacles qu’il rencontre.

>>> un film produit par Franck Beyer des Films de l'Autre côté et Laurence Ansquer de Tita productions

INTENTION

Un pari écologique et industriel

par Nathalie Marcault, Emmanuelle Mougne et Bénédicte Pagnot

base éolienne - contre vents et marée

Entretien mené par Julia Brenier Caldera

C’est notre goût commun pour les ports, lieux qui suscitent tout un imaginaire, pour les chantiers et pour Brest, qui nous a conduites à répondre à l’appel à projet pour la réalisation d’un documentaire sur l’agrandissement du port de commerce de Brest. Il nous est apparu ensuite que le pari écologique et industriel associé au chantier du polder était un poste d’observation original sur la transition énergétique puisque l’extension du port est dédiée aux énergies marines renouvelables (EMR).
Toutes les trois sommes sensibles aux films qui prennent le temps et racontent des histoires à hauteur humaine. Nous avons décidé de raconter comment ce qui semble évident - la nécessité de développer les énergies renouvelables - s’élabore concrètement sur un territoire, quels espoirs elle suscite et à quels obstacles elle se heurte, comment le cap fixé par une politique volontariste subit des vents défavorables, comment se télescopent intérêt général et intérêts particuliers.

On a commencé à tourner dès le début du chantier en janvier 2017. Nous voulions le filmer de A à Z. C'était parti pour près de quatre ans de tournage, en binôme, en prenant en charge nous-même le son et l’image.


Quand nous avons commencé à tourner nous ne connaissions rien aux énergies marines renouvelables. On s’est documentées, il fallait être en veille permanente pour ne pas rater des choses parce que c’est un sujet qui évolue en permanence. Il fallait aussi montrer la complexité de cette filière et de tout ce qu'elle touche : le politique, l’économique, le scientifique. Nous avons ainsi tramé le récit, passant d’une problématique mêlant aussi bien l’État que la Région, à une problématique industrielle avec un ingénieur et sa start-up et en insérant soudain une étude scientifique sur les effets du bruit des travaux sur les coquilles Saint-Jacques en baie de Saint-Brieuc afin de rendre compte de la coexistence de grands et de petits sujets, avec, à chaque fois, des intérêts potentiellement conflictuels. On s'est appuyées sur les grandes décisions nationales plutôt que régionales pour raconter comment le politique s'emparait de cette question. Car nous avons vite constaté que la volonté de la Région de bâtir une nouvelle filière industrielle dans un but écologique, et dans le but de créer de l’emploi, est dépendante de choix qui la dépassent et se traitent au niveau national. Dans le domaine des EMR, chacun, politiques, industriels, fait un pari sur l’avenir, sans avoir toutes les cartes en mains. Personne ne sait si cela va prendre corps et à quelle vitesse tant les paramètres sont nombreux. Il y a donc forcément des écueils et nous avons identifié assez vite que cela jalonnerait la dramaturgie du film.

Nous ne sommes ni dans un camp, ni dans l’autre. On ne voulait pas faire un film militant avec un seul point de vue car sur les EMR, les avis sont tranchés. Il y avait donc de la place pour ce film qui explore la complexité.

BIOGRAPHIES

Nathalie Marcault

portrait réalisatrice Nathalie Marcault

Après une première vie de journaliste pour la presse écrite et la télévision, Nathalie Marcault découvre le cinéma documentaire à la faveur d’un stage aux Ateliers Varan en 2001. Elle se lance alors dans la réalisation d’une première aventure au long cours (un documentaire de deux fois 52 min), puis s’attèle à un documentaire familial qui reçoit une Étoile de la Scam en 2010. Elle a depuis réalisé une dizaine de films.
En parallèle, elle co-préside l’association des réalisateurs en Bretagne pendant deux ans, intervient en licence d’arts du spectacle à l’Université de Rennes 2, puis devient lectrice pour plusieurs fonds d’aide et accompagne des auteurs dans l’écriture de leurs projets de films documentaires.

Emmanuelle Mougne

Portrait Emmanuelle Mougne

Après être passée par une préparation littéraire, un centre de formation journalistique puis une formation cinématographique, Emmanuelle Mougne produit des documentaires pour le magazine Littoral. Elle co-écrit également des fictions et intervient comme consultante pour de nombreux projets filmographiques tels que la Position d’Andromaque d’Erick Malabry, Je cherche Jeanne de Franck Saint-Cast ou La révolution sexuelle n’a pas eu lieu de Judith Cahen.

Bénédicte Pagnot

Portrait Bénédicte Pagnot
© Vincent Gouriou

Après une maîtrise d’études audiovisuelles, Bénédicte Pagnot devient assistante de réalisation, régisseuse et chargée de casting sur des tournages en Bretagne où elle a choisi de s’installer. C’est en 2001 qu’elle réalise La petite cérémonie (sélectionné par une vingtaine de festivals et primé par huit d'entre eux, dont le Prix du public au festival Premiers plans d’Angers) ; suivront deux autres fictions courtes La pluie et le beau temps (2008) et Mauvaise graine (2010) et trois documentaires Derrière les arbres (2004), Avril 50 (2006) et Mathilde ou ce qui nous lie (2010). En 2013 sort au cinéma son premier long métrage de fiction Les lendemains (Prix du public au festival Premiers plans d’Angers) et en 2017 Islam pour mémoire, un long métrage documentaire.

Elle mène en parallèle des ateliers de réalisation et d’écriture de scénarios à la maison d’arrêt de Brest, à l’université Rennes 2 et dans de nombreux lycées bretons. Elle forme également les professeurs inscrits aux dispositifs Collège au cinéma et Lycéens et apprentis au cinéma.

REVUE DU WEB

Développement des énergies marines

20 MINUTES >>> L’installation du parc éolien maritime au large de la baie de Saint-Brieuc a commencé en juillet 2022 et suscite toujours de vives critiques et continue de diviser l'opinion.

OUEST FRANCE >>> Nous sommes le pays qui a le plus de ressources en vent dans l’Union européenne. Personne​ ne va venir nous la prendre et c’est pour cela que les industriels viennent s’installer en France

FRANCE INFO >>> Retour sur l’ouverture du premier parc éolien maritime de France, au large de Saint-Nazaire, et des objectifs du pays pour les années à venir.

RTE-France >>> Explications et actualité du projet d’éoliennes au large de Groix et Belle-Île.

COMMENTAIRES

    CRÉDITS

    réalisation, images et son Nathalie Marcault, Emmanuelle Mougne, Bénédicte Pagnot

    images additionnelles Pukyo Ruiz de Somorcurcio

    montage images Gaëlle Villeneuve

    infographie Hervé Huneau

    sons additionnels Lucie Hardoin, Edgard Imbault, Patrick Rocher, Pablo Salaün, Ludovic Tafforeau

    montage et mixage son Tudi Le Nedic

    musique Vincent Burlot

    étalonnage Marcello Cilurzo

    producteurs Franck Beyer et Laurence Ansquer

    co-production Les Films de l’Autre Côté, Tita production, France Télévision, Tébéo

    avec le soutien de la Région Bretagne

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