Marine
Béatitude
Une poule sur un accoudoir, à la table des humains, une gamine qui se balance au fond du jardin… Nous sommes bien à Mellionnec, au hameau du Rest, le bien nommé « hameau du repos ».
C’est l’histoire de Marine et Sébastien, comme il y a eu celle de Lætitia et Fabrice, jeunes parents qui ont débarqué ici, pour vivre en accord avec leurs idées. Ils ont mené de front leur formation d’infirmiers et la construction d’une famille. Ce film aborde principalement cela : l’immense fatigue des jeunes mamans et leur besoin de ne pas être prisonnières de leur statut. La parole de Marine s’insinue dans les images idylliques de sa vie de maman : Avoir cette responsabilité de parent moi ça me pèse un peu. J’ai du mal à imaginer ma vie sans faire de théâtre. Marine s’échappe en effet, le soir, à son cours d’improvisation, yeux clos, sourire aux lèvres… elle y frôle le ravissement.
Est-ce que tu préfères le soleil ou la lune ? Est-ce que tu aimes tes parents ? Les questions très sérieuses que lui pose Romane, sa fille, font étonnamment sens. Faut-il choisir entre ceci ou cela ? Ça me plaît de prendre ce temps pour m’occuper d’eux, et eux, ça peut leur apporter beaucoup. Mais je ne voudrais pas me rendre compte cet hiver qu’être à plein temps avec les enfants à la maison c’est trop lourd pour moi. Je voudrais réussir à ne pas m’oublier. Marine pose l’équation avec une justesse remarquable. Être parent c’est à la fois être là pour l’autre, et être soi… avec l’autre. Se mobiliser et lâcher prise, tâcher de vivre l’instant présent.
Montrer qu’une maman n’est pas qu’une maman, qu’elle fait d’autres choses à côté, sans un instant laisser planer la figure de la mère indigne, voici le pari réussi de ce film de Maxime Moriceau.
Marine est un film issu des Portraits de Mellionnec, une collection produite par Ty Films et à retrouver sur notre page dédiée.
MARINE
MARINE
un film de Maxime Moriceau (2014-13')
MAXIME MORICEAU
MAXIME MORICEAU
C’est en BTS audiovisuel, spécialité montage, que Maxime Moriceau commence à s’intéresser au documentaire de création. Il co-réalise un premier film, Un air qui en dit long, avec Sarah Balounaïck et Bénoni Tressel avant de rejoindre le Master Créadoc. Il y expérimente le mixage et s’intéresse aux enfants sans père dans son premier documentaire sonore, Détachement. Puis il réalise En apparence, en immersion dans Second Life, univers virtuel dans lequel il interroge la notion de rencontre. Actif au sein de l’association Ty Films, il est aujourd’hui coordinateur pour le Mois du Film Documentaire dans les Côtes d’Armor.
Bel hommage de Maxime Moriceau à l’art du montage, et aux monteuses, sur le site de Ty films
COMMENTAIRES