La somme de nos amours
Marie-Claude
La somme de nos amours est un film qui fouille la mémoire. Il commence d’ailleurs par une cérémonie de commémoration sur la place du village où l’on retrouve Marie-Claude, l’ancienne bistrotière de Mellionnec dont Salomé Laloux-Bard va tirer le portrait.
Son bar-tabac est à l’abandon, Marie-Claude s’en est débarrassée. Au milieu d’un pré, elle rejoue sa vie, mime les gestes du passé en gloussant, les clients au comptoir, le café qui ne désemplissait pas, jusqu’à 2h du matin. C’était pas l’usine mais un peu l’esclavage quand-même.
Marie-Claude est passée à autre chose. Seule. Car au passage c’est aussi son mari qui lui a été arraché. Personne ne peut le remplacer. Ils se comprenaient tous les deux. En quelques mots, quelques minutes, elle retrace les moments essentiels de leur vie amoureuse. Des premières ballades enfants, aux dernières paroles prononcées : je commence à me faire chier ici ! Ce qui voulait peut-être dire que pour lui, la douleur était devenue insupportable. À ce point du récit, Marie-Claude gît dans la pénombre de son lit clos, l’on entend la pluie qui tambourine sur le toit… Instant d’éternité.
L’ultime image du film sera pour ce médaillon, qu’elle porte toujours sur son cœur, depuis qu’elle l’a reçu de lui à l’âge de 13 ans, un médaillon qu’il avait piqué à sa mère ! Tourne la roue du temps, souffle le vent dans les arbres. Le film de Salomé Laloux-Bard charrie son lot de souvenirs et d’émotions.
La somme de nos amours est un film issu des Portraits de Mellionnec, une collection produite par Ty Films et à retrouver sur notre page dédiée.
LA SOMME DE NOS AMOURS
LA SOMME DE NOS AMOURS
un film réalisé par Salomé Laloux-Bard (2015 - 13')
À dix-sept ans, le premier baiser échangé avec celui qui deviendra son mari a déterminé sa vie. Aujourd’hui, Marie-Claude se souvient de ce qui a fait la texture de son existence. Elle rejoue les gestes qu’elle a fait des centaines de fois derrière le comptoir de son commerce, comme si son corps portait la mémoire de toute une vie. Elle raconte ses souvenirs, décrit la sensation que procure une intimité si longtemps partagée avec un homme.
Très loin d’enfermer Marie-Claude dans la solitude, ce portrait aux allures de confidence, montre une vie qui continue, dans la joie d’une soirée partagée ou dans la douceur d’une danse.
SALOMÉ LALOUX-BARD
SALOMÉ LALOUX-BARD
Salomé Laloux-Bard a étudié à l’école nationale supérieure d'art de Nice, puis à l'atelier d’anthropologie visuel SIC (sound images and cultures) de Bruxelles.
Il travaille autour de la question du témoignage mis en perspective par la réactivation d’un langage corporel et sensoriel.
COMMENTAIRES