Success story de l’animation bretonne
-
L’animation bretonne écrit au fil des ans une belle histoire ! À l’occasion du festival d’Annecy, Films en Bretagne et KuB ont eu envie de s’associer pour mettre un coup de projecteur sur ce qui anime la Bretagne : des œuvres, des créatrices et des créateurs, des productrices et des producteurs, des studios, des talents dans tous les métiers, des énergies.
Denis Walgenwitz est réalisateur, observateur avisé du secteur de l’animation qui a notamment participé au déploiement de la résidence animation de Ciclic (Centre pour le livre, l'image et la culture numérique en région Centre Val de Loire), ancien président de l’Association française du cinéma d’animation (AFCA) et actuellement délégué à l’animation à la Société des réalisateurs de films… Dans le cadre du compagnonnage que nous développons avec lui depuis plusieurs mois, il nous fait l’amitié d’un édito, de son point de vue.Une page KuB en partenariat avec Films en Bretagne
Comment l'animation rennaise s'est construit un avenir
Comment l'animation rennaise s'est construit un avenir
par Denis Walgenwitz
Tout a changé. Le numérique, les usages des spectateurs, le développement de la filière, l’arrivée des plateformes, les enjeux climatiques, l’instauration nécessaire de la parité, la formation... Un véritable monde est en mutation au cœur du cinéma d’animation ces dernières années. Dans ce contexte, il est intéressant d’observer ce que l’on appelle depuis un certain temps déjà, l’animation rennaise, et de se questionner sur les raisons qui font que, durant 30 ans, la flamme soit restée insolemment intacte. Comment expliquer que les acteurs historiques qui l’ont vu naître et qui ont conduit son développement soient encore animés de la même ferveur ? Comment peuvent-ils aborder les perspectives avec un appétit et un goût pour les aventures artistiques et humaines aussi vif ? Comme souvent, la réponse est multi vectorielle.
À l’origine, derrière un engouement et un désir fort d’images, les enjeux majeurs concernaient la formation, l’apprentissage. Le fait que le développement initial de l’animation en territoire breton reposait sur le fait d’apprendre, de comprendre et de maîtriser cet art particulier est aujourd’hui encore fortement présent et explique le soin apporté au renforcement de la filière (formation Start Motion en 2018). Ici, apprendre et transmettre des savoirs ne relève pas d’une tendance, mais d’un besoin humain assez fondamental pour s’enraciner durablement. Fait d’autant plus notable qu’il s’exprime sur un territoire où la densité des écoles d’animation reste faible. Un autre facteur à considérer est le fait que les acteurs de la filière ont eu très tôt l’intuition d’une notion forte du territoire. Forte car elle a tout de suite été multiple, en croisant des dynamiques régionales et européennes. Forte car elle s’est gardée d’une vision strictement économique, en lui incluant sans complexes une dimension culturelle affirmée. Aujourd’hui, l’animation rennaise est présente sur l’ensemble des typologies et formats de productions. Elle démontre ainsi qu’elle a su développer de façon égale sa capacité de production et son potentiel créatif. Et cela constitue une caractéristique résolument exemplaire à l’échelle nationale et européenne. Enfin, cette histoire de l’animation rennaise inspire une pensée restée intacte et qui fût celle que l’on pouvait avoir lors de la découverte des premières productions présentées il y a 30 ans. En voyant ces premiers films, on était saisi d’admiration (mise en scène, animation, lumière, musique…) et parcouru d’un sentiment d’impatience, d’une excitation pour ce qui allait immanquablement être accompli.
À la rencontre de talents de l’animation
À la rencontre de talents de l’animation
par Films en Bretagne
Maude est décoratrice et accessoiriste, David Roussel marionnettiste, Souad Wedell est animatrice de films en 2D, 3D et principalement stop motion, et Sylvain Lorent chef compositing d’animation. Ces corps de métiers constituent le tissu technique nécessaire à la réalisation d’un film d’animation. Pour beaucoup implantés à Rennes, ils s’inscrivent, à différentes échelles, dans le paysage breton du cinéma d’animation. De leur travail, ils retiennent l’aspect collectif et participatif : la création d’un film d’animation est un long processus dans lequel chaque étape compte, le but étant toujours de parvenir à faire s’effacer la technique pour laisser transparaître l’émotion.
En route vers Annecy
En route vers Annecy
Du 13 au 18 juin 2022 se tiendra le festival d’Annecy afin de célébrer la créativité et la diversité des styles et techniques d’animation. À cette occasion, les sociétés de production rennaises JPL Films et Vivement Lundi ! espèrent tirer leur épingle du jeu. L’une accompagne le réalisateur colombien Carlos Gómez Salamanca (pour Yugo), l’autre le duo Violette Delvoye et Chloé Alliez. En attendant la remise des prix, retrouvez Lupus (JPL Films) et Les liaisons foireuses (Vivement Lundi !) sur KuB.
COMMENTAIRES