LA GRANDE VILLA
J’aurais pu me douter qu’en revenant je t’aurais trouvé là. Sans réfléchir j’ai levé la poignée au lieu de la pousser vers le bas, c’est drôle, ma main avait gardé la mémoire de son installation à l’envers. Dans l’escalier, sur la première marche, les deux tomettes descellées ont fait leur bruit d’assiettes. C’était il y a cinq mois et quelques poussières, dans la lumière de l’hiver.
La première fois dans la Grande Villa, c’était comme si je la connaissais depuis toujours. La deuxième, c’était après la mort de mon père.
LA GRANDE VILLA
LA GRANDE VILLA
réalisé par Pierre-François Lebrun (2016 - 2'46)
Édité par Gaïa éditions
Rencontrez Laurence Vilaine à l'occasion de la restitution d'une résidence d'écrivain à la maison d'arrêt de Saint-Brieuc.
LAURENCE VILAINE
LAURENCE VILAINE
Laurence Vilaine est née à Tours en 1965. Après des études d'anglais et plusieurs années à l'étranger, elle vit aujourd’hui à Nantes et se consacre à l’écriture. Le silence ne sera qu'un souvenir (Gaïa, 2011) est son premier roman, qui soulève le poids des non-dits. La Grande Villa (Gaïa, 2016) ouvre la porte sur le vertige de l’absence et de l’écriture, un texte poétique sur ces lieux qui nous habitent. En parallèle de ses chantiers romanesques, Laurence Vilaine conduit des ateliers d’écriture et, au fil de ses résidences, développe des projets artistiques en lien avec le territoire qui l'accueille – à Alger notamment, une création théâtrale est en cours avec trois femmes algériennes.
En revenant dans la Grande Villa
En revenant dans la Grande Villa
LE COURRIER DE L'OUEST, Pascale Pineau, >>> C’est un roman empli de solitude, marqué par l’envie de vivre malgré le deuil. La Grande villa où débarque la narratrice, dès la première page de ce récit, va jouer le lieu de la réparation et de l’apaisement.
Les mots, l’écriture avaient déserté l’écrivaine – Laurence Vilaine – au lendemain de la mort de son père. C’est en revenant dans la Grande Villa – lieu de résidence à Marseille – que l’on va la voir reprendre pied au fil des jours, de moments de réflexion et aussi d’épuisement qu’elle atteint en effectuant essentiellement des longueurs en piscine. J’ai nagé cinquante longueurs de bassin sans pause, cinquante fois vingt-cinq mètres, me concentrer pour les compter m’a permis de ne laisser entrer que des chiffres dans ma tête.
VAUX LIVRE >>> Comment écrire avec des mots qui rêvent de partir en courant… Comment ferais-je de la littérature avec des mots qui ne répondent pas quand on les demande ? Mais peu à peu, la lumière revient, les mots s’articulent entre eux, trouvent leur place, les idées plus sereines continuant de s’enchaîner face à la mer et au vent. Un court texte débordant d’émotion, de tendresse et de poésie éclairé par le style et l’écriture.
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