Carpe diem
28/05/2025
Ingénieur du son à France 3 Rennes, François Demont était aussi musicien, collectionneur et bricoleur modeste et génial. La guitare, qu’elle soit sèche ou électrique, constituait sa principale obsession, récupérant tous azimuts ces reliques qu’il répertoriait et conservait soigneusement dans sa longère.
Disparu prématurément en 2014, Demont se voit portraituré par Jean-Louis Le Tacon, fin connaisseur de la scène rock des années 1980, dans Ne t'inquiète pas ! un film tourné en complicité avec Pôleth Wadbled, la compagne de François, et nourri de selfies shootés dans la grande maison investie par le couple quelques années plus tôt.
Géo Trouvetou hédoniste, compagnon drôle et chaleureux… François avait fait des choix inspirants : une vie grande et simple dont il s’agit de profiter ici et maintenant.
NE T’INQUIÈTE PAS !
NE T’INQUIÈTE PAS !
de Jean-Louis Le Tacon (2023- 42’)
À la suite de la disparition d’un collectionneur de guitares Harmony (marque américaine), Jean-Louis Le Tacon entreprend, avec l'aide de Pôleth, la compagne du défunt, de réaliser un portait vidéo de ce François Demont découvreur et rassembleur de centaines de guitares mais aussi de voitures de sport et de circuits routiers miniatures.
Objets orphelins
Objets orphelins
par Jean-Louis Le Tacon
J’ai connu Pôleth Wadbled dans les années 1970 au Village de vacances familiales de Loctudy, où je côtoyais une bande déjantée d’animateurs agitateurs. Je l’ai revue sporadiquement en Égypte où elle guidait des groupes mobilisés par Terre d’Aventure. Guy-Hervé Perron est l'un des animateurs du Village de vacances qui m’a un jour informé de la disparition de François. Il m’apprit son goût pour les guitares Harmony - le magazine Vintage Guitare avait consacré plusieurs pages à François et à sa collection -, les ukulélés, les voitures, les circuits automobiles miniatures, les orgues électriques... J’ai alors proposé à Pôleth de faire un tournage au long cours avec mes outils minimalistes qui permettent des formes inattendues.
L’un des objectifs de cette affaire et pas le moindre a été d’impulser un dialogue avec Pôleth pour imaginer un destin possible de cette multitude d’objets orphelins.
Jean-Louis Le Tacon
Jean-Louis Le Tacon
Né en 1945 en Bretagne, Jean-Louis Le Tacon passe d’une formation à la théologie catholique à la sociologie marxiste (licence à l’Université de haute-Bretagne puis maîtrise à Paris VIII Vincennes). Du film militant (Voici la colère bretonne : La grève du Joint français), il passe ensuite au film ethnographique (Bretonneries pour Kodachrome), initié par Jean Rouch. Tourné en Super 8, Cochon qui s’en dédit est sa thèse de doctorat à Paris X Nanterre. Par la suite, il dérive vers des formes d’expression multiples en expérimentant le support vidéo : clip de mode pour Jean-Paul Gaultier, clips musicaux pour Carte de Séjour, Tuxedo Moon, DAF…
Il initie avec des amis vidéastes la coopérative de diffusion Grand Canal et organise le festival Vidéocéanes de Brest. Il fait des excursions à la télévision, pour Canal Plus et pour ZDF-Arte (Bleu Passion, Éloge de la lenteur).
Il fonde avec Alain Jomier le département Images composites à l’École des beaux-arts de Poitiers. Jean-Louis Le Tacon est mis en retraite à l’âge de 67 ans et dès lors décuple son activité cinématographique : réalisation d’une trilogie autobiographique Voici, voilà, voici-voilà numéro 3 où il affirme sa mise en œuvre en amateur et en solo.
Passionnant passionné
Passionnant passionné
FRANCE 3 BRETAGNE >>> Tournages pour l'actualité, les émissions Littoral et en breton, pour des documentaires, ingénieur du son en régie ou dans les cars de direct : il y a peu de choses dans le domaine du son que François Demont n'aura pas faites. Avec le talent et la curiosité qui le caractérisaient, et qui à 54 ans ne l'avaient jamais quitté.
ARCHIVE WEB >>> Collectionneur invétéré des guitares Harmony, François Demont a répertorié la plus grande base de données existante sur les modèles de la marque. Photos, dimensions, matériaux, date de production, etc. Tout y est.
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