Le grand BaZH.art #60

(2022 - 46’)

Ce mois-ci, notre guide est le pape breton du rock celtique : Dan Ar Braz. Il nous emmène sur ses terres, entre Saint-Anne-la-Palud et Quimper. Depuis le concert mythique de l’Olympia de 1972 avec le groupe d’Alan Stivell, la guitare électrique de Dan Ar Braz est un emblème de la Bretagne. En 1993, son spectacle L’Héritage des Celtes fait de lui le porte drapeau français de l’Eurovision. Pourtant c’est en Cornouaille, devant la baie de Douarnenez et sur la magnifique plage de Sainte-Anne-La-Palud qu’il nous ouvre son cœur. Car c’est ici qu’il vit avec ses joies et ses peines, mais toujours animé de l’envie de partager son amour de la Bretagne.

Sa fille, Yuna Le Braz, nous rejoint de Douarnenez pour un rendez-vous à Locmaria, le quartier de l’enfance de Dan, qui nous emmène ensuite pour un duo avec Clarisse Lavanant au NovoMax puis à la découverte du luthier Tom Marceau et à la rencontre du disquaire de vinyles Betty Roots, où il retrouve le photographe Bernard Galéron pour parler pochettes. En point d’orgue, Dan et son guitariste complice David Er Porh nous font le beau cadeau de jouer pour la danseuse Pauline Sonnic.

Dan Ar Braz, ou Daniel Le Bras en français, est né à Quimper en 1949. Dans les années 60, il écume les bals de Bretagne et chante des classiques du rock. Dans le même temps, il fait la rencontre d’Alan Stivell qui sera son mentor et une sorte de père spirituel pour le reste de sa carrière. En 1977, après 5 ans de collaboration, il décide de voler de ses propres ailes et de lancer sa carrière solo. Il sort alors son premier album Douar Nevez, puis Allez dire à la ville et The earth’s lament en 1979. S’en suivent des tournées dans toute l’Europe, puis aux USA et au Canada. Son plus grand succès reste son spectacle L’héritage des Celtes, crée en 1993 lors du festival de Cornouaille à Quimper, qui le mène jusqu’à la scène de l’Eurovision en 1996 pour représenter la France. Au total, Dan Ar Braz a réalisé plus de vingt albums et participé à une soixantaine d’autres.

Yuna Le Braz est née à Quimper le 31 janvier 1974. Pas encore connue sous le nom de DJ Wonderbraz, elle réalise un mix de neuf heures d’affilées au bar À l’abri du vent à Douarnenez alors qu’elle n’a que 19 ans. Ses nombreux voyages et rencontres viennent enrichir ses mix, les rendant unique et intriguant. En 1998, elle crée avec des amis le festival Les Arts dinent à l’huile, un festival international de worldmusic, dont elle sera la programmatrice pendant dix ans. Elle crée également la galerie associative Miette de baleine, toujours à Douarnenez. Elle monte ensuite le duo Wonderbraz et Badgreen en 2001 avec le vidéaste et DJ Thierry Salvert. Puis, en 2010, elle rejoint l’Atelier du Vent à Rennes pour un nouveau projet artistique, mêlant théâtre, musique, peinture et écriture. En parallèle, Yuna Le Braz continue à mixer, et a créé le collectif Turbo sans visa avec son ami Erik Marchand. Le projet : mixer des musiques traditionnelles d’Ankara, de Bâb El Oued, de Bucarest, de Spézet et de partout ailleurs. Les frontières sont explosées, et les genres décloisonnés.

Tom Marceau commence la guitare à 8 ans et en tombe tout de suite amoureux. À 15 ans, on lui offre une vieille guitare dont toute la caisse est à refaire… c’est le début de sa passion pour la lutherie. Il poursuit ses études par une formation en menuiserie, puis en électro-tech, et se rend finalement à l’évidence : il veut fabriquer des guitares. En 2008, après sa rencontre avec Lucky Peterson, il se lance et installe son atelier à Betton. Il utilise volontiers les outils numériques et les machines, chose assez atypique dans le monde de la lutherie, mais il en est persuadé : l’innovation et l’informatique sont au service de l’humain et de la musique. À ce jour, près de 400 instruments sont sortis des ateliers Marceau, à destination de professionnels et de passionnés.

de Franck Darcel

Une lecture de Philippe Languille réalisée par Pierre-François Lebrun, à retrouver sur la page Lecture publique de KuB.