Le grand BaZH.art #48

Nouvelle saison, nouvelle formule pour Le grand BaZH.art ! Désormais, chaque mois, le magazine culturel breton suivra une figure de la culture bretonne qui nous fera découvrir son lieu et des artistes qui font la richesse du territoire. Ce mois-ci nous sommes à Douarnenez, chez Yann Kersalé. Le plasticien, connu dans le monde entier pour ses collaborations avec l’architecte Jean Nouvel notamment, nous fait découvrir la beauté de Douarnenez, une ville lumineuse, qui se projette bien au-delà des frontières bretonnes. Au fil de cet épisode pour tenter de comprendre ce qui fait de Douarn' et sa baie un territoire si créatif, Yann nous ouvre les portes de sa maison atypique qui vaut le coup d'œil, juste en face de l'ile Tristan. Il nous emmène aussi dans les méandres de son atelier pour une découverte exclusive des coulisses de la carrière à succès du plasticien. Au-delà de son travail, il nous invite également à découvrir les artistes qui font Douarnenez.

par Richard Bois

Je ne suis ni Tardy, ni Reiser, mais j’ai quand même le droit de m’exprimer à travers la bande dessinée. C’est en substance ce que Youenn Kergoat tient à dire. L’auteur du deuxième album des aventures du Commissaire Harien, dit Le Furet, et de son compère l’inspecteur Marc Repaire, m’a accueilli dans sa pièce en soupente où il dessine au crayon, puis à l’encre de chine, ses histoires policières déjantées. Les couleurs sont traitées ensuite à l’ordinateur. Le lieu est sobre. D’un côté une simple table à dessin et de l’autre un bureau avec un ordinateur et un scan à plat. C’est là qu’il fabrique, case après case, dessin après dessin, les aventures de ses deux héros à la limite de l’anti-héros.

Malgré ce qu’il en dit, son trait est clair. Il ne dessine pas depuis la dernière pluie, même s’il confesse s’être mis sur le tard à ce mode d’expression de façon plus sérieuse pour … dire ce que j’avais à dire. Plutôt que de le faire au bistrot, ça m’a semblé plus judicieux de le dire dans de la BD dont je suis, par ailleurs, un passionné.
Mais le travail pour réaliser ces deux albums de bout en bout tout seul, est colossal. Youenn va prendre un peu de temps avant de s’y remettre. Pour retrouver l’envie et l’énergie nécessaire ! Ce temps passé à dessiner le coupe un peu trop de ses proches, donc le troisième, ce n’est pas pour tout de suite !

par Richard Bois

VJ, vidéo jockey, c’est cette partie des multiples activités de Thierry Salvert que j’ai voulu capter dans ce portrait. La question étant de savoir d’où viennent ces images qui sont projetées lors de ses performances qu’il réalise avec Yuna Le Braz, DJ Wonderbraz.
Thierry va les chercher dans la nature. Des arbres qui bougent à peine, des ombres qui se détachent, des reflets dans l’eau, la surface de l’eau qui crée une matière vivante, ce sont ces effets naturels que Thierry intègre à ses projections vidéo.

Mais il utilise aussi ces matières pour la réalisation de clips vidéo musicaux. Une superposition de couches vidéo accélérées ou ralenties qui donne une autre vie aux tournages spécifiques de ces clips.
Son atelier, c’est la nature, mais c’est aussi un ordinateur dans un grand espace chaleureux, où il réalise ces mille-feuilles visuels. Ordinateur, logiciels de montage, de colorimétrie ou de vidjing, caméra, boitier photo, oreilles et yeux … sont ses outils.
La méthode ? Partager des expériences avec d’autres artistes, les plus divers possibles, écouter, recevoir mais aussi proposer, c’est cette méthode qui fait que Thierry enchaîne les projets.

par Guenaelle Daujon

Hiver 2019 : quelque part du côté de Brest, une équipe de tournage s’affaire dans un sous-bois. La chanteuse, musicienne et actrice Nolwenn Korbel y est dirigée par le réalisateur Nicolas le Borgne. La saison une de la série bretonne Fin ar Bed, tournée en langue bretonne, écrite et produite en Bretagne, a déjà rassemblée 700 000 spectateurs. La saison deux, prochainement diffusée, promet au moins autant de suspens et d’intrigues. La Bretagne attendait son polar, c’est chose faite !

par Stéphanie Elbaz

Djette tout terrain comme elle aime se nommer, Yuna Le Braz, alias Djette Wonderbraz est connue depuis 20 ans pour arpenter les festivals de la région, ambiancer les scènes avec des collaborations improbables sur des musiques traditionnelles, rap, ou aux influences tribales. Yuna travaille aussi sur des gramophones suite au gramophone qu’elle a hérité de son grand-père et dont le son la bouleverse. Son répertoire se caractérise par un fort attachement à la culture bretonne dans la lignée de l’héritage paternel reçu de Dan Ar Braz.

Artiste touche-à-tout, Yuna a récemment ouvert une galerie à Douarnenez, Miettes de baleine. On y voit des expos éphémères, pour le plaisir de donner de l’impulsion à des artistes, de l’émulation à la créativité douarneniste. Le photographe Aniruddha Kudalkar-Le Bail, y a récemment succédé à la plasticienne Jasmine RCC, ou aux photographes David Bordeix ou encore Andrée Louarn : Yuna aime valoriser les artistes locaux en leur offrant un espace associatif peu conventionnel qui marie volontiers les genres, expo, performances concerts…
Le travail de Yuna se caractérise aussi par le mélange des genres et l’ouverture des frontières. Son dernier film, La gavotte ar Braz réalisé avec Thierry Salvert alias VJ Badgreen à la scène, invite notamment le rappeur sénégalais K-Smile.

de Dimitri Rouchon-Borie

aux éditions Le Tripode
un film de Pierre-François Lebrun, à retrouver sur la page Lecture publique de KuB.