Festival !

de Julien Cadilhac (2023 - 41’)

Un musicien débarque dans un port en pleines fêtes maritimes. Attiré par l'ancien bâtiment abandonné de la criée et par les voix qu’il y entend, il se met à l'explorer. Son inspiration se nourrit alors des moments qu'il vit. Cette fiction musicale nous fait traverser les concerts de Radio Tutti & Barilla Sisters, Juke le Ténor de Brest, Labess, Fleuves, Komodrag and the Mounodor et notre personnage, El Maout.

>>> un film produit par Fred Prémel de Tita B Productions

par Julien Cadilhac

Raconter une histoire en musique, telle a été mon envie au départ de ce projet. J'ai voulu filmer la musique live, avec une prise de son direct, sans filet. L'objectif était de mêler des concerts en public sur la grande scène d'un festival avec des formes plus intimistes que sont les sessions acoustiques. Douarnenez est la ville où je vis depuis plus de vingt ans. C'est aussi le lieu pour moi de toutes les découvertes musicales (le festival des Arts dînent à l'huile, la programmation musicale du Festival du cinéma, les concerts impromptus, les Loco's Rock...). C'est au cœur des Fêtes maritimes en 2022 que j'ai pu implanter mon histoire. Car la dernière envie que j'avais était bien de scénariser ce film de captations. C'est autour du personnage d'El Maout que j'ai tissé une trame. Il est un personnage fil rouge, tout comme le vieux port et surtout l'ancienne criée en friche, bâtiment somptueux qui domine le site d'accueil des vieux gréements.

Julien Cadilhac est monteur depuis 2000. Il est passionné par les sujets musicaux, sans doute par regret de ne pas être musicien moi-même, avoue-t-il. Mais monter des films, des clips ou des captations de concerts, cela procure encore quelques frustrations. Il manque le côté au cœur du live. Un jour, l’envie lui prend de se former à la réalisation multicam de spectacles vivants, il devient mont(r)eur d'images vivantes, alternant les projets en montage et en captations. Il est basé à Douarnenez dans le Finistère.

Le combo Radio Tutti, composé des poly-instrumentistes Baptiste Sarat et Pierre-Alexis Lavergne, fourmille d’arrangements aventureux qui oscillent entre différentes couleurs anciennes et modernes de musiques afro-atlantiques, de la cumbia au hip-hop. Le duo fusionnel des Barilla Sisters, Pauline Rivière au chant et percussions et Judith Chomel au chant, percussions et accordéon, extirpe du fond des âges la fierté et l’énergie vitale des voix, des rythmes et des mélodies des femmes du sud de l’Europe.

Depuis 2016, cette marmite bouillonne des ingrédients venus des traditions populaires et des épices métisses ayant traversé les océans. Ces deux entités fusionnent tout autant dans leur énergie créatrice que dans leur passion de la transmission et leur recherche d’une transe commune avec leur public. Les concerts de Radio Tutti & Barilla Sisters sont pensés pour offrir la possibilité de s’approprier facilement des danses collectives, entre bal folk et fiesta débridée !

Labess, signifiant Tout va bien en arabe, est un groupe de musique algéro-québécois fondé par Nedjim Bouizzoul en 2004 à Montréal. Celui-ci grandit en Algérie, dans le quartier populaire d’Hussein-Dey où il est bercé par le chaâbi des grands frères et de son père, musicien. En 2003, il part au Québec avec toute sa famille et commence à jouer dans le métro. L’année suivante, il crée le groupe Labess, une voie musicale singulière au-delà des frontières. La musique y est ouverte aux quatre vents du monde, avec des sonorités africaines, de rumba gitane ou encore de flamenco, avec, toujours en fond le chaâbi algérien. Le groupe, composé de Nedjim, Charlotte Espieussas, Simon Demouveaux et Jessi Adjaoud réalise de nombreuses tournées, au Maghreb, en Amérique du Sud, en Europe et au Canada, et joue sur des scènes prestigieuses, comme celle de Glastonbury ou la fête de l’Huma.

Komodrag and the Mounodor est né en 2019 de la rencontre de deux groupes de rock heavy psych : Moundrag et Komodor. Ils décident de créer un super band : Komodrag and the Mounodor, un groupe de rock endiablé à mi-chemin entre CSNY (Crosby, Stills, Nash & Young), Jefferson Airplaine et Grand Funk.

Ils jouent pour la première fois en juillet 2020, lors d'un live session organisé par l'association Planète pesto. À la suite de cette performance, on leur propose une carte blanche pour les Trans Musicales 2021. Telle une incantation chamanique, les sept membres du groupe nous emmènent faire une virée entre rock progressif et heavy psychédélisme. Leur premier album est prévu pour le mois d'octobre 2023.

El Maout découvre et pratique la musique à travers les percussions, la guitare puis la batterie au sein de différents groupes de musique. En 2008, il part en Norvège pour travailler dans une troupe de théâtre. Il y pratique le théâtre, le chant, la musique, les acrobaties et le jonglage pendant deux ans.
C'est à cette époque qu'il découvre la loop-station, cette machine magique qui permet de créer ses propres samples. Après un long voyage autour du monde, il est de retour en Bretagne en 2013 avec une idée en tête : faire de l'électro vocal avec une loop-station. C'est là qu'il crée le One Man Band El Maout, le bélier en breton.
Il y allie les codes du hip-hop et ceux de la musique électronique. N'étant pas vraiment issu du gangsta rap, mais plutôt du kan ha diskan (chant à danser traditionnel breton), il balance un flow bourré de groove bien massif à base d'impro, de yaourt et de superposition de nappes vocales triturées par ses machines, le tout donnant ce qu'il nomme l'électro buccal.

Fleuves est un trio atypique formé en 2012 par Samson Dayou à la basse, Émilien Robic à la clarinette et Romain Dubois au piano Rhodes. Les compositions du groupe décloisonnent les genres, s’inspirant à la fois de la musique traditionnelle bretonne, du jazz et de la musique électro. Le groupe est révélé lors du festival Yaouank en 2013, et il écume ensuite les festivals prestigieux tels que Les Vieilles Charrues, les Trans Musicales ou encore le Festival interceltique de Lorient. Ils sortent leur premier album en 2016, suivi par un second en 2019, tous deux des succès.

Juke Le Maout, alias le Ténor de Brest, a depuis toujours été bercé par la musique. Natif de Quimper, il fait l’école maritime de Concarneau puis embarque comme marin sur les bateaux de commerce. Mais sa guitare n’est jamais loin. Après huit ans sur la mer, il se retrouve au chômage et décide de se plonger pleinement dans la musique. Il part à Paris et fait du XIIe arrondissement son QG. Dans le bar Le Liberté, il travaille son style entre Boby Lapointe, Coluche et Johnny Cash, et tente de gagner sa vie en chantant. En 1996, il fait la rencontre de Kerfi Trouguer, batteur et percussionniste, et Le Ténor devient ainsi Les Ténors de Brest, jusqu’en 2000.

Leur collaboration est marquée par de nombreux concerts et de grandes tournées, notamment en Nouvelle-Zélande. Il continue sa carrière en solo, et son énergie atypique et sa franche authenticité séduisent un très large public mais également de nombreux artistes, tels La Tordue, Jacques Higelin ou encore Amadou et Mariam.