Le Grand BaZH.art #24
LES BOÎTES MAGIQUES
LES BOÎTES MAGIQUES
par Jo Pinto Maïa
J'ai grandi dans l'atelier de mon père qui travaillait pour la faïencerie Henriot de Quimper, un univers ouvert sur le rêve et l'extraordinaire, et assez vite, s'est imposée à moi l'envie de peindre et de dessiner. Le père de Ronan-Jim Sévellec construisait des petits théâtres et personnages avec lesquels il a grandi. Depuis, il porte un regard attendri sur les petits objets recyclés, les jouets d’enfants qui peuplent les espaces qu’il conçoit avec une dextérité sidérante depuis une vingtaine d’années dans ses boîtes magiques. Né à Brest voilà 70 ans, cela fait vingt ans que Ronan-Jim Sévellec s'exprime entre quatre planches créant, sans aucun dessin préparatoire, des miniatures - ateliers, vestibules, chambres mansardées, hammam - sidérants de précision, de nostalgie, de misère parfois. Ces pièces révèlent presque toujours un grand désordre réglé avec une minutie et un sens de l'esthétique maniaque. Retour sur les débuts d’artiste quand il décide de « monter » à Paris, qu'il dessine pour la presse, imagine des décors pour la télé tout en illustrant des méthodes d'enseignement pour l'École normale supérieure de Saint-Cloud. Parallèlement, il peint et sculpte sous le nom de Cornelius Schoonbeke. Jusqu'au jour où il se surprend à associer des objets un peu surréalistes dans des boîtes en bois.
Dans la 2e partie de cette rencontre, nous retrouvons Ronan-Jim Sevellec sur le lieu de son exposition à Paris à la Galerie Catzeflis. L’artiste brestois y évoque son goût vif pour la composition et la couleur, aux images et idées qu’il souhaite engluer dans un espace.
Ses œuvres sont une évocation du temps. Il pose ça et là quelques magazines, Elle ou Paris Match dont la couverture affiche des personnalités contemporaines. Il cultive les antithèses, il parle tout à la fois de grandeur et de décadence, d’hier et d’aujourd’hui. Il consigne la splendeur d’avant, décatie et fanée qui s’accroche au mur autant qu’il dessine le monde d’aujourd’hui dans son opulence, et dans la honte d’une société consommatrice qui cache tout ce dont elle déborde. Ses mises en scène de décharges, et la présence de rebus, de déchets et de poubelles en témoignent.
Dernièrement exposé au Palais de Tokyo, à la BnF et à la Halle Saint Pierre, Ronan-Jim Sevellec n’a pas fini de nous surprendre, nous étonner, et s’étonner lui-même .
On s'extasie devant la somme de travail, de patience, de minutie nécessaire à ses créations. Lui s'en défend : construire une œuvre, c'est surtout se découvrir.
SATURDAY PUNK FEVER
SATURDAY PUNK FEVER
par Matthieu Tillaut
Rennes, l’éternelle ville rock n’a rien perdu de sa superbe et l’Opéra, maison de la musique et de toute la musique, a souhaité le temps d’une soirée laisser s’exprimer cette scène si prolifique lors d’une Nuit des 4 Jeudis.
Darcy est un groupe emblématique de la scène punk-rock rennaise. Porteur d’un message d’émancipation, de liberté et de rébellion, le tout porté par une énergie très forte... très humaine aussi.
Rencontre entre deux univers a priori différents. Déroulement des préparatifs, rencontre avec les autres groupes participants à la soirée, réglages techniques en régie et sur la scène de l’opéra. Et puis le regard du public, sa réaction lorsqu’il découvre la majesté du lieu. L’opéra est ancien... mais ouvert, et vivant.
ÉLOGE DE LA ROUSSEUR
ÉLOGE DE LA ROUSSEUR
par Anne Burlot
On m'a souvent dit que j'avais des cheveux sublimes, dans la famille tout le monde semblait unanime, et ça les étonnait quand je rapportais qu'à l'extérieur, c'était pas tout à fait pareil...
Charlotte Mével est illustratrice, designer graphique depuis une dizaine d'années. Elle vit à Saint Thélo, en Centre-Bretagne. Après avoir travaillé pour les autres (des commandes), elle décide de se consacrer à un projet plus personnel et artistique : écrire et dessiner une bande dessinée sur la rousseur.
Si ça se trouve il sera roux... C’est la naissance de son fils né roux comme elle et l’envie d’en découdre avec les idées reçues qui l’ont décidée à aborder un thème très personnel tout en le rendant le plus universel possible. Illustrer mais aussi raconter le fond. Encouragée par les retours des professionnels (elle obtient le troisième prix au concours Raymond Leblanc), elle peaufine l'histoire et les différents personnages qui la composent. Son autofiction, où s'entremêlent anecdotes personnelles ou empruntées, mythes, légendes et préjugés, livre une perception d'une vie en rousse face à l'altérité. Une plongée dans une réflexion personnelle qui pointe du doigt le manque de fondement des préjugés, des envolées imaginaires, un regard subjectif tout en légèreté, humour et poésie.
QUI VOIT OUESSANT
QUI VOIT OUESSANT
par Hervé Portanguen
Hervé Portanguen est allé à la rencontre de Sophie Salleron, en résidence d’écrivain dans le sémaphore d’Ouessant. Elle y a passé quelques mois dans le but de publier un journal de bord. On y découvre son quotidien dans le sémaphore, sa façon de travailler et ses inspirations..
Retrouvez le sujet Qui voit Ouessant sur la page Les résidents!
BLEU PÉTROLE
BLEU PÉTROLE
Bleu Pétrole de Gwénola Morizur et Fanny Montgermont, chez Bamboo édition.
Extrait lu par Philippe Languille, à retrouver sur la page Lecture publique de KuB.
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