Avec Repère, Sébastien Durand signe un court métrage glaçant et magnifiquement mis en scène, un rejeton de Funny Games, l’insupportable et néanmoins grand film de Michaël Haneke (1997).
Le sous-titre de Repère - Un conte moderne à raconter aux enfants avant d'aller faire les courses - annonce furtivement la couleur. Évaluer la marchandise, c’est l’objectif que se fixe Nicolas, décidé à rendre service à Mickaël qui hésite entre Béatrice et Marylin. Les deux compères s’invitent au domicile de chacune des donzelles, pour qu’une étude comparative puisse être menée. Le cynisme de Nicolas fait d’abord rire jaune avant de faire frissonner d’effroi, car le type s’impose, sans sourciller, questionnant sans relâche, se fichant des règles de bienséance, abrupt, provocateur, arrogant, en un mot : odieux.
L’avenir est aux consommateurs - Vous êtes seul capable de comparer, juger, décider… chaque chapitre du film nous enfonce plus avant dans le malaise de cette fable qui dénonce la dérive ultime de la société de consommation : considérer les êtres comme des produits interchangeables et jetables.
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