Une culture d'avance
22/12/2025
Milig, petit nom d’Émile Le Scanff plus connu sous le nom de Glenmor, a été un pionnier. Dès les années 60, il porte haut et fort le flambeau de l’identité culturelle bretonne au travers de sa langue et d’un projet politique indépendantiste.
Philippe Guilloux lui consacre un film, en compatriote admiratif, en voisin, puisque tous deux sont de ce Centre Bretagne, terreau de la tradition orale et musicale bretonne.
La culture s’arrête à 6 ans, après on nous instruit. On n’est pas un idiot quand on commence l’école, on a déjà une culture d’avance, dit Glenmor.
Gamin de famille modeste, il étudie autant la langue bretonne (malgré les humiliations) que le français dans lequel il veut exceller. Lecteur de Kierkegaard, il se forge, dès l’adolescence, sa propre pensée.
Privé d’un poumon par une tuberculose, il se lance dans la chanson comme on retourne aux sources du chant de la terre, sans rien d’artificiel. Force de la nature, Glenmor est un fougueux, une gueule, un personnage qui sait émouvoir : un éveilleur des consciences qui fait penser à Brel et à Ferré, dont il a été l’ami.
GLENMOR L’ÉVEILLEUR
GLENMOR L’ÉVEILLEUR
un film réalisé par Philippe Guilloux (72' - 2011)
En breton, glen, c'est la terre, mor, c'est la mer. Deux mots qui symbolisent la Bretagne. Deux mots réunis dans le nom de scène de celui qui a redonné aux Bretons la fierté de leurs origines et de leur identité. Il fut un chanteur engagé, pourfendeur du centralisme jacobin, militant infatigable de la cause bretonne. Mais il était avant tout un barde - seul titre qu'il revendiquait - auteur et interprète de textes sensibles et poétiques.
À travers des témoignages, documents d'archives, évocations de ses textes, Glenmor l’éveilleur est un portrait généreux, sincère et fidèle, sans concession, à l'image de l'homme.
un film produit par >>> Carrément à l’Ouest
Les origines
Les origines
J'ai toujours rêvé de devenir le barde de la Bretagne, je ne sais pas si j'y arrive.
ORTF, mai 1969 - Dans sa maison de Glomel dans les Côtes du Nord, Glenmor travaille sur ses projets musicaux. Il évoque ses origines et revient sur ses débuts. Il a débuté en 1959 en chantant dans les bistros. Son rêve était de devenir le barde de la Bretagne.
Glenmor chante Groñvel, à savoir Glomel, nom d'une petite commune du Centre-Bretagne où il a vécu. Il est filmé dans le cadre de l'émission Breiz o Veva.
Après avoir obtenu une licence de philosophie à Rennes, il voyage en Europe pendant deux ans avant de revenir. C'est là qu'il commence à écrire. Ses premiers pas se feront à Paris à la fin des années 50, par de petits concerts devant un public conquis. En 1965, il donne un concert à la maison de la Mutualité et en fait son premier disque, qu'il sort à compte d'auteur. C'est un succès. Peu de temps après, Barclay lui permet de sortir un 33 tours.
Les succès s'enchaînent également en salle, puisqu'en 1969 et 1970 il donne deux nouveaux concerts à la Mutualité qui sont autant de triomphes, avant de partir pour une tournée européenne.
source : Youenn Chapalain, l'Ouest en mémoire
GLENMOR
GLENMOR
Glenmor, (Émile Le Scanff à l’état civil), né le 25 juin 1931 à Maël-Carhaix et mort le 18 juin 1996 à Quimperlé, était un auteur, compositeur, interprète, écrivain et poète de langue française et bretonne, très engagé dans la défense de l’identité et de la culture bretonne.
Éveilleur des consciences et personnalité bretonne hors du commun, Glenmor a fortement contribué tout au long de sa carrière à l’essor du mouvement culturel breton des années 70, permettant de faire renaître le sentiment de fierté de tout un peuple, mis à mal dans la France de l’après-guerre quand la culture celte et la langue bretonne étaient présentées comme un facteur d’arriération et objet de mépris.
PHILIPPE GUILLOUX
PHILIPPE GUILLOUX
Né en 1960 à Aulnay-sous-Bois, Philippe Guilloux débute son parcours comme animateur-programmateur de salles de cinéma Art et Essai. Ce poste qu’il occupe pendant 20 ans lui permet d’acquérir une solide culture cinématographique et il lui donne envie de passer l’autre côté du projecteur. Le hasard des rencontres lui a permis de démarrer une carrière de monteur. Il est le fondateur de la société Carrément à l’Ouest, basée à Carhaix, en Centre Bretagne.
Le barde révolutionnaire
Le barde révolutionnaire
LIBÉ, 20 juin 1996 >>> En 1977, Glenmor déclarait : Je suis le premier à avoir semé le grain. Ce sont mes enfants ou les enfants de mes enfants qui jouiront des récoltes. À l'époque, l'engouement phénoménal pour la musique bretonne des Stivell, Servat et consorts, retombait. Il renaît aujourd'hui dans la foulée de l'Héritage des Celtes du guitariste Dan Ar Braz. Mais le barde breton ne profitera pas plus de ce nouvel appel d'air. Mardi soir, à Quimperlé, des suites d'un cancer, Glenmor est mort.
Mémoires et actualités du Kreizh Breizh >>> Katell, ancienne femme de Glenmor, feuillette l’album de famille. On ne rencontre Glenmor qu’une fois dans sa vie, confie à la caméra la conteuse et poétesse de Rostrenen, tout en égrenant les photos de son mariage passé avec le chanteur breton. Mais quand ça vous arrive, il faut y aller ! Et ce jour où Léo Ferré a débarqué dans la cour du manoir de Saint-Péran, à Glomel, Katell le conte aussi au fil de la séquence avec sa jubilation coutumière. « Je viens voir cet homme qui dit que la France n’existe pas, me lance-t-il. Moi, j’appelle Glenmor (elle fait mine à l’image, de frapper au plafond avec un manche de balai). Il arrive bientôt et lâche tout de go : Ferré, mais qu’est-ce que tu fous dans ma cuisine !?
LANGUE BRETONNE, Fanch BROUDIC >>> c’est un peu un anti-portrait de Glenmor qui vient d’être diffusé sur France 3. Bien sûr, on y entend Milig plaider pour l’autonomie et même pour un État breton et plusieurs de ses proches expliquer qu’il n’était pas évident d’être nationaliste breton dans les années soixante-dix. Le documentaire de Philippe Guilloux présente un personnage contradictoire, beaucoup plus mesuré en privé que sur scène. Il pouvait être dur avec ses amis, et Fañch Bernard sait apparemment de quoi il parle. Il bousculait ses amis, et Xavier Grall s’en est bien rendu compte. Mais il savait aussi être amoureux et le dire en chanson.
NHU BRETAGNE, Glenmor, le barde breton éveilleur de nos consciences >>> Issu d’une modeste famille paysanne bretonnante du Kreiz Breizh, Milig ar Skañv, mieux connu sous le nom de Glenmor, est très actif. Il écrit déjà avant ses vingt ans. Militant infatigable, écrivain et poète, il aura éveillé nos consciences durant quelques décennies. Milig sera un grand pourfendeur de ce jaconbinisme qui ronge l’Hexagone, et l’entraîne sous nos yeux à sa perte.
16 février 2024 00:18 - Trawal
Un racelard viriliste et nationaliste celtomane totalement confus, systématiquement mis en avant par tous les arrivistes du game made in bzh. Et toujours ce discours de ouin-ouins inconséquents qui fait saigner des div skouarns, bandeur de bardes panceltiques, comme des glaires de fumier accrochés à leur menhir sacré, très groovy en somme (non) xD. Une idole de + à balancer au tan mar-plij, tel le saint escroc qu'il fût.
15 septembre 2022 19:04 - Bernard Quemener
Glenmor, ce nom qui sonne clair est celui d'un immense poète au même titre que Xavier Grall. Pour s'en persuader il suffit d'écouter sa chanson "Je rirai peut être demain" qui me semble l'égal, pour la beauté du texte et des images invoquées, du texte de Villon mis en musique par Ferré "Que sont mes amis devenus..."
1 septembre 2022 17:33 - Gay
Chouette ! J'aime Glenmor, un poète philosophe, un barde.
26 août 2022 11:35 - Lemasson Maryvonne
Merci Rozenn de m'avoir fait parvenir ce beau
témoignage sur le parcours de vie de Glenmor. J'ai justement une cassette de lui enregistré par qu'un de Langonnet. Bisous.
25 août 2022 18:19 - Martine Godillon
Je séjourne chaque année en Centre Bretagne près de Gouarec et passe devant le manoir de Glenmor pour rejoindre mon gîte, avec toujours de l'émotion. Des chevaux blancs en sont gardiens. J'aime ce poète engagé, amoureux de sa Bretagne !!!
25 octobre 2020 08:01 - Colette Trublet
C’est en exil, à Lille, que mes ados et moi découvrons les disques de Glenmor. C’est un début. De retour en Bretagne mes filles et moi apprenons Le Breton (crash cours à Amzer Nevez, à Rennes 2,. Le Fil nous fait découvrir les peuples celtiques à Lorient. De châteaux en chapelleS nous suivons YV Kemener, Stivell et Myrdhin. Et puis, après bien des péripéties, après avoir créées « Bécherel, Cité du Livre » avec mon Asso, Savenn Douar, je me suis mise à l’écriture. Je viens de publier aux éditions des Crépuscules, « Lettre à mon Père - Le Fardeau d’Amour » . Je suis, merci la Bretagne, merci Glenmor et tous les autres, je suis Terrienne, Européenne, Bre »u »tonne, et par obligation, citoyenne de le RF. A galon. Colette Trublet