Le grand BaZH.art #63
18/04/2028
ALAN STIVELL À CARNAC
ALAN STIVELL À CARNAC
(2023 - 52’)
C’était il y a 50 ans, un Breton qui affiche complet partout en France et outre-manche à l’heure où le rock bat son plein. En guise de guitare électrique, c’est avec sa harpe que ce dénommé Alan Stivell déchaîne les foules. Il chante dans une langue que personne ne connaît mais qui parle désormais à tout le monde, le breton.
Avec lui nous reviendrons sur cette force qui l’a érigé en porte-drapeau de la culture bretonne, sur son amour des arts et de la peinture à la rencontre de plasticiens tout près de chez lui : du peintre Claude Briand Picard, son ami d’enfance, à un couple d’artistes dont il rencontre l’univers pour la première fois. Nous évoquerons aussi sa passion pour l’histoire et les mythes, au milieu des menhirs, avec un druide des temps modernes, le musicien-chaman Pascal Lamour.
>>> une émission produite par Simone & Raymond Productions
Alan Stivell
Alan Stivell
Alan Cochevelou, alias Alan Stivell, est un musicien et compositeur français né à Riom en 1944. Il naît en Auvergne puis grandit à Paris, mais l’amour de la Bretagne le gagne très tôt et il devient un fervent défenseur de la culture bretonne. Il participe ainsi au renouveau de la musique celtique dans les années 1970 et devient un pionnier de la world music. Sa bataille pour la défense et la reconnaissance de la culture bretonne commence dès les années 1950, où, avec son père originaire du Morbihan, ils font renaître la pratique de la harpe celtique en Bretagne. De sa passion pour la harpe celtique naît une passion pour le monde celte de manière général. Il s’initie alors au breton, puis passe un certificat de langues celtiques à l’université de Rennes et étudie la littérature médiévale galloise et gaélique à l’École pratique des hautes études. Après la harpe, il s’initie à la pratique de la bombarde, puis au biniou et apprend à chanter et à danser. C’est en 1961, à 17 ans, qu’il enregistre son premier 45-tours de harpe celtique en solo et devient penn-soner, le chef d’orchestre du bagad Bleimor.
En 1966, il prend le pseudo Alan Stivell, signifiant source jaillissante en breton, puis commence à accompagner le chanteur breton Glenmor lors de ses concerts. L’année suivante, il signe chez Philips-Phonogram et devient professionnel. Il poursuit les concerts, accompagné du guitariste Dan Ar Braz et en 1970 sort l’album Brocéliande-Son ar chistr, son premier gros succès. Les sonorités sont modernes, inspirées du folk/rock, et séduisent le public qui achète plus de 10 000 disques en deux mois. L’année suivante, il sort l’album Renaissance de la harpe celtique, devenu culte et nommé aux Grammy Awards en 1984. Puis en février 1972 il donne un concert événement à l’Olympia. Le concert, retransmis en direct sur Europe 1, est un énorme succès et la musique bretonne, auparavant perçue comme ringarde, devient tendance. Alan Stivell et son équipe se produisent alors en France et à l’étranger, principalement en Angleterre, aux États-Unis et au Canada. Durant les années 1980, Alan Stivell se retire un peu de la scène musicale française tout en poursuivant ses concerts à l’étranger. Il faut attendre 1993 et la sortie de son 17e album, Again, pour qu’Alan Stivell et la musique bretonne reviennent sur le devant de la scène, dans le sillage de Dan Ar Braz et le succès de son concert l’Héritage des celtes. L’album Again est nommé au Victoires de la musique en 1993 et Alan Stivell reçoit l’année suivante le Collier de l’ordre de l’Hermine pour sa contribution au rayonnement de la culture bretonne. Toujours soucieux de créer des passerelles entre les cultures et les musiques, il sort par la suite l’album 1 Douar où il invite de nombreux artistes à venir chanter dans leur langue d’origine, telle que le wolof pour Youssou N’Dour ou l’arabe pour Khaled. Depuis le début des années 2000, Alan Stivell continue les tournées, les collaborations, et a sorti six albums, dont Back to Breizh, Emerald ou Human-Kelt. Il interprète également à plusieurs reprises l’hymne breton au Roazhon Park lors des derbys bretons de la saison 2018/2019, joue au festival de métal Motocultor en 2019 et réarrange sa Symphonie celtique afin d’en rejouer une partie avec l’Orchestre national de Bretagne au festival interceltique de Lorient en 2021. À l’occasion de ses 50 ans de carrière, il donne un concert à l’Olympia en avril 2022.
Claude Briand-Picard
Claude Briand-Picard
Claude Briand-Picard est un artiste plasticien né à Saint-Armel en 1946. Il étudie aux beaux-arts de Rennes puis, influencé par le mouvement d’abstraction des années 1970, il produit d’abord des peintures abstraites, et, dans les années 1980, il commence à produire des œuvres réalisées grâce à la récupération. Il s’intéresse tout d’abord au papier et au carton, puis, dans les années 1990, à l’utilisation de coton, de tissu ou de bois. Au début des années 2000, il intègre également des barrières de signalisation et des avertisseurs de chantier dans ses œuvres.
Par ailleurs, il codirige un ouvrage bilingue Ready-made color ou la couleur importée avec Antoine Perrot, avec qui il expose conjointement à trois reprises. Claude Briand-Picard réalise aussi neuf autres expositions entre 1999 et 2017, au musée des Jacobins de Morlaix, au musée des Beaux-Arts de Vannes mais également à Valenciennes et à Locquierec.
Pascal Lamour
Pascal Lamour
Pascal Lamour est un compositeur, chanteur et druide, né à Vannes en 1958. Élevé dans une famille bretonnante et musicienne, il s’intéresse très tôt à la langue bretonne, aux chants et à la danse. Il pratique également de nombreux instruments, tels que la bombarde, le piano, le biniou, la flûte, l’harmonica ou encore la guitare et le synthétiseur. Après un bac scientifique, il suit des études afin de devenir pharmacien et produit une thèse sur la phytothérapie dans la presqu’île de Rhuys, uniquement en breton. Il obtient son diplôme de pharmacien herboriste en 1983 puis ouvre sa première pharmacie à Vannes en 1986.
En parallèle de ses études, Pascal Lamour poursuit sa formation musicale, en festou-noz le week-end et dans un groupe de funk/rock rennais en semaine. Dès le début des années 1990, il commence à mélanger musique électronique, musique bretonne et textes en langue bretonne, s’inscrivant ainsi dans la mouvance électro-breizh. Il sort son premier album en 1991, puis crée son propre label indépendant BNC trois ans plus tard. En 1995, il crée le groupe Arkàn, avec qui il connaît un certain succès grâce à leur concept de Rave-noz, mélange de festou-noz et de rave party. Ils se produisent ainsi au festival de Cornouailles et aux Vieilles Charrues en 2000.
Depuis le début des années 2000, il continue à évoluer en solo, obtenant le surnom d’électro-shaman avec la sortie de son album Shamans of Brittany en 2004. Cet album lui offre une visibilité et une reconnaissance qui lui permettent de se produire au festival interceltique de Lorient en 2006, aux Transmusicales de Rennes ou encore à la Nuit celtique à Bercy. Il se produit aussi à l’étranger, de l’Europe à l’Asie, en passant par l’Amérique.
Il continue également son activité de producteur, et, bien qu’il ait vendu sa pharmacie pour se consacrer pleinement à la musique, il continue à tenir des conférences sur le druidisme, le chamanisme et l’ésotérisme, étant lui-même druide. Il est également l’auteur de plusieurs livres, tels que À la recherche de la mandragore, Druiz, L’Herbier secret du druide et Un monde de musique bretonne.
Martina Hoffmann
Martina Hoffmann
Martina Hoffmann est une artiste peintre née à Bielefeld (Allemagne) en 1957. Elle grandit à cheval entre l’Allemagne et le Cameroun, où son père est ingénieur. Elle est alors plongée dans un environnement multiculturel, recevant des influences allemandes à la maison, françaises à l’école et camerounaises lors de ses sorties. L’art devient très vite pour elle un moyen de communiquer et de faire des liens entre toutes ces cultures. Elle retourne en Allemagne pour poursuivre ses études d’art et de sculpture, mais, ayant toujours besoin de voyager, elle part s’installer à Paris, puis à Cadaquès en Espagne. Elle y fait la rencontre du peintre Robert Venosa, son futur compagnon et son inspiration artistique.
Martina Hoffmann se forme alors à la peinture et continue les voyages avec Robert Venosa, principalement à destination des États-Unis, le pays d’origine de Robert. En parallèle de son activité de peintre, elle crée sa ligne de vêtements et de bijoux, organise des ateliers de peinture puis rejoint dans les années 1990 Vox Femina, un groupe de femmes artistes et activistes dans le Colorado. La femme et le féminin jouent un rôle très important dans les œuvres de Martina Hoffmann, qui crée par exemple la collection Birthscape, avec des peintures de femmes enceintes nues, ou une série de sculptures représentant des déesses africaines liées à la Terre. Issue d’une sensibilité hippie, la méditation, les rêves et les voyages chamaniques sont aussi au cœur de ses œuvres et de sa vie. Elle se laisse guider par ses visions pour la réalisation de ses œuvres et se perçoit donc comme une passeuse plutôt que comme une créatrice pure. Ses œuvres ont été exposées dans de nombreux pays, et elle partage aujourd’hui sa vie entre les États-Unis et la Bretagne. Une partie de ses œuvres sont par ailleurs visibles dans la collection permanente du Naïa Museum de Rochefort-en-Terre.
Martina Hoffmann est également maître de Reiki et étudie la phytothérapie occidentale.
Pascal Ferry
Pascal Ferry
Pascal Ferry est un peintre autodidacte français, puisant son inspiration dans la tradition visionnaire, symboliste et mystique. Ses peintures représentent ainsi ses voyages intérieurs. Son travail a été exposé dans de nombreux pays européens, ainsi qu’au Japon et aux États-Unis. Aujourd’hui installé à proximité des alignements de Carnac, ce lieu mystérieux et mythique nourrit son travail de création. Il expose depuis 2015 de façon permanente au Naïa Museum de Rochefort-en-terre.
Pascal Ferry a également créé et dirigé deux maisons d’édition spécialisées dans l’art féérique, visionnaire et fantastique : Sidh and Banshees puis The other Sidh.
Des heures aux arrêts
Des heures aux arrêts
de Gwenaël De Boodt
aux éditions L’Harmattan
Une lecture de Philippe Languille réalisée par Pierre-François Lebrun à retrouver sur la page Lecture publique de KuB.
24 avril 2023 09:49 - Gourret
A Dieppe en 1972 , j'avais été voir Alan Stivell avec un copain et camarade de travail natif de Pontivy. Un bon souvenir .