L'idée lumineuse
25/07/2028
En 1823, le jeune ingénieur Augustin Fresnel invente une lentille plan-convexe qui permet de focaliser un flux lumineux dans une direction bien précise. Placé en haut du phare de Cordouan à l'entrée de la Gironde, il permet de multiplier la puissance du faisceau lumineux qui balaie la mer et permet aux marins de mieux se repérer la nuit. Ce qui est fascinant, c'est que cette belle trouvaille n'a pas été dépassée depuis et que c'est toujours elle qui équipe les phares et d'autres applications nécessitant de focaliser la lumière. Des historiens de la technique sont invités par le musée des Phares et Balises à réinscrire cette invention dans le fil des usages maritimes.
Une page KuB en coédition avec le Conseil départemental du Finistère
HISTOIRE DE LA LENTILLE DE FRESNEL
HISTOIRE DE LA LENTILLE DE FRESNEL
(2023 - 7’)
La lentille de Fresnel
La lentille de Fresnel
La lentille à échelons, inventée par Augustin Fresnel, fête cette année son bicentenaire. Alors membre de la Commission des phares, ce jeune ingénieur des Ponts cherche à améliorer le système d’éclairage des côtes de France. Plutôt que de s’intéresser aux réflecteurs paraboliques alors en fonctionnement dans les phares, il poursuit les travaux de Buffon sur les verres ardents et imagine des lentilles découpées en plusieurs anneaux concentriques. Cette idée diminue tout à la fois la quantité de verre nécessaire, et donc le poids du dispositif d’éclairage, mais aussi la distance focale et l’absorption lumineuse pour augmenter de façon considérable la portée des rayons lumineux. Véritable révolution pour la signalisation lumineuse maritime, elle équipe encore aujourd’hui les phares du monde entier. On la retrouve également utilisée dans la fabrication des projecteurs de cinéma, certains panneaux photovoltaïques ou encore les casques de réalité augmentée.
Augustin Fresnel
Augustin Fresnel
Augustin Fresnel est un ingénieur français né le 10 mai 1788 à Broglie, en Normandie. Il est admis à l’École centrale de Caen à l’âge de 13 ans, puis à l’École polytechnique à 16 ans, et il rejoint enfin l’École des ponts et chaussées à 18 ans. Après l’école, le jeune ingénieur occupe des postes en province et partage son temps entre des tâches administratives et ses travaux de recherches.
En 1814, il rédige son premier mémoire, remettant en cause le mode d’explication de l’aberration annuelle des étoiles. Affecté au cadastre du pavé de Paris, ce travail routinier lui laisse le loisir de poursuivre ses recherches sur la lumière. En 1819, l’Académie des sciences lui décerne son Prix de physique pour son mémoire sur la diffraction de la lumière, qui cette fois remet en cause les théories de Newton. La même année, le célèbre physicien François Arago propose à Fresnel d’intégrer la Commission des phares en tant que secrétaire. Augustin Fresnel se consacre entièrement à l’application de ses découvertes scientifiques dans le domaine de l’éclairage des phares. Pour toujours, les marins lui doivent l’invention de la lentille à échelons, outil essentiel de la sécurité en mer. Il meurt à l’âge de 39 ans, en juillet 1827, laissant derrière lui les moyens nécessaires pour réaliser un réseau de signalisation maritime efficace.
Le musée des Phares et Balises
Le musée des Phares et Balises
En 1988, le musée des Phares et Balises d’Ouessant ouvre ses portes au cœur de l’ancienne salle des machines du phare du Créac’h. Ce phare-musée est tout à la fois outil de signalisation lumineuse maritime et lieu d’interprétation d’une des plus belles collections de lentilles de Fresnel au monde.
Depuis plus de 30 ans, le musée conserve les témoignages d’aventures humaines et techniques extraordinaires.
Grâce aux objets remontés des épaves, aux maquettes et aux puissantes lentilles de Fresnel, il retrace l’évolution des techniques d’éclairage. La première optique conçue par Augustin Fresnel pour le phare de Cordouan, dont le bicentenaire est célébré en 2023, y est exposée.
Par ailleurs, le musée est aujourd’hui l’assise d’un projet de création d’institution de référence sur le patrimoine des phares, porté par le Département du Finistère : le Centre national des phares. Il s’organise autour de deux axes : la rénovation du musée avec l’ouverture de nombreux espaces aujourd’hui inaccessibles (cour d’honneur, logements des gardiens, bureau du maître de phare et le fût du phare du Créac’h jusqu’à son chemin de ronde) ; et la construction d’une réserve pour la conservation des collections nationales d’objets de signalisation maritime.
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