Ça crève les yeux
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SOMMAIREDiffusion terminée
Le court métrage Horace aborde de front deux thématiques : celle des mères tyranniques et celle du rapport entre le réel et ses représentations.
Rose est très insatisfaite de sa vie, son sourire crispé dissimule un bouillonnement de colère, d’amertume, de frustration et de déception. Son mari l’a quittée et son fils unique est aveugle. Comme si ses deux faire-valoir s’étaient dérobés. L’enfant privé de vue s’est inventé un monde imaginaire, une bulle protectrice. L’annonce d’une opération qui lui fera recouvrer la vue n’est donc pas l’assurance d’un happy end.
Intéressante trame dramatique que nous proposent Margot Simon et Sylvain Vallas, avec la mise en parallèle de personnages incarnés et de leurs doubles en marionnettes, manière d’exercer leurs talents de jeunes cinéastes réalisant là leur film de fin d’études.
HORACE
HORACE
de Margot Simon et Sylvain Vallas (2018 - 10’)
Horace, dix ans, est aveugle de naissance et s'est créé sa propre représentation du monde. Sa mère Rose ne supporte pas l'idée qu'il soit ainsi déconnecté de la réalité. Un jour elle lui annonce qu'il va se faire opérer et retrouver la vue.
>>> produit par ESRA Rennes
Imposer une vision c’est détruire la diversité
Imposer une vision c’est détruire la diversité
par Margot et Sylvain
Dans Horace le propos c'est qu’il ne faut pas imposer sa vision du monde à autrui. Contre l'uniformisation, pour la diversité. Mieux vaut respecter la pensée, le point de vue et la perception de chacun. Chaque individu a ses repères, sa façon de réfléchir et d’interpréter le monde qui l’entoure.
Horace est en partie inspiré des personnages de Vincent de Tim Burton, de Max dans Mary & Max de Adam Elliot et de Coraline de Henry Selick. Horace vit sous l'emprise de sa mère, Rose, qui le dénigre et ne lui prête pas attention.
Il s’est plus ou moins renfermé dans son monde imaginaire qui lui procure un équilibre intérieur. Dans ce monde, Horace a une représentation métaphorique des personnes qui l’entourent et sa mère y est un monstre.
Rose ne supporte pas le fait qu’Horace soit aveugle, elle le voit comme son échec, une erreur qui lui rappelle sa rupture douloureuse avec le géniteur. Elle est prête à tout pour qu’Horace retrouve la vue. Elle est inspirée par la figure de la mère dans les films de Xavier Dolan et de Hanna Giurgui dans My little Princess d'Eva Ionesco ou encore de Folcoche dans Vipère au poing. C’est un personnage pudique, qui ne laisse rien paraître et qui éprouve une certaine complaisance dans sa souffrance.
Margot Simon & Sylvain Vallas
Margot Simon & Sylvain Vallas
Margot Simon
Margot Simon est passionnée de cinéma et de photographie depuis son plus jeune âge et après un baccalauréat littéraire option cinéma, elle est diplômée de l’ESRA Bretagne (École Supérieure de Réalisation Audiovisuelle) en 2019. Horace a été réalisé dans le cadre de sa deuxième année d’études. Il est sélectionné au Festival national du court-métrage étudiant et primé à Courts en Betton. Aujourd’hui, Margot se tourne vers le documentaire et la post-production.
Sylvain Vallas
Après une brève mais nourrissante année à Rennes II en Arts du spectacle, Sylvain Vallas se dirige vers l’ESRA à Rennes d’où il ressort diplômé en 2019. C’est en option Image qu’il choisit de se spécialiser en vue de maitriser la direction photographique tout en continuant d’accorder un véritable intérêt pour l’écriture de scénario et la réalisation.
Cinéaste dans l’âme, il travaille et collabore depuis huit ans au confluent de plusieurs domaines artistiques dont les arts du spectacle, la photographie et la vidéo en collaborant avec des équipes professionnelles du spectacle vivant : marionnettistes, magiciens, jongleurs, musiciens, ainsi qu’avec des stylistes, photographes et web-magazines. Ces activités et surtout leurs combinaisons sont pour lui une source d’inspiration constante.
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