Le bitume et la paille

Avec Mes maisons, la réalisatrice d’origine turque Tahin Demiral démontre des capacités à laisser respirer le réel, à saisir la vie de son héroïne en recourant le moins possible aux entretiens. Siloë, 9 ans, respire le naturel, et par une succession de situations familières, le film brosse le portrait de cette gamine au regard vif, bien campée sur ses jambes.
Siloë nous fait découvrir une autre manière d’habiter Mellionnec : dans deux maisons, celle de son père dans le bourg, celle de sa mère à la ferme chevrière. Une vie urbaine et une vie pastorale en somme, le bitume et la paille, les livres et le pis des chèvres et des brebis. Un panachage épanouissant pour une jeune fille qui avance sereinement dans la vie.
MES MAISONS
MES MAISONS
de Tahin Demiral (2023 - 15’)
Portrait de Siloë, neuf ans, à la frontière entre l'enfance et l'adolescence.
>>> Les Portraits de Mellionnec, une collection produite par Ty Films et à retrouver sur notre page dédiée
Être soi, chez soi
Être soi, chez soi

par Tahin Demiral
Avant d’être un portrait, Mes maisons est un film qui se veut fidèle à l'imaginaire de son personnage : Siloë, une jeune personne de neuf ans, à la frontière entre l’enfance et l’adolescence. Ainsi, j’ai eu envie de construire un récit documentaire cheminant du réel vers l’imaginaire, placé à hauteur de Siloë, tendant l’oreille et me rapprochant de son visage expressif.
Tahin Demiral
Tahin Demiral

Après des études de communication à Istanbul, Tahin Demiral étudie le cinéma à Rennes et décide finalement de se consacrer à la réalisation et à la transmission. Intéressée par la question du réel et des formes expérimentales et passionnée par les pratiques corporelles, elle choisit de traiter la question du corps à travers les images.
Sensible au regard queer, elle rédige son mémoire de recherche sur le nu féminin dans le cinéma de Barbara Hammer, pionnière du cinéma queer expérimental.
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