Conte inuit
Tel Moïse dans son panier, un nourrisson dérive sur la banquise, jusqu’à ce qu’un ours blanc le recueille. C’est une petite lapone rejetée de son igloo familial, enfant sauvage désormais lovée dans la fourrure animale, sous la voûte céleste où cohabitent Grande et Petite ourse.
La P’tite Ourse est un conte inscrit dans une cosmologie primitive, et qui résonne inévitablement avec l’actualité. L’ours blanc qui par la faute des humains dépérit dans un Arctique en pleine débâcle, l’ours blanc est ici celui qui prend soin de l’homme et l’aide à grandir.
Ce film de Fabienne Collet déroule une bande-son où se déploient les langages animaux et humains, chants inuits et musique originale de Titi Robin qui nous met en phase avec une représentation pariétale de la nature.
LA P’TITE OURSE
LA P’TITE OURSE
de Fabienne Collet (2007 - 7’37)
Abandonnée sur la banquise, une fillette est recueillie par un ours polaire qu’elle appelle Grand-Père. Comme tous les enfants, elle se demande d’où viennent et où vont les étoiles. C’est le début d’un grand voyage que l’ours fera à travers le cycle de la terre, de la vie et de la mort, et des constellations, pour apporter des réponses à sa p’tite ourse.
>>> un film produit par JPL Films
Une réponse poétique
Une réponse poétique
par L. Morali et J.-P. Lemouland
À travers cette histoire, c’est le cycle de la vie qui est transmis. Le passage de la vie à la mort qui nourrit la vie, illustré par le règne végétal, est plus difficile à appréhender par l’humain surtout lorsqu’il est petit et qu’il pose des tas de pourquoi. Les questions existentielles arrivent très tôt chez l’enfant, et l’adulte n’a pas toujours un discours à propos. Nous sommes de grands enfants et les questions de vie ou de mort nous taraudent tout autant. L’intention de ce film est de donner une réponse poétique aux questionnements métaphysiques enfantins. Les histoires et les contes traditionnels sont faits pour cela, ils déplacent le tragique de l’angoisse de la vie vers celui du récit. Car, dans le récit, tout est bien qui finit bien. La P’tite Ourse est une histoire pour adultes qui concerne les enfants (petits et grands). Un conte à raconter en famille.
Déplacer le tragique aux autres bouts du monde, dans le Grand Nord comme au Sahara, c’est choisir les extrêmes du nord et du sud et de l’ouest et de l’est, dans les quatre directions, du froid et du chaud, et universaliser le récit dans sa dimension imaginaire, le distancer du réel pour qu’il puisse toucher de manière onirique celui qui vit le questionnement du quotidien parfois douloureusement. L’événement de la perte d’un proche est une épreuve difficile, le récit pour rétablir l’équilibre réparateur doit être doux. L’épreuve du deuil est alors digérée.
Cette histoire est écrite et jouée à deux mains : Laure Morali (écrivaine, poètesse et réalisatrice de documentaires) et Jean-Pierre Lemouland (auteur, réalisateur et producteur de films d’animation). L’un et l’autre sont en lien avec les cultures qu’ils évoquent. Laure Morali par ses ateliers d’écriture dans le village amérindien de Mingan et pour ses documentaires, et Jean-Pierre Lemouland pour ses amitiés avec les Amérindiens Lakota depuis 15 ans ainsi que ses contacts et séjours en Afrique, en particulier à Agadez en pays touareg. À l’inverse d’un projet plus personnel et autobiographique, l’histoire est passée de main en main, en allers-retours, pour se simplifier, se fluidifier, s’universaliser. Ce n’est pas si facile de raconter des histoires toutes simples, qui font qu’on a l’impression qu’elles nous pénètrent, et qu’on les digère immédiatement, presque comme si on les connaissait déjà. Ce type d’histoires apparaît comme une piqûre de rappel, pour raviver la mémoire collective. Faire un film pour répondre à des questions profondes est le défi difficile que nous avons voulu aborder.
Nous avons mené ce projet en accord et en correspondance avec Fabienne Collet, une collaboratrice amie, à qui nous nous sommes adressés car elle a réalisé en 2000 un court métrage pour la télévision intitulé Bennozh Dit, d’après un poème de la bretonne Anjela Duval, dont la carrière littéraire s’est déroulée parallèlement à son métier d’exploitante agricole. Superbe film à la poésie directe, touchante, musicale, le film a été réalisé, en hommage à la nature, en animant des matériaux minéraux et végétaux. Ce nouveau projet, La P’tite Ourse, était donc fait pour Fabienne Collet, qui en a réalisé le story-board.
Fabienne Collet
Fabienne Collet
Fabienne Collet a débuté dans l’animation par une formation de cinéma d’animation et un stage franco-portugais en 1993. Depuis, elle est décoratrice en stop motion à Rennes sur de nombreuses productions, telles que les Liaisons foireuses et Mémorable. Elle a également coréalisé Bennozh Dit, un film animé inspiré d’un poème d’Anjela Duval, une poétesse bretonne, puis dix épisodes de la série Jeux de mots, Prix de la meilleure série éducative au festival de Truro en 2001. Son film d’animation La P’tite Ourse a quant à lui été sélectionné dans une dizaine de festivals en France et à l’international
Laure Morali
Laure Morali
Laure Morali est une poétesse et romancière française, originaire de Bretagne. Elle s’inspire beaucoup de la mer et des éléments pour écrire ses récits et ses poèmes. La transmission des connaissances et la transformation des êtres représentent aussi des motifs récurrents dans ses récits. Aujourd’hui installée au Québec, elle anime de nombreux ateliers d’écritures, qui ont donné lieu à plusieurs albums et anthologies, tel que Nin auass-Moi l’enfant qui a reçu le Prix Poésie des enseignants de français du Québec en 2022 ou encore Aimititau ! Parlons-nous ! qui a contribué à renforcer les liens entre les auteurs du Québec et des Premières Nations.
En parallèle de son travail d’autrice, elle a également participé à la création du scénario du film d’animation La P’tite Ourse, illustré par Fabienne Collet, et a réalisé les documentaires Les Filles de Shimun, Les femmes naissent dans les coquillages et L’Ours et moi.
21 mai 2024 21:11 - Bars
Superbe. très poétique, touchant. sensible. une merveille.
Jean-Pierre
4 mai 2024 14:39 - Michelle Morin
Très beau, couleurs, mouvement, thème, musique et voix!
3 mai 2024 18:16 - Janon
Magnifique,poètique,tout est beau.
aurore Janon