Le grand BaZH.art #21
VITRINE EN COURS
VITRINE EN COURS
par Matthieu Tillaut
Alors que règne le pixel, un collectif rennais Vitrine en cours propose des projections de diapos et de boucles tirées de films 8 et 16 mm, offrant des compositions visuelles à la patine vintage inégalable. Des geishas sourient sous des cerisiers en fleurs tandis qu'éclatent des cercles colorés, des nageuses tourbillonnent au ralenti du haut d'un plongeoir soviétique. Lors d'une performance à Rennes, la poésie parfois psychédélique des images enveloppe le public à 180 degrés, dans le cliquetis des projecteurs. La mode est de faire du vieux avec du neuf, à l'aide de logiciels comme Hipstamatic ou Instagram qui essaient de donner une touche ancienne à des documents numériques. Nous, on fait du neuf avec du vieux, s'amuse Nicolas David, 42 ans, cofondateur du collectif Vitrine en cours.
Avec une batterie de huit projecteurs de films et une vingtaine de projecteurs de diapos et de rétroprojecteurs, le ballet des opérateurs, accompagnés d'un musicien, fait partie de la performance. Les gens réalisent qu'une image qui a du grain, du vignettage, des rayures, reste toujours plus touchante qu'une image froide. Mais le plus important, c'est le contenu original qui est projeté, résume l'autre cheville ouvrière du collectif, Kris Raclet, en chargeant une longue boucle de film 8 mm. Leur fonds d'images, parfois insolites, souvent décalées, compte plus de 400 boucles, une vingtaine de films et des milliers de diapositives, que les jockeys mixent en continu selon l'humeur du moment et du lieu.
STUDIO KERWAX
STUDIO KERWAX
par Antoine Tracou
Inviter l'âme de Gainsbourg, des Beatles, ou du King dans l'ancienne école Saint-Joseph de Loguivy-Plougras : c'est le pari de Christophe et Marie Chavanon qui ont transformé le vieux pensionnat désaffecté en studio d'enregistrement vintage : le studio Kerwax.
Rachetée à Slim Pezin, l'ancien guitariste de Claude François, la table d'enregistrement a remplacé le tableau noir où, jusqu'en 2007, les gamins venaient réciter leurs leçons. Un drôle de pupitre planté au beau milieu d'une immense école, elle-même juchée sur les hauteurs du tout petit bourg. C'est là, aux confins du Finistère et des Côtes-d’Armor, près de la Forêt de Beffou, que l'ingénieur du son lyonnais et son épouse, originaire de Ploumagoar (22), ont décidé en 2013 de poser leurs amplis.
Le studio Kerwax est un temple de l'analogique, des consoles et des instruments d'époque. On a trouvé l'école via des petites annonces, sur internet. On cherchait une ancienne sardinerie, une usine désaffectée, un entrepôt. Un endroit avec de l'espace et une âme. De l'âme, ils en ont trouvé, le long des 1 300 m de plancher de cette bâtisse à l'acoustique étonnante construite en 1910 et sauvée partiellement des flammes de l'occupant en août 1944. Moyennant quelques dizaines de milliers d'euros, leur projet de studio avec hébergement est devenu réalité.
Les artistes qui y passent témoignent de l’engouement pour les sons que permettent ces machines. Lou Doillon, Rover, Thomas Fersen, Baton rouge...la liste est impressionnante. C'est Thomas Fersen, le voisin de Locquirec, qui en mars 2013 a inauguré, ou presque, le studio aux faux airs de musée de la musique. Loin du numérique et des enregistrements policés par l'informatique, le chanteur-compositeur a trouvé l'inspiration au contact des plus grands. Tel ce préampli V72 de 1957, modèle devenu mythique depuis que du côté d'Abbey Road, quatre garçons dans le vent en ont fait un must. Telle aussi cette étonnante console de 1940, la même qu'ont utilisé Elvis Presley et Johnny Cash au début de leurs carrières.
LE FESTIVAL ELDORADO
LE FESTIVAL ELDORADO
par Hervé Portanguen
En 2018, le Théâtre de Lorient propose pour la deuxième année consécutive le festival Eldorado. Initié par le Grand Théâtre, on y découvre des spectacles, des ateliers, des scènes ouvertes, des activités... où les adolescents apparaissent tantôt en tant que spectateurs tantôt en tant qu’acteurs. Ils couvrent le festival du 18 au 21 avril, tour à tour impliqués sur scène ou en régie, en passant par la communication, la critique de spectacles ou l’accueil des publics. L'idée est que les jeunes retrouvent le chemin du théâtre, qu'ils se l'approprient. Comment faire pour leur donner envie ? Ce festival est une réponse, l’occasion pour toute une génération de s’exprimer, de clamer des vers et des répliques, de démythifier le théâtre, d’en faire un lieu comme un autre, où tout est permis, à l’image de cette terre promise qu’est l’Eldorado.
Retrouvez le sujet du Festival Eldorado sur KuB !
FIDELIS FORTIBUS
FIDELIS FORTIBUS
par Hervé Portanguen
Fidelis Fortibus suit la grande tradition des spectacles clownesques, burlesques et poétiques au sein du Circus Ronaldo. Seul sous son chapiteau, entouré d’un cercle de tombes d’artistes circassiens, Danny Ronaldo compose une magnifique fresque absurde et mystique en hommage au cirque à l’ancienne poussant toujours plus loin les liens avec la Commedia dell’Arte, Charlie Chaplin et Buster Keaton. Je suis né dans le cirque, je suis la sixième génération. J’ai toujours voyagé avec des chapiteaux et des roulottes. Chaque soir, la tension du spectacle qui va commencer... on ne sait jamais ce que ça va donner. Le cirque demande d’être très créatif et de sentir dans l’air ce qui est le bon chemin à suivre.
Le spectacle Fidelis Fortibus est à retrouver sur KuB ainsi que les autres spectacles des Tombées de la nuit !
PAPIERS COLLÉS 1 & 3
PAPIERS COLLÉS 1 & 3
Parution chez Gallimard des œuvres complètes de Georges Perros, présentée par Christian Ryo.
La lecture est à retrouver sur la page Lecture publique de KuB.
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