Le grand BaZH.art #16

par Hervé Portanguen et Françoise Le Peutrec

Remarquée, remarquable, la voix de Julie Robart-Gendre, au timbre dramatique, emporte, envoûte l’auditoire tout autant que Carmen envoûte Don José. Julie incarne la belle andalouse et pour être juste, applique une technique de coaching personnel, mêlant le travail musical et la pratique corporelle. Ce travail de coulisse permet à la chanteuse lyrique d’entrer dans le personnage. Maquillage et coiffure conditionnent la gestuelle souhaitée par Nicola Berloffa que Julie devra s’approprier en scène. Les choix du metteur en scène, sa vision de sa Carmen prennent vie sur la personne de Julie. C’est avec sa coach personnelle, Agnès de Brunhoff, que Julie se met en condition. Lors des séances de travail, elles travaillent sur la récupération physique, mettent au point certains détails de posture, de souffle non pas pour corriger le corps mais pour l’éduquer. Leurs séances intimes sont aussi des débriefing du travail en cours. Les mots aussi sont importants pour gérer stress et trac.

Sur scène en

répétitions piano

avec Colette Diard, sous la baguette du chef d’orchestre Claude Schnitzler, chacun prend ses marques, tant de placement de voix que de déplacement, guidé par Nicola qui va de l’un à l’autre, virevoltant même, mêlant l’italien avec son assistant et une des chanteuses. On comprend au gré des échanges pourquoi le cinéma italien et certaines images liées à l’Italie vont marquer la mise en scène, pour une Carmen éloignée des clichés de l’Andalouse sensuelle et fatale. Julie s’imprègne des indications distillées au fur et à mesure des répétitions. Les confidences des uns et des autres, leurs discussions permettent de comprendre au plus près tous les enjeux de la production de la pièce.

par Cyril Andres

Cyril nous fait découvrir l’événement à travers le regard d'une fillette au caractère enjoué, Elia. Le temps d'une répétition, elle devient notre guide dans les méandres de l'opéra qu'elle connaît comme sa poche. Sur son chemin elle nous présente, non sans humour, le metteur en scène Nicola Berloffa et le directeur de l’établissement Alain Surrans. Choisir de mettre en scène un des opéras français les plus connus au monde présente des risques pour les artistes. Faut-il rompre avec les conventions ? Ce risque, les deux hommes ont décidé de le prendre, voulant rendre l'histoire de Carmen contemporaine. Cette mise en scène audacieuse m'a immédiatement touché, ces choix de costumes, de décors ou maquillages place d'emblée Carmen dans un autre temps explique Cyril.

par Damien Stein

Saisir des extraits de l’opéra donnés un peu partout dans la ville, dans un parking souterrain, une bibliothèque, dans le métro… Carmen se réapproprie la rue et les lieux du quotidien pour surprendre, attirer, charmer, et redonner son caractère populaire à une composition racontant une tragédie comme on en retrouve dans toutes les histoires : amour, déception, sacrifice. Tandis que les smartphones attirent toujours plus les regards et les écoutes, offrir des représentations d’œuvres majeures du répertoire classique hors les murs est une manière d’ouvrir un public potentiellement non averti à lever les yeux de leurs écrans. Un acte militant.

par Antoine Tracou

Le réalisateur Antoine Tracou a relevé le défi de voir Carmen dans un maximum de villes – l’événement étant retransmis en direct dans 22 sites ! Objectif : prendre la température, voir comment on ressent cet événement simultané aux quatre coins du territoire.

de Arthur Bernède

Retrouvez un extrait de la lecture de Belphégor, un roman de Arthur Bernède, édité chez Fayard sur la page Lecture publique de KuB.