Perturbation d'Ouest

de Marie Hélia (2008 - 92’)

Un dimanche à Douarnenez, la famille Lucas est réunie pour fêter les 20 ans de Juliette. Le temps est beau, la journée s'annonce bien, mais le rituel familial est bientôt perturbé par la présence d'un couple qui se dispute dans la rue, juste devant la maison.

>>> un film produit par Paris-Brest Productions

par Marie Hélia

Dans Microclimat, le spectateur navigue en milieu connu, dans un territoire émotionnel commun à tous, cette histoire lui sera familière. L’histoire se bâtit autour du regard d’une jeune fille de 20 ans qui construit par petites touches son film de famille. Juliette a une façon bien à elle de filmer les siens, cette famille qu’elle va bientôt quitter pour aller voir combien le monde est grand. Elle affectionne les gros plans, les détails, elle trie dans le flot de la conversation des bouts de phrases, des mots.

D’un côté il y a donc les images de Juliette, de l’autre, il y a mon regard, observateur des sentiments des personnages et de leurs actions, de ce qui se dit et de ce qui ne se dit pas, des regards en coin, des fêlures cachées. Microclimat est un film à quatre yeux !

À table ! Un appel comme trois coups frappés pour annoncer que la représentation va commencer. La salle à manger en guise de scène. La cuisine : les coulisses. La rue : la salle. Et dans cette salle des perturbateurs, et surtout une perturbatrice. Pour continuer à jouer, les personnages, bousculés dans leur rituel familial, doivent intégrer la présence de ces éléments perturbateurs. À certains personnages, ils apportent l’oxygène, pour d’autres, l’intégration passe dans un premier temps par le rejet. Il est loin le temps où il allait de soi de garder une part pour le visiteur impromptu.
J'ai voulu réunir des acteurs dans une maison, jouer à la famille avec eux, improviser avec eux. L’improvisation a été un élément important de la direction d’acteur. Réunis pendant 20 jours, nous avons pris le temps d’imaginer d’autres situations, de parfois pousser les scènes plus loin que ce qui était écrit.

Microlimat est une comédie douce, sur le fil du délire, une journée légèrement perturbée, mais pas de révélation fracassante, juste une journée singulière dans la vie d’une famille ordinaire, parce qu’on n'a pas tous les jours 20 ans.

Marie Hélia est une réalisatrice et scénariste originaire de Marseille. Elle passe son enfance à Douarnenez en Bretagne avant d’habiter à Paris, puis de s’installer à Brest où elle fonde en 1999 sa société de production Paris-Brest Productions qu’elle dirige avec Olivier Bourbeillon, son compagnon. D’abord assistante de réalisation et scénariste entre 1986 et 1994, elle réalise par la suite ses propres documentaires et fictions dont L’usine rouge (1989), L’étoile d’or (1990), An Enez du (1993), Jacques Pellen, le grand avec une guitare (1998), Monette (1999), Les filles de la sardine (2000),Traces du futur (2003) ou encore La femme serpent (2007). Microclimat (2006), applaudi par la critique et le public, est son premier long métrage. Elle réalise par la suite La femme serpent (2008), Dans la ville rouge (2011), Au maille ! (2015)…Les princesses de la piste est une adaptation d’une nouvelle qu’elle avait précédemment publié chez Autrement. Plus récemment, elle signe le documentaire L'Amoco (2017), 40 ans après le naufrage qui a marqué l'histoire.

LE MONDE >>> Microclimat a tout pour éveiller, en l'état actuel d'un cinéma monopolisé par les puissances, un fort capital de sympathie.
LIBÉRATION >>> Microclimat ne se résume pas, car, comme son titre l'indique, il restitue l'atmosphère d'un groupe en rendant visibles toutes les palinodies, de la dépression fugitive à la joie passagère. C'est un film aussi singulier que proche, car rien n'y est prévisible quand tout y est familier.

FILMS EN BRETAGNE >>> Pour construire les dialogues, j’aime bien aller dans les cafés et écouter les gens. J’écris tous les dialogues, mais en acceptant qu’ils soient bousculés par des improvisations, explique Marie Hélia.

BRETAGNE MAGAZINE >>> Le choix du titre Microclimat est à la fois lié aux fréquents changements climatiques survenus durant le tournage, mais il traduit aussi le changement d’état d’âme sans justification des personnages.

LE TÉLÉGRAMME >>> Afin de donner une atmosphère de connivence visible dans le film, l’ensemble de l’équipe a joué à la famille pendant deux semaines dans la maison d’enfance de Marie Hélia. Il s’agit d’un film personnel à valeur universelle.