D'un bout à l'autre
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Guy Le Querrec fait ses premières photos en 1953, à l’âge de douze ans. Soixante-six ans plus tard, il se replonge dans ses archives, trie et jette (un peu), retombant sur tel ou tel souvenir, presque surpris d’avoir vécu tout ce qu’il a vécu.
Ségolène de Maupeou l’assiste dans cette tâche, en gardant sous la main son Fuji pour tenter de fixer quelques instants décisifs (un terme cher au maître). Le Querrec se prête au jeu, avec sa bonhommie habituelle, tout en écoutant le Tour de France à la radio.Nous réunissons ici cet Été 2019 et les toutes premières prises de vue de l’ado fan de vélo, pour embrasser le parcours de Guy Le Querrec d'un bout à l'autre.
ÉTÉ 2019
ÉTÉ 2019
de Ségolène de Maupeou (2019 - 6')
Un été, une photographe accompagne un confrère, Guy le Querrec, dans l’exploration de ses archives…
Ma rencontre avec Guy le Querrec
Ma rencontre avec Guy le Querrec
par Ségolène de Maupeou
Le 14 avril 2019, j’assiste à la présentation d’une exposition photographique à l’Hôtel de Limur de Vannes dans le cadre de Vannes Photos Festival. Coup de chaud, nausées, je ne me sens pas bien. Je descends prendre l’air dans le jardin où un autre photographe expose, je discute avec lui. Je me sens mieux. Un autre photographe arrive, il a l’air de vaciller. Je me déplace rapidement et lui tends mon bras. C'est Guy Le Querrec, photographe de chez Magnum. Immense talent, immense carrière, il a photographié un nombre incalculable de personnes particulièrement reconnues notamment dans l’univers du Jazz. Des photos iconiques au hasard, comme Miles Davis, Michel Portal, John Coltrane… et tellement d’autres tout au long de ses nombreux reportages en Afrique, en Chine…
Je crois qu’il serait plus simple de dire où il n’a pas été. Et puis il y a ses photos aux USA ; avec des natifs américains au Nouveau Mexique lors d'un parcours en mémoire de Big Foot pour commémorer le centième anniversaire de Wounded Knee. Jim Harrison dira de ce reportage sur les Sioux « je trouve passablement ironique que ce soit un Français qui ait pris les plus belles et les plus authentiques photographies des Indiens d’Amériques que j’aie jamais vues ».
Ce bras tendu, le restera toute cette journée du 14 avril, et se traduira finalement par une main forte prêtée l’espace d’un été, pour un classement de photos (et quelles photos !), d’archives, à la découverte de planches contacts (40 000 peut-être) et tellement de reportages inédits trouvés et retrouvés, un peu comme une malle aux trésors entrouverte. Une rencontre que j’ai pris le parti de raconter en images et en sons.
L'album de famille
L'album de famille
1953 : Guy, 12 ans, devant la maison familiale à Malansac (56)
1932 : Mariage des parents de Guy, Désiré et Simone Le Querrec, le 20 août 1932 (à noter l'inscription prémonitoire "Indian Jazz" sur la caisse de la batterie)
1992 : Les parents de Guy à Glomel (22) , 60 ans plus tard
1945 : Guy à la trompette, 4 ans à Porz Even (22)
Les premières photos
Les premières photos
1953 : La kermesse à Malansac, dimanche 4 août, une des premières photos
1954 : Crevaison d'Attilio Redolfi pendant le Tour de France, La Roche Bernard (56). C'est une de ses toutes premières photos hors du cercle familial ! Guy était et reste passionné de vélo et grand connaisseur et intarissable sur le sujet.
1955 : Le lavoir
Poésie intemporelle
Poésie intemporelle
par Guy Bourreau
Guy Le Querrec s’est fait l’œil en Bretagne et c’est en Bretagne qu’il est né à la photographie.
S’il aime profondément les gens, il aime tout particulièrement les situations légèrement décalées comme dans les films de Tati ou les dessins de Sempé, sa tendresse taquine et respectueuse conférant alors à ses photos une dimension poétique intemporelle. Et bien que l’image photographique soit par essence fixe, le mouvement est toujours présent dans ses photographies. Il suffit pour le percevoir de s’attacher à la composition des images, d’observer les regards croisés, les gestes des bras et des mains et la manière dont les êtres sont reliés entre eux et avec leur environnement.
C’est avec un cahier conçu par lui, organisé par thèmes (nourris de jeux de mots car il est aussi un amoureux du verbe) que le travail de sélection a démarré. Collages, annotations, gommettes de différentes couleurs sont les traces des choix opérés au fil des discussions avec Guy Le Querrec.
Cette partition thématique ne pouvait cependant non plus complètement convenir à un photographe amateur de jazz ; la solution fut donc de jouer avec les images en les organisant comme une partition, en les faisant se répondre, parfois dans un même thème et parfois dans les thèmes complémentaires d’une même création photographique.
Les associations mettent en évidence la singularité d’un regard qui sait analyser l’espace, composer avec les formes qui s’y dessinent, entre permanences et fugacités. Écrire avec la lumière de brèves histoires, des instantanés de la condition humaine : un photographe.
Ségolène de Maupeou
Ségolène de Maupeou
Née en 64, Ségolène de Maupeou a fait les Beaux-arts à Paris, cumulé petits et grands boulots, travaillé dans la communication institutionnelle, a été collaboratrice parlementaire pendant 15 ans. La photo est son obsession, mais a aussi un faible pour les grosses motos et la rando en solo.
J’aime la photo et la politique. La photo m’accompagne depuis toute petite, mes parents ont eu un agrandisseur comme cadeau de mariage. Le samedi soir, on calfeutrait la cuisine transformée en labo photo. J'ai ainsi été élevée sous agrandisseur, et développée au révélateur. Mon père avait un petit Rollei dans la boîte à gants, partout il l’emmenait, il s’arrêtait parfois pour prendre une photo quand la lumière était belle. Pour mes 10 ans, j’ai eu un Instamatic. Depuis l’apparition du numérique, je n’ai plus de labo. La photo m’a appris à regarder ailleurs, prendre de la hauteur, trouver l’angle pour aborder les choses. C’est mon oxygène. L’agence Signatures est ma boussole. Sorj Chalandon m’accompagne. J'aime le travail d'Emmanuel Madec, je suis de près les reportages d'ImageSingulières et de La France Vue d'Ici avec une véritable admiration pour le travail de Nadège Abadie, Stéphane Lavoué, Patrice Terraz, Florence Levilain, Raphaël Helle, Anne Arick... Je photographie en apnée, j’aime parler avec des images, l'utilisation des mots m'est plus compliquée pour traduire un ressenti, ça va parfois un peu trop vite. Avec la photo je prends le temps et travaille en profondeur, jusqu'à plusieurs années sur le même reportage.
Guy le Querrec
Guy le Querrec
Guy Le Querrec, photographe d’origine bretonne, est né à Paris le 12 mai 1941. En 1962, il achète son premier Leica, un IIIG, avec le revenu de ses heures supplémentaires dans la compagnie d’assurances où il travaille. Il devient professionnel à 26 ans et débute dans une petite agence de publicité Atelier 3 située rue Daguerre à Paris. En 1969, il est engagé par l’hebdomadaire Jeune Afrique comme reporter photographe et responsable du service photo. Il co-fonde l'agence de photo Viva en 1972, puis rejoint l'agence Magnum en 1976.
Depuis 1980, il a participé à une trentaine de films documentaires sur le jazz, réalisés principalement par Frank Cassenti (portraits de musiciens, chroniques de festivals…). Il mène par ailleurs, depuis son premier stage aux rencontres d’Arles en 1976, une activité pédagogique régulière et remarquée, en France (Rencontres d’Arles, Université Paris VIII...) et à l’étranger.
Découvrez-en davantage sur sa fiche artiste !
Breton demi-sel
Breton demi-sel
OUEST FRANCE >>> Guy Le Querrec, photographe Magnum né à Paris, a posé son œil de photographe pendant quarante ans sur sa chère Bretagne. Un regard documentaire et amusé à découvrir en 138 photos, à Rennes.
FRANCE MUSIQUE >>> L’œil observateur et curieux, Guy Le Querrec a toujours su saisir l’atmosphère de près d’un demi-siècle de jazz, en captant des images imprévisibles, authentiques et touchantes.
CITIZEN JAZZ >>> « Dans la photographie, il y a à voir et à ranger. La formule, avec quelques autres, aura servi à Guy Le Querrec de justification, ou justificatif, à l’une des activités les plus récurrentes de la photographie, le rangement des négatifs, contacts et autres tirages de lecture qui font le délice quotidien de l’amateur de déclics, à moins que ce ne soit également son tourment.
12 avril 2021 15:48 - Gigou
desolé ce n'est pas un film, c'est un powerpoint!
9 décembre 2019 13:29 - lathoud
superbe reportage
11 octobre 2019 22:22 - danion monique
Bravo Ségolène, un superbe reportage...des photos magnifique comme d'habitude.
10 octobre 2019 11:26 - ValDep
Superbe reportage
Travail soigné avec une ambiance chaleureuse
Un grand Bravo !
8 octobre 2019 08:31 - thierry horau
Beau film et belle page documentant ce défricheur d'imaginaire infatigable !
Va t il finir par lancer des artichauts aprés les avoir photographier ?
Merci
7 octobre 2019 23:08 - Corinne C.
Magnifique reportage, de belles images, un montage travaillé et soigné, j'adore l'atmosphère, bravo !
Corinne C.